L'Ami gai pas si gay - Partie 3

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La rouquine le regarda droit dans les yeux, comme si elle pouvait percer son âme et découvrir ce qu'il pensait réellement. Il était calme, contrairement à d'habitude quand il se mettait à ronchonner voire s'énerver en lui assurant qu'il n'était pas homosexuel.

Mais là, il paraissait si sincère.

– Hein ?

Qu'avait-elle manqué ? Il ne semblait pas être en train de mentir... Pourtant à l'époque c'était ce qu'il avait dit à Christine Jolie...

Puis, Irène se rappela toutes ces fois où elle l'avait surpris quand il la regardait à la dérobée, ou encore son visage rougissant quand elle se collait à lui comme un koala... Était-ce vraiment parce qu'il n'était pas gay ?

Mais... Elle s'était montrée presque nue, avait dormi en sous-vêtements avec lui, lui avait raconté toutes ses aventures avec ses petits amis alors qu'il était intéressé par les filles ?

Non !

Non...

Comment avait-elle fait pour ne pas comprendre ? C'était elle la tête de pioche/mule/mulet/âne/tous les autres synonymes d'âne.

– Irène, l'appela Jules.

Elle était vraiment longue à la détente.

– Est-ce que ça va ? Demanda-t-il, inquiet.

Et que venait-elle de faire ? Elle s'était assise sur lui puis allongée sur son torse comme une chaudière... Alors qu'il n'était pas gay ?

Le visage d'Irène vira à son tour au rouge.

– Je suis désolée.

Retenant son souffle comme si elle voulait disparaître sans faire de bruit, elle sentit son sang quitter son cerveau... Elle n'aurait pas pu être plus mal à l'aise.

– Enfin tu me crois ! S'exclama Jules, presque fier de lui.

La rouquine ne répondit rien, bien trop sous le choc. Choc d'avoir été aussi stupide et d'avoir insisté un nombre incalculable de fois sur son orientation. À combien de reprises avait-elle montré un mec sexy du doigt en lui faisant un sourire goguenard ?

– Non, mais sérieusement, est-ce que tu vas bien ?

Toujours dans les bras de son meilleur ami, elle le regarda dans les yeux.

– Tu n'es pas gay.

Le monde semblait prendre une toute nouvelle tournure. C'était comme le jour où elle avait découvert que le nom tractopelle était féminin ! Un univers inédit s'était ouvert à elle.

– Ça ne change pas qui je suis Irène, lui dit le jeune homme.

– Je suis stupide en fait, lâcha-t-elle encore sous le choc.

Jules lui fit les gros yeux.

– Mais non Riri !

Il la souleva, la faisant tournoyer tout autour de lui. Sa robe rouge et ses nombreuses couches de tissus bruissèrent joyeusement dans l'air, en totale contradiction avec le visage figé de la demoiselle.

– Je suis tellement content que tu me croies ! S'exclama Jules en la reposant sur le sol.

Irène secoua la tête, mettant les choses au point dans sa minuscule cervelle. Enfin, elle tenta de le faire.

– Mon Dieu, soupira-t-elle.

La rouquine se pinça l'arête du nez, se demandant comment continuer la conversation... Une idée de génie illumina ses yeux un instant.

Nuée ardenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant