60' Love {Taekook}

Chapitre 3

Assis sur la chaise rangée jusqu'à lors sous le bureau en bois, Jungkook faisait face au jeune homme qui se tenait la tête baissée entre ses genoux, dissimulant son visage de ses mains. Un silence de plomb avait remplacé leurs éclats de voix incessants, et le noiraud y mit vite un terme, se raclant la gorge.

— Dis-moi que je suis en train de rêver, articula-t-il dans un murmure à peine audible.

Le garçon à la chevelure soignée avait dû lui expliquer l'époque dans laquelle ils se situaient, même s'il croyait au départ que le brun se moquait ouvertement de lui. Ils n'avaient pas échangé davantage sur le sujet, bien trop bouleversés pour établir une quelconque conversation.

— Crois-moi, je me serai bien passé de ces évènements illogiques, rétorqua le jeune garçon qui releva la tête pour le regarder. Je me disais bien aussi que t'étais étrange.

— Qu'est-ce que je devrais dire dans ce cas... Au fait, je ne t'ai même pas demandé comment est-ce que tu t'appelais.

— Taehyung.

— Et moi c'est Jungkook, ajouta le noiraud qui se leva, les mains sur les cuisses. Donc là, si je résume bien la situation, je suis en train de parler à un mec qui aurait plus de 50 piges ?

Ledit Taehyung pouffa, approuvant cela dit ce qu'avait relevé le jeune homme.

— T'as bien résumé la situation ! Et moi je parle à quelqu'un qui n'existe pas, constata le locataire.

— Ou alors, il peut y avoir une autre théorie.

Le brun était tout ouïe, replaçant ses cheveux ondulés qui lui tombaient sur les yeux.

— Un de nous deux a perdu la tête, déclara ce dernier d'un sérieux qui ne lui ressemblait pas.

— Je vote pour toi dans ce cas ! Non mais plus sérieusement, t'as pas pris quelque chose ? Tu sais... Du genre à te rendre dans un état second.

Jungkook eut un rictus en guise de réponse, et l'envie de lui frapper le crâne devenait des plus incontrôlables. Pourtant il n'en fit rien, ne voulant pas être mis à la porte une fois de plus.

— Si on est vraiment en 1964 comme tu le prétends, je fais comment pour retourner dans mon époque, hein ?

— Ça c'est ton problème ! Lança Taehyung qui lui tournait le dos, rangeant ses affaires. Tes soucis ne me concernent pas.

Le brun leva les yeux au ciel, agacé par ce non-soutien dont il faisait preuve.

— T'es vraiment qu'un lâche. Je te demande de l'aide, et voilà comment je suis accueilli !

— Ecoute-moi bien « Monsieur je viens du futur ». Le ton montait des deux partis. J'ai déjà été suffisamment généreux pour ne pas avoir appelé les flics pour ton infraction, et maintenant je devrais t'aider ?

— Pour ta gouverne, je te signale que cette « infraction » n'a pas été volontaire. Je me serais bien passé de venir ici. Alors quoi ? Tu vas me laisser dans la rue, comme ça ? Il le pointait désormais du doigt. Que tu le veuilles ou non, tu es lié à moi et cette histoire délirante, alors fais un effort.

Il y eut un moment de suspend où les deux se fixaient dans le blanc de l'œil, jusqu'à ce que Taehyung ne soupire.

— Prouve-moi que tu viens bel et bien du futur, et je verrai ce que je peux faire.