60' Love {Taekook}

Chapitre 1

Il pressait le pas en osant un regard derrière lui, peu rassuré à l'idée d'être encore dehors à cette heure si tardive. Les nombreuses échoppes finissaient de ranger leurs stands, et seuls les lampadaires éclairaient ses pas incertains. Cela le rassurait, de constater qu'il n'était pas l'unique personne à se balader dans les ruelles, et qu'il ne lui arriverait probablement rien comme il se l'imaginait.

Pourtant, Jungkook était un jeune homme au tempérament bien trempé et qui doutait rarement de lui, mais il était très mal à l'aise quand il venait à se trouver isolé dans l'obscurité. Les choses aujourd'hui faisaient que tous devaient sans cesse se méfier des autres, et les informations terrifiantes qui passaient à la télévision les faisaient trembler d'autant plus.

Entre catastrophes naturelles, homicides et cetera, mieux valait rester chez soi, surtout à cette heure tardive.

Un sursaut le prit alors qu'il sentit une vibration dans la poche arrière de son pantalon, et il attrapa son portable, maudissant la personne qui venait de lui faire, inconsciemment, une grosse frayeur.

— Je te jure Yoongi, je vais t'étriper, lança le brun qui reprenait peu à peu ses esprits.

— Ça fait plaisir. Moi qui venais te proposer de faire une partie sur console, répondit son ami suivi d'un soupir las. On peut savoir ce qui te prend ?

— Laisse tomber... Et puis je suis pas encore rentré chez moi, alors ça risque d'être compliqué, renchérit l'étudiant qui aperçut alors son appartement au loin.

— Tu fous quoi encore ? Mec ça fait pas plus d'une heure que t'as fini les cours ?

Replaçant la sangle de son sac correctement sur ses épaules, il coinça l'appareil contre son épaule en cherchant sa clé dans ce dernier. Des moteurs se firent entendre au loin, et quelques personnes déboulèrent de nulle part, lui passant devant sans même lui adresser un quelconque regard, poursuivant leur conversation en tournant à un angle de rue.

— J'étais à la salle, mais tu connais pas bien cet endroit toi, non ? Le taquina-t-il en passant la porte de l'immeuble, les lumières s'allumant automatiquement.

— Enfoiré, cracha l'autre. Puisque tu veux jouer à ce petit jeu, tu peux toujours te le mettre là où je le pense ton jeu.

— Mon cher ami, où est donc passé ton sens de l'humour ?

Il prit une voix plus grave, titillant e plus âgé qui était de nature susceptible.

— J'en ai jamais eu l'attardé, répondit-il du tac o tac.. T'es où là ?

Le noiraud hésita à prendre l'ascenseur, mais renonça en prenant plutôt les escaliers, peu confiant quant à la sûreté de cet engin. Le hall était d'un calme olympien, et sa voix résonna dans la cage d'escalier. Cette sensation de solitude lui fit un drôle d'effet, lui qui baignait sans cesse dans le vacarme de la capitale, et ce silence soudain eut le don de le mettre mal à l'aise.

— Je suis presque dans ma chambre, pourquoi ?

— Non comme ça. Il ne voulait pas lui avouer qu'il s'inquiétait pour lui. Bon j'te laisse. Si jamais tu veux jouer avec moi dans la soirée, tu n'hésites pas à m'appeler, d'accord ?

Ce dernier qui venait d'arriver devant son appartement eut un soupir de soulagement sans qu'il ne puisse en expliquer la raison, et percuta enfin les paroles prononcées par son ami. Il ouvrit donc rapidement la porte, allumant aussitôt la lumière qui l'incommoda sur le moment à cause de la forte luminosité.