Je sors de ma chambre, vêtue d'une robe simple mais assez courte, sous le regard de mon frère.
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J'allais sortir de l'appartement mais il me retient violemment par le bras. Je souffle et relève la tête pour lui faire face.
- Qu'est-c'tu veux? Je dois sortir, laisse-moi. - Tu vas où comme ça? dit-il avec sa grosse voix. - Je vais voir Manël, t'as un problème avec ça? répondis-je sur la défensive. - Ouais, j'ai surtout un problème avec ta tenue. Vas te changer. - T'as serré toi! Bouge. - wAllah, tu sors pas comme ça. Alors soit tu te changes soit tu restes dans ta chambre. - Mais t'es malade ou quoi?! Laisse-moi sortir, t'es pas mon père.
Je tente de me défaire de son emprise mais il serre mon bras encore plus fort.
- Ton père il est pas là alors je me dois de préserver son honneur. Tu crois je vais laisser ma sœur se balader comme une tepu dehors? T'es ouf toi.
Il me regarde avec dégoût. Je commence à m'agiter et je tente de passer mais il me pousse violemment contre le mur.
- Vas dans ta chambre, je le répéterai pas.
Il me force à aller dans ma chambre et il me ferme à clé. Je hurle de frustration et je donne un coup de pied dans la porte.
Je me pose à la fenêtre et je regarde le quartier où j'ai grandi. Quand j'étais enfant, j'étais innocente, j'avais des rêves plein la tête. Puis j'ai grandi et j'ai compris que mes rêves étaient trop égoïstes pour que j'les vive. De toute façon, je n'ai jamais eu le choix de les vivre ou non. Mes rêves sont impossibles pour une fille venant d'une famille comme la mienne. Le plus grand rêve de mes parents serait que je me voile et que je sois dans la religion mais cela ne fait pas partie de mes priorités.
Soudain, une idée me vient à l'esprit. J'habite au 3ème étage, ce qui n'est pas si haut que ça finalement... Je mets un short en dessous de ma robe pour ne pas dévoiler mon fessier de luxe à tout le quartier et puis je grimpe sur le rebord de la fenêtre. Je prends mon sac et je descends étage par étage en m'attrapant aux bords des fenêtres.
Finalement, j'arrive en bas saine et sauve et je me demande pourquoi je n'avais pas pensé à ça plus tôt pendant les 22 misérables années de ma vie.
Je secoue ma robe pour enlever les éventuelles saletés s'y étant déposé et puis je marche en direction de chez Manël. Elle habite dans le quartier, quelques blocs plus loin.
J'entre chez elle sans toquer ni sonner, Manël habite seule avec sa mère alcoolique qui n'est pas souvent là. Je vais directement dans sa chambre où je la trouve en train de se maquiller. Quand elle me voit arriver, elle hurle de joie et se lève pour venir me faire un câlin. Après cette étreinte, je m'assois ensuite à côté d'elle et je me sers dans son maquillage pour m'embellir la face. Youssef ne veut pas que je me maquille alors la plupart du temps, j'emprunte le maquillage à Manël ou je me maquille en dehors de chez moi.
