Le vent le gênait dans sa conversation, si bien qu'il s'enferma du mieux qu'il le pouvait dans la cabine téléphonique. Ses yeux se glissèrent sur les silhouettes qu'il reconnaissait au loin, et qu'il avait suivi sans se faire prendre. A l'autre bout du fil, un homme d'une voix grave lui posait tout un tas de questions. Il acquiesçait lorsque cela était nécessaire, et fronça les sourcils lorsque son correspondant doutait de ses performances.
— Je crois que vous m'avez mal compris, monsieur. Sa voix se faisait froide. Je tiendrai ma promesse, et je peux vous assurer que je l'ai à l'œil.
Un soupir se fit entendre.
— Je souhaite simplement que cette mission ne soit pas un échec cuisant. Ton collègue avant toi s'était montré d'une incompétence sans nom, je ne veux pas qu'une telle chose se reproduise. Est-ce que tu le vois en ce moment ?
Ses yeux glissèrent à nouveau en direction du parc, et un rictus étira ses lèvres.
— Ne vous en faites pas, répéta-t-il. Je le tiens d'une poigne ferme.
Mashiho s'assura que personne ne pouvait discerner un seul mot de leur discussion, mais il était seul dans la ruelle. Jouant avec le fil du combiné qu'il enroulait autour de son index, son envie de rire de la situation l'agrippait à la gorge.
— N'oubliez pas le délai. Je ne vous laisserai pas un jour de plus pour l'amadouer, surtout qu'il a l'air inoffensif.
— Ce n'est qu'un fils à maman qui fait son intéressant pour se la jouer, rétorqua-t-il avec cruauté. Une chance qu'il n'ait pas eut l'idée d'avoir son portable avec lui.
Il rit pour de bon, pris de spasmes délirants.
— Cet abruti cherche par tous les moyens de retourner dans son époque, poursuivit ce dernier. Mais il ne sait pas qui détient la clé de tous ses soucis.
Ils déblatérèrent encore quelques mots, et de longs silences accompagnaient leur conversation dénuée de sens. Nul n'aurait idée de ce qu'ils manigançaient, et ils étaient bien les seuls à se comprendre sans aucun mal. Au bout du compte, ce fut son patron qui coupa court à ce moment, rappelant une fois de plus à Mashiho qu'il ne devait pas échouer. Celui-ci ne se faisait pas de mouron pour sa propre personne, car il était persuadé d'être à la hauteur de ses attentes. Il avait tout prévu du début jusqu'à la fin, et le feu d'artifice n'en sera que plus beau.
*
Taehyung le tenait par le col de sa chemise, plus que jamais en colère. Les veines apparentes sur ses avant-bras trahissaient son état de transe, et les rides entre ses sourcils lui donnaient un air plus mature. Jungkook ne le reconnut presque pas, et fut incapable de bouger pour l'empêcher de faire une bêtise. Son regard valsait entre les deux de façon fréquente, et les palpitations dans sa poitrine indiquaient son angoisse naissante. Il avait serré les poings par automatisme, mais n'intervint toujours pas. Ses amis non plus d'ailleurs, et Wheein qui avait sursauté s'accrochait comme elle le put au bras de Mingyu. Ce dernier avait perdu son sourire, comme tout le monde d'ailleurs, et semblait sur le point de faire reculer le plus petit.
Le noiraud ne lui en laissa cependant pas l'occasion, et le fit à sa place. Ses mains le repoussèrent, et celui-ci vacilla sans pour autant perdre l'équilibre. Il n'avait pas prononcé un seul mot depuis son arrivée, mais il n'y avait rien besoin de tel pour convaincre Taehyung de lui faire passer un sale quart-d'heure.
— Tu fiches quoi ici ! Rugit-il avec hargne. T'as que ça à foutre de tes journées pour suivre les gens, hein !
Il était méconnaissable, et cette jalousie enfouie refit surface, se dévoilant aux yeux de tous. Y compris Jungkook qui se mordait les lèvres d'inquiétude. Le manque de réaction de Mashiho lui mit d'autant plus les nerfs en rogne, et il s'avança de lui sans cligner des yeux.
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60' Love {Taekook}
FanfictionJungkook faisait un vœu chaque soir avant de s'endormir, persuadé que celui-ci finirait par se réaliser. Vivant dans une société où il fallait se méfier de tout le monde, ce dernier se sentait de plus en plus oppressé, ayant cette impression const...