Sans arrêt, les bruits qui l'entouraient se répétaient, toujours plus forts et plus proches, jusqu'à devenir assourdissants. Et quand les portes s'ouvraient, il ne pouvait même plus espérer camoufler la moindre grimace ou appréhension.
La façon dont ils l'observaient, suffisait à lui faire comprendre que le moindre de ses secrets n'avait plus de valeur ici.
C'était toujours la même chose.
Il parlait, il demandait à ce qu'on lui donne de l'eau ou quelque chose à manger, qu'on l'autorise à aller aux toilettes ou qu'au moins on lui dise qu'elle heure il était. Mais ils venaient le voir, ils l'accompagnaient et ils le quittaient sans jamais avoir échangé un seul mot.
Ça n'était que quand il se retrouvait assis sur cette même chaise en métal gris et froid qu'on lui adressait la parole. Et bien que l'homme qui s'adressait à lui était quelqu'un avec qui il entretenait une bonne relation, ici, c'était comme s'ils n'étaient que de simples étrangers.
Il avait découvert des facettes de visages qu'il croyait avoir réussi à déchiffrer, qui suffisaient à lui foutre les jetons. En vérité, il s'était rendu compte qu'il n'était plus tout à fait lui même non plus depuis un moment.
Il ne comprenait pas s'il s'agissait d'un lavage de cerveau, s'ils étaient méchants ou gentils ou s'il surinterprètait son environnement, mais il semblait que si leur objectif avait été de lui faire oublier qui il était, ça marchait à la perfection.
-Comment te sens tu? Lui demanda le type en venant s'assoir sur la même chaise, le dossier devant lui pour y reposer les avant bras.
Evan analysa encore les coins de l'anti chambre, persuadé qu'il avait loupé un détail qui lui permettrait de savoir pourquoi il était ici. Mais les murs gris et suintants, la porte froide et épaisse étaient les seules choses qui habillaient cet endroit.
Indéniablement, tout était installé au millimètre près, rien ne bougeait entre chacune de ses séances.
-Légèrement énervé, avec un soupçon d'envie meurtrière, répondit-il en plissant les yeux. J'ai envie de pisser et j'ai la dalle, à quoi vous jouez sérieux?
Pendant qu'il parlait, le type s'était levé et avait lentement marché jusqu'à la porte. Toutefois, il avait attendu que le blond finisse ses menaces pour daigner l'ouvrir.
Evan tourna la tête, dépité.
Il ne détestait pas la solitude, mais ses derniers jours, il avait appris à s'en méfier comme de la peste noire, et décidément, depuis, il ne l'a supportait plus.
Il le vit tendre le bras et disparaître du cadre une seconde avant de revenir, tirant derrière lui un chariot.
Du pain, de l'eau, des confiseries, des gâteaux, des fruits, de la viande et du soda.
Ses yeux y restèrent accroché tout du long jusqu'à ce que le petit chargement s'arrête de l'autre côté de la table, à seulement une longueur de bras de lui et que le type ne revienne s'asseoir. Il croisa les mains sur la table et arbora un sourire fier.
Evan resta stoïque, faisant tout pour ne pas laisser s'échapper un gargouillement ou ne pas saliver, et quand il releva les yeux vers l'homme, celui-ci l'interrogea du regard, semblant attendre quelque chose.
Putain qu'est ce qu'il foutait la? Qu'est ce qui lui avait pris d'accepter d'entrer dans un délire pareil? Seulement, s'il avait eu connaissance d'une once de ce qu'il allait endurer, il ne l'aurait sûrement pas accepté soit disant passant. Mais alors il serait en tôle pour le reste de ses jours, où mort.
VOUS LISEZ
Remember Me? (Buddie)
FanfictionElle doit être là, quelque part... Sûrement dans un vieux carton où au fond d'un tiroir. Cette maudite photo de classe. Qui aurait cru, qu'une simple photo d'une classe de gamins, pouvait révéler tant de secrets et de manipulations? Et si des retr...