sixteen

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Durant les deux jours qui suivirent, la villa était presque devenue la deuxième maison de Ludmilla. Elle arrivait le matin aux alentours de dix heures et repartait avant dix-neuf heures afin d'être chez elle pour l'heure du dîner. Ses relations avec les garçons, qu'elles soient amicales ou amoureuse évoluaient chaque jour et ils avaient entreprit de lui apprendre le français. Son accent était absolument déplorable.

- Sérieusement, vous le sortez d'où votre r ? demanda-t-elle lorsque Thomas lui faisait apprendre l'alphabet. On dirait un chaton en colère.

- Comment tu peux comparer la langue française à un chat en colère ? s'indigna Antoine.

- La dernière fois, elle a comparé Dark Vador a un robot ménager, ajouta Lucas avec un sourire.

Théo ouvrit grand les yeux en entendant son frère et tourna lentement la tête vers Ludmilla. Cette dernière déglutit.

- T'as osé dire quoi ? demanda Théo d'une voix faussement calme.

- Thom, Antoine, ça vous dit qu'on aille se prendre un truc à boire ? J'ai un peu soif tout à coup, fit Lucas en entraînant ses deux amis avec lui pendant que Ludmilla tentait de s'expliquer auprès de Théo.

Mais, si elle appréciait les moments avec tous les garçons, elle aimait aussi passer du temps seule à seul avec Lucas. Ils avaient par exemple tenter de faire une pizza maison pendant que les autres garçons profitaient du sauna. Mais Lucas restant Lucas, il avait confondu la sauce tomate avec le piment en tube " - Comment tu peux confondre les deux pendejo ? " et, en guise de punition, ils l'avaient tous obligé à en manger une part. Ils avaient ensuite tous deux fait un tour dans le jacuzzi et elle était certaine que si elle n'avait pas mit immédiatement les points sur les i avec lui concernant le sexe, les choses auraient dérapé. Ils avaient maté tous ensemble un film d'horreur sur Netflix mais les cris et la terreur d'Antoine et de Théo avaient plutôt transformé le tout en film comique. Lorsqu'elle démarra le moteur de la voiture d'Adrian pour rentrer chez elle le trois au soir, elle regarda une dernière fois la villa, se disant que c'était la dernière fois qu'elle la verrait. Elle avait promit à Lucas de venir lui dire au revoir, à lui ainsi qu'aux garçons à l'aéroport de Moscou le lendemain.








4 janvier 2019.

Ludmilla claxonna avec force la voiture devant elle et elle daigna enfin à avancer. Elle regarda l'heure avec angoisse. Il était prêt de quatorze heures trente, elle était sûre d'arriver en retard à l'aéroport.

- Putain ta race, mais bouge ! cria-t-elle à l'automobiliste de devant elle qui ralentit à nouveau, comme si il l'entendait.

Elle n'arrivait pas à y croire. Elle avait totalement oublié que la route pour l'aéroport Moscou-Cheremetievo était toujours bouché, surtout en ces temps de fêtes. Elle priait tous les saints pour arriver à l'heure et dire au revoir à Lucas, mais voir les minutes avançaient contrairement à elle l'angoissait. Elle ne pouvait pas le rater... Elle ne se le pardonnerait clairement pas. Elle expiait donc sa haine contre la voiture de devant qui pourtant, ne pouvait pas bouger beaucoup plus qu'elle.

- Bordel de merde j'vais pas t'apprendre à conduire non plus ! s'écria-t-elle en écrasant le klaxon d'Adrian.

Elle ne pouvait même pas prévenir Lucas car le réseau ne passait pas ici et qu'elle n'avait pas son numéro. Elle jeta un nouveau coup d'œil à l'heure. Quatorze heures trente six.

- Putain mais avaaaance ! répéta-t-elle en rejoignant, une nouvelle fois la cacophonie de klaxons qui retentissaient déjà depuis tout à l'heure.

Selon son GPS, elle devrait y être dans une dizaine de minutes, le problème étant qu'il affichait cela depuis vingt minutes au moins. Elle colla la voiture devant elle pour empêcher un automobiliste de s'insérer entre les deux voitures, tant et si bien qu'elle finit par accrocher le véhicule qu'elle ne cesse d'insulter depuis trente minutes.

la chica del puente - l. hernández Où les histoires vivent. Découvrez maintenant