two

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Hasta que llegaste tú...
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Lorsque Ludmilla passa le pas de la porte des Marzanno, le premier bruit qu'elle entendit fut des pleurs d'enfants. Elle grimaça en enlevant ses Dr Martens, posant son tote bag en équilibre contre le mur. Elle accrocha ensuite dans la penderie sa doudoune et son bonnet trempés par la neige fondue et reprit son sac, se dirigeant vers le salon.

- Buenas, lança-t-elle à mi-voix.

Seul son petit frère, Nikolaï, quatorze ans, semblait l'avoir entendu.

- Buonasera, lui répondit-il en italien, sa langue de prédilection.

Chez les Marzanno, on discutait en russe, en italien mais aussi en espagnol. Le père de famille, Ugo, était d'origine italienne, alors ses cinq enfants parlait couramment cette langue. Bien que la mère des quatre premiers de la fratrie avait disparu sans laisser de traces lorsque Ludmilla avait à peine deux mois, leur tante avait prit soin d'eux comme s'il s'agissait de ses propres enfants, leur parlant en espagnol, sa langue natale. Et étant tous de nationalité russe, il était évident que chaque membre de cette famille parlait la langue de la Terre-Mère. C'était donc une belle cacophonie de langues, certains posant une question en italien et recevant une réponse en russe ou en espagnol. Mais les six membres de cette famille s'y était habitué et ils changeaient de langues sans vraiment s'en rendre compte.

- Laisse moi deviner, c'est la semaine d'Ian de garder Lev, je me trompe ? demanda-t-elle, bien que sa question soit purement rhétorique.

En entendant les cris d'enfants, il ne pouvait s'agir que de cela. Un an auparavant, le plus âgé de la fratrie, Adrian, avait eu une aventure d'un soir avec Tatiana Dvoïevna. Il s'était avéré que celle-ci était par la suite tombée enceinte de l'enfant d'Adrian et qu'elle avait décidé de le garder. Et son frère avait voulu assumer son rôle de père, ne sachant que trop bien ce que cela faisait que de grandir avec un seul parent. Alors, les deux parents avaient décidé de garder l'enfant une semaine chacun, histoire que l'autre puisse tout de même continuer à profiter de sa jeunesse.

- Non, tu crois ? ironisa Nikolaï en se servant un verre de jus de pommes.

Il l'avala d'une traite tandis que Ludmilla continua sa route vers sa chambre afin de poser ses affaires. Mais avant d'avoir pu l'atteindre, elle tomba sur son deuxième frère aîné, Giovanni, tenant dans ses bras leur neveu Lev, âgé de onze mois.

- Liouda, aide moi per favore ! la supplia-t-il en lui tendant le petit.

Ludmilla n'eut d'autres choix que de prendre son neveu entre ses bras, tentant de ne pas faire tomber son sac en équilibre sur son épaule.

- Nino, il est où Ian ? demanda-t-elle à son frère en essayant de calmer son neveu qui s'époumonait.

- Douche, répondit Giovanni en étirant ses bras. Il m'a demandé de surveiller Lev en attendant, mais j'arrive pas à le calmer.

Giovanni était sans doute celui qui arrivait le moins à gérer Lev. Personne n'arrivait à savoir pourquoi le bébé ne cessait de pleurer en présence de son oncle.

- Ok ok, tiens moi ça, dit-elle à son frère aîné en lui tendant son sac qui lui sciait l'épaule.

Le russe prit le sac de sa sœur et parti le déposer dans sa chambre pendant que celle-ci commença à bercer son neveu contre elle en chantonnant des mélodies pour enfants. Le temps que Giovanni revint de la chambre de la jeune femme, Lev s'était apaisé mais il était encore tout rouge et transpirant, à force d'avoir tant pleuré.

- C'est bien chouchou, t'en fais pas, tata Liouda est là, lui murmura-t-elle d'une voix apaisante. C'est bien amorcito.

- Je sais vraiment pas comment vous faite avec lui, marmonna Giovanni. J'ai beau tout essayer, j'arrive pas à le gérer.

la chica del puente - l. hernández Où les histoires vivent. Découvrez maintenant