J'ouvre un œil et je constate que Tarik dort encore. Je souris et je dépose un baiser sur son tatouage avant de reposer ma tête sur son torse nu.
Il grogne et attrape ma touffe de cheveux dans sa main, me forçant à me redresser. Je ricane quand il pose ses lèvres sur les miennes, m'embrassant passionnément.
- T'es réveillée depuis quand? demande-t-il en bâillant et il lâche mes cheveux. - 1 minute 30. - Ah, j'pensais ça faisait des heures que tu me regardais, se moque-t-il. - Ça fait même pas une heure qu'on s'est endormis, pouffais-je. - Seulement? Putain j'ai l'impression d'avoir dormi une nuit complète, déclare-t-il en s'étirant. - C'est à cause de l'exercice ça, riais-je.
Il rit et il me pousse, jusqu'à ce que je me retrouve au bord de son lit.
- Attends, y a Nabil! dit-il en me poussant du lit pour que je tombe par terre.
Il se redresse et la porte s'ouvre effectivement sur Nabil, je reconnais sa voix.
- Joyeux anniversaire mon reuf! dit-il en criant. - Merci Nab, répond vaguement Tarik. - T'es vraiment un enfoiré, souffle-t-il à son grand frère. - Pourquoi? le questionne son aîné. - Tu crois que j'ai pas vu les affaires d'Emna dans l'appart? Tu l'as cachée où, sous le lit? T'as pas honte de te taper la petite sœur de Youssef? - Sors de ma chambre et ferme ta bouche, le menace Tarik. - Vas-y sors de ta cachette Emna! - Ferme ta gueule.
Nabil marmonne quelque chose dans sa barbe avant de sortir en claquant la porte et je me relève du sol en riant. Tarik lève les yeux au ciel et il se couche sur le lit, je vais le rejoindre et je me place complètement au-dessus de son corps.
- Pourquoi tu m'as pas dit que c'était ton anniversaire? le grondais-je. - Je fête pas vraiment mon anniversaire. - Ok donc pas besoin de cadeau? me moquais-je. - J'accepte les cadeaux quand même, sourit-il. - Joyeux anniversaire, dis-je en l'embrassant. Donc t'as quel âge? 30? - Euh 28 ans, respecte-moi un peu petite.
Je souris en coin et j'observe son joli visage avant de tracer les traits de ce dernier avec mon doigt. Il ferme les yeux pour que je passe mon index sur ses paupières. Je dépose ensuite un baiser sur son nez et je le regarde avec malice pendant qu'il rouvre ses yeux.
- Quelle connerie tu vas me sortir encore...? soupire-t-il. - J'ai une idée de cadeau. - Vas-y, dit-il à contrecœur. - Faudra attendre le prochain anniversaire pour le voir, il faut 9 mois pour qu'il soit prêt t'as vu...
Il écarquille les yeux et il met sa main sur ma bouche pour me faire taire.
- Jamais. T'es folle!
Il enlève sa main de ma bouche et je ris de bon cœur avant de m'enlever de lui et me frotter le ventre après l'avoir gonflé au maximum.
- Tu veux pas que je t'offre un gosse? On ferait des trop beaux enfants toi et moi, tu trouves pas? - Tais-toi, tu me fais mal à la tête.
Je rigole et il se penche vers la table basse pour prendre un joint déjà roulé. Il l'allume et il fume tranquillement, faisant semblant de se calmer.
- T'es sûr que tu veux pas? continuais-je. - Emna, tu me saoules. La vie c'est un jeu pour toi! s'indigne-t-il.
Je souris en coin et je hausse les épaules. Je suis impressionnée par la manière dont j'ai perdu ma pudeur dès la minute où j'ai commencé à avoir des sentiments pour lui. Je n'ai plus aucune gêne à passer des heures en sous-vêtements — voire sans rien du tout — dans son lit.
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Il me tend le joint et je l'accepte avant de tirer dessus. Après seulement quelques taffes, je sens déjà ma tête tourner.
- Sincèrement, tu pourrais avoir un gosse avec moi là maintenant? m'interroge-t-il. - Non, j'veux pas de gosse du tout. Je t'embête. - Pas du tout? - Non, j'sais pas m'y prendre avec les enfants. J'ai pas envie de créer un monstre. - Je t'ai vue te comporter avec ta sœur, tu gères.
Je souris et je l'interroge sur ses envies.
- Moi j'veux un gosse minimum, c'est sûr. Mais j'en veux un quand je serai posé, avec une vraie situation. - C'est raisonnable.
Il hoche la tête et reprend le joint entre mes doigts.
- C'est quoi tes projets pour la suite? - Pour l'instant, bosser à fond et réussir dans le rap. Dès que ça marche un peu, on arrêtera de bibi avec Nabil. Si on y arrive, on se sortira de la misère. Après je veux me poser, fonder une famille. - Je te le souhaite.
Il sourit et secoue la tête. Quelque part, je sais que lui et moi ne vivrons pas ces choses ensemble. Tarik c'est mon histoire et je suis folle amoureuse de lui mais je ne suis pas sûre de réussir à me projeter dans son avenir.
- Et toi? - On en a déjà parlé: j'veux partir à Milan, finir mes études, trouver un job là-bas et vivre la vie de rêve. - Et après? dit-il en recrachant la fumée. - Quoi? - Après ça? - Bah c'est tout, dis-je en haussant les épaules. - Tu vivras ta belle vie seule pendant quoi, 5 ans, 10 ans? Et après? - Y a pas d'après Tarik. C'est ça ma vie.
Il me regarde fixement mais il ne répond pas. Une fois de plus, cela me prouve qu'on n'a pas les mêmes projets de vie.
- Et ta miff là-dedans? - J'ai pas besoin d'eux. - Tu vois, c'est ça la différence entre toi et moi. - Ouais, c'est la vie, dis-je en haussant le ton. T'as eu la chance d'avoir une famille unie et aimante, moi pas. Tu veux d'eux dans ta vie et ton futur, moi pas. - Et tu veux pas fonder une famille unie et aimante, toi? - J'sais pas comment on fait.
Il me regarde tristement et il embrasse ma joue. On continue à discuter de tout et de rien, on n'a pas vraiment le même avis sur tout mais on ne se dispute pas pour autant alors tout va bien. Il ne me force pas à avoir le même opinion que lui et je fais de même.
- J'peux te poser une question? dis-je une fois que je suis défoncée et qu'un tas de choses me reviennent en tête. - Vas-y. - Toi et Rina, c'était sérieux? - Non. Je l'aimais bien, elle était pas trop chiante, mais c'est tout. - Pourquoi t'étais en couple avec elle alors que moi tu me rejetais au début, tu disais ne pas vouloir de relation? - Parce que toi t'as des valeurs et que je voulais pas les piétiner, Rina c'était une pute.
