Épisode 10

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***Deux mois plus tard***
***Loraine***
Ça fait deux mois, deux maudits mois que je n’ai plus aucune nouvelle de Carl. Depuis la nuit qu’on a passé ensemble c’est silence radio. Je me suis réveillé le matin et il n’était plus là. Pas de message, pas d’appel, rien. C’est comme s’il regrettait ce qui s’était passé entre nous alors que je ne l’y ai pas obligé. Merde ça m’énerve tout ça. Surtout parce que je n’arrive plus à me le sortir de ma tête. Je pense à lui et à ses muscles chaque jour. Je repense à cette nuit intense et pleine de désir l’un envers l’autre que nous avons partagé. Pourquoi fait-il ça ? Etait-ce son plan dès le début ? Coucher avec moi et m’ignorer par la suite ? Je lui ai laissé un message prenant pour excuse son chèque qu’il a oublié de prendre mais rien de chez rien. Cet homme a réussi à me rendre esclave de lui parce que mon corps n’arrête pas de le réclamer. Je veux le sentir de nouveau en moi, de nouveau sur moi et son baiser de la fin m’a vraiment marqué. Un baiser sur le front comme pour sceller cette nuit. Ok bon il faut que j’aille lui parler. S’il ne veut pas venir vers moi c’est moi qui irai vers lui.
Je finis avec le studio photo où je suis allé voir les photos qu’on a prise la semaine dernière pour le magasine. Mon numéro doit sortir la semaine prochaine. Je monte donc dans ma voiture et démarre toute déterminée. Il faut que Carl et moi on ait une discussion sérieuse. Ça ne peut plus continuer comme cela. Pendant tout le trajet je pense et repense à ce que je pourrai lui dire sans avoir l’air de quelqu’un qui lui court après.
J’arrive devant sa salle de gym, je gare, prends un grand souffle puis descends de la voiture. Je rentre et vois plusieurs jeunes tout aussi costaud les uns que les autres mais aucun d’eux ne peut rivaliser avec mon Carl. Lol mon Carl ai-je bien dit ? Je suis vraiment drôle moi. Je demande après lui et on me montre une autre porte donnant sur une autre salle apparemment la sienne. Ce type est vraiment sérieux dans son histoire d’être toujours seul dans son coin. Je frappe mais aucune réponse. Je décide donc d’entrer. Je le vois assis donnant dos à la porte avec un casque posé sur ses oreilles, je pense qu’il soulève un poids avec une main à voir les mouvements de celle-ci. Je l’appelle mais il ne réagit pas. Je m’avance donc et lui tapote l’épaule. Il retourne la tête et affiche un regard surpris puis se lève pour me faire face après avoir déposé le poids. Il appuie sur le casque sûrement pour l'arrêter ou diminuer le volume sans toutefois le retirer de ses oreilles. Il me fixe. Je n'aime pas ce que je lis dans son regard.
Carl : Que fais-tu ici ?
Moi : C’est comme ça que tu me parles maintenant ? Après ce qui s’est passé entre nous ?
Il quitte devant moi me tournant le dos.
Carl : Ce qui s’est passé était une erreur et cela ne se reproduira plus.
Je rêve ou il vient de dire ce qu’il a dit ? Je reçois cette parole comme un coup de marteau sur la tête même si c’est mon cœur qui ressent la douleur. Mais j’essaye tout de même de ne pas y prêter attention.
Moi : Tu n’as donc rien ressenti cette nuit ? Tu n’as donc rien ressenti de tout ce qui s’est passé ?
Carl : ……
Moi : Carl pourquoi m’ignores-tu ? Je pensais qu’on avait partagé quelque chose de profond et qu’on s’était même rapproché ?
Il se retourne avec une once de colère dans ses yeux.
Carl : Ah non Loraine, je ne t’ai rien promis cette nuit donc ne viens pas me reprocher quoi que ce soit. Toi et moi sommes deux adultes et nous avons faire l’amour de façon consentante mais ça s’arrête là. Je ne compte pas vivre une de ses histoires d’amour ridicule qu’on voit à tout bout de champ. Si j’ai aimé cette nuit ou pas je n’en sais rien. Toi oui tu as pris du plaisir et ça va. Reprends ta vie et moi je ferai de même avec la mienne. Maintenant si ce n’est trop te demander je voudrais être seul pour faire mes exercices.
Non, je refuse de croire tout ce que j’entends, non je refuse. Ce n’est pas le Carl que j’ai connu ni celui avec qui j’ai fait l’amour. Des larmes s’annoncent et lui ne me regarde même plus. A peine son discours terminé qu’il m’a de nouveau tourné le dos. J’ai envie de disparaitre tellement je me sens humiliée, réduite au plan de femme facile. Comment peut-il me parler de la sorte ? Pourquoi ? Je reste plantée là quelques secondes essayant de reprendre mes esprits. Je cherche aussi une bonne réplique pour lui clouer le bec et lui faire aussi mal mais mon cerveau ne fonctionne plus et ma bouche est incapable de dire quoi que ce soit.
***Carl***
Je prie de toutes mes forces qu’elle s’en aille. Qu’elle ne dise plus rien et qu’elle retourne d’où elle vient. Mes mains se mettent à trembler. Elles font toujours ça quand je suis nerveux. Je me mets à les masser pour ne pas péter un câble. Je l’entends avancer d’un pas.
Loraine : Ok pas de soucis. Voici ton chèque, tu as oublié de le prendre l’autre jour. Je le dépose là où tu étais assis.
Je l’entends par la suite partir et claquer la porte derrière elle. J’attrape aussitôt un poids pour m’empêcher de lui courir et de lui sauter dessus. Je la désire tant et la voir là devant moi dans sa combinaison qui fait ressortir ses fesses m’a encore plus donné envie de la posséder. Pourquoi je lui ai dit toutes ces horreurs bordel !? Je me rends comptes maintenant de l’atrocité de mes mots. Je suis en colère contre moi-même d’avoir couché avec elle. En colère contre moi de l’avoir laissé prendre trop de place dans ma vie et dans mon cœur. Voilà maintenant que je ne peux plus me passer d’elle.
Moi : Eh merde !
Je fais valser tous les petits équipements qui se trouvent devant moi. Je m’acharne sur le tapis de course et me met à courir à grande vitesse comme si cela pouvait m’éloigner de tout ça, de ce que je commence à éprouver pour elle. Merde je ne peux pas me permettre de l’aimer, je ne peux pas me permettre de la désirer, je ne peux pas me permettre de succomber à son charme et de vouloir la garder rien que pour moi. Je ne veux non plus pas qu’elle se rapproche trop de moi, qu’elle se rapproche de moi tout court. Je ne le mérite pas, je ne LA mérite pas. Je ne suis pas un homme bien. Un homme qu’on doit aimer, un homme qu’une femme aussi parfaite qu’elle doit aimer.
Je descends du tapis de course et prends le plus gros poids. J’ai envie de me péter les muscles, ça me soulagera peut-être. Loraine, ma belle Loraine. Pardonne-moi de t’avoir fait du mal. Tu me déteste sûrement mais tu me détesteras encore plus si tu sais vraiment qui je suis. Si tu sais vraiment avec quel homme tu as couché. Tout le monde me déteste et cherche à me faire périr donc comment pourrait-elle en être une exception ? Elle me détestera de toute son âme si elle apprend qui je suis d’autre en dehors de Carl Anderson le coach personnel. Comment pourrait-elle vouloir rester avec un criminel, un délinquant ? Comment pourrait-elle encore m’aimer si elle apprenait que je suis…Dusky ?
Dusky ce chef de gang que tout le pays recherche. Dusky que tout le monde déteste. Dusky qui arrache aux gens tout ce qu’ils ont de chers. Même si je n’ai jamais tué je suis tout aussi détestable que les autres. Elle a déjà assisté à deux de mes braquages et elle en a été presque traumatisé donc comment pourrait-elle me vouloir dans sa vie.
Je laisse tomber à mes pieds d’un seul coup les artères et je me défoule sur le mur de la salle en le fracassant avec mon poing.
Moi : Merde merde merde. Putain de bordel de merde.
J’aurai dû m’éloigner d’elle dès que j’ai commencé à sentir un rapprochement. J’aurai du mettre fin à tout ça avant que ça n’arrive trop loin. Mais comment aurai-je pu si je me sentais si bien avec elle ? Son parfum, sa voix, ses mimiques et même sa grande gueule me fascinent. Je la voyais à chaque fois que je fermais les yeux. Purée dans quoi je me suis mis ?
Mon portable sonne, c’est le boss.
Moi : Oui allô Boss…Ok pas de soucis.
Qu’est-ce qu’il peut bien me vouloir ? Je n’ai vraiment pas la tête à aller sur le terrain. Que Jojo et Hulk s’en charge. Cette vie me sort par-dessus la tête. J’ai envie d’envoyer tout paitre et m’en aller d’ici. Mais je sais au plus profond de moi que je ne pourrai supporter d’être loin de Loraine.
**
La nuit venue je me rends au QG où le Boss m’a convoqué. Notre QG c’est en fait une boite de nuit et nous y avons notre salle de réunion où nous mettons nos opérations sur pieds. La boîte c'est juste un leurre. Je salue les deux gorilles qui gardent la porte de son bureau et qui lui servent aussi de garde du corps. Ils me laissent entrer et je trouve le Boss tripotant sa copine, Rolande. Ils s’arrêtent quand ils m’aperçoivent et elle sort du bureau en me regardant de façon très bizarre. J’aurais dit qu’elle m’allumait. Je m’assois en face du Boss qui allume son cigare.
Boss : Alors comment ça va Dusky ?
Moi : Bien.
Il penche sa tête sur un côté et me regarde longuement avant de la redresser.
Boss : Tes coéquipiers m’ont fait savoir que depuis un moment tu n’étais plus très concentré lors des opérations. Tu as un problème ?
Moi : Non Boss et je ne vois pas pourquoi ils disent ça. Je suis comme j’ai toujours été.
Boss : Tu sais il n’y a pas qu’eux qui te trouvent bizarre. Moi aussi j’en ai fait la remarque.
Il tire sur le cigare et souffle la petite fumée en ma direction.
Boss : Je sens que tu es préoccupé par quelque chose.
Moi : Non ça va.
Boss : Ou bien tu veux quitter la bande et tout arrêter !?
Oui, ai-je envie de lui dire. Je veux tout arrêté parce que j’en ai plus marre de cette vie. Je me déteste et je déteste autant ma vie. J’ai envie de lui cracher toute l’amertume que je ressens mais je pense que je n’ai pas encore assez de courage.
Moi : Non Boss, j’ai juste besoin de quelques jours de repos. Je me sens un peu affaibli.
Boss : Ok je te donne donc une semaine. Tu mérites bien ça après tous les gros paquets que tu m’as ramené. Mais n’oublie pas qu’on ne sort jamais de ce genre de travail. Soit on y passe sa vie soit on y laisse sa vie. Tu peux disposer maintenant.
Soit on y passe sa vie soit on y laisse sa vie. Cette phrase ne m’effraie pas parce que je n’ai pas peur de mourir. Mais la mort que je redoute c’est celle qui m’atteindra si j’essaye de chasser Loraine de mon cœur.

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Un amour dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant