Épisode 33

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UN AMOUR DANGEREUX
Episode 33
***Carl***
Je suis débout devant le juge, l’avocat qu’on m’a donné
à côté de moi. Olivier est assis juste derrière et des
policiers un peu partout dans la salle mais aucune trace
de Loraine. Elle n’est pas venue et je ne lui en veux pas.
Elle ne mérite pas de vivre pareille chose et je pense lui
avoir assez fait baver comme ça. Mais tout au fond de
moi j’aurai voulu la voir une dernière fois avant d’être
enfermé pour je ne sais combien de temps mais vu les
charges qui sont contre moi je dirai à perpétuité. J’aurai
voulu la serrer une dernière fois contre moi, sentir son
minuscule corps collé contre le mien. Je suis fou de cette
femme et rien qu’en pensant qu’elle porte en elle mon
enfant me remplit de joie. J’en oublie même que je vais
croupir en prison. Un enfant, c’est ce qu’il y a de plus
merveilleux et jamais, au grand jamais je n’aurai pensé
en avoir un jour.
C’est d’ailleurs cette idée et cette joie d’avoir un enfant
qui m’a donné la force de me sortir du feu. Cette
nouvelle m’a rempli de force, force dont j’ignore la
provenance. Du ciel je suppose. J’avais l’impression que
le bois avait diminué de 20 kg. Je l’ai soulevé avec un
peu de difficulté mais pas assez pour le poids qu’il
faisait. Une fois libéré je ne pouvais plus sortir par la
porte d’entrée, le feu l’avait complètement couvert. C’est
donc en boitant que je me suis jeter sur la porte arrière
qui s’est écroulée aussitôt. J’ai couru du mieux que je
pouvais mais c’est l’explosion qui m’a propulsé un peu
plus loin. Je suis donc sortie de là avec une jambe
cassée et quelques brulures sur le corps. J’ai été placé
en isoloir le temps que je guérisse de mes blessures
pour être enfin jugé. Je ne pouvais recevoir de visite et
donc je suis resté deux mois sans voir qui que ce soit en
dehors des infirmiers qui me soignaient. À vrai dire on
m’avait déjà réservé une sentence. Passer ma vie dans
une prison qui est dans une prison c'est-à-dire rester
dans une cellule bouclé et surveillée 24h/24. Pas de
contact avec les autres prisonniers, pas le droit de sortir
dans la cour de la prison, pas de visite. J'ai juste droit à
la bouffe et à la douche. Mais je ne sais pas ce que
Olivier a fait mais je vais être jugé à nouveau.
Aujourd’hui est donc mon procès et je dois dire que je
m’attends toujours à la pire des sentences même si
Olivier m’a rassuré qu’il y a des chances que j’aie une
peine moindre à cause du fait que je me sois moi-même
livré et décidé de dénoncer la bande. J’attends donc
qu’on me donne ma peine pour qu’on en finisse une
bonne fois pour toute.
Juge : Monsieur Carl Anderson, après analyse de votre
dossier et des charges qui sont retenus contre vous je
dirai que votre peine devrait être maximale et c'est ce
que vous méritez. Mais certains éléments m’ont été
rapportés qui m’ont fait reconsidérer mon jugement.
Vous vous êtes rendu de par votre propre chef et grâce
à votre témoignage la police a pu démanteler plusieurs
autres gangs qui sévissaient tant dans ce pays que dans
d’autres. Nous avons aussi arrêté toutes ces personnes
qui constituais des tâches dans nos administrations je
dirai entre autre les différents commissaires de plusieurs
commissariats. Aussi plusieurs de vos victimes ont
affirmé que vous leur avez sauvé la vie alors que l’un
des vôtres voulait les tuer. Ceci étant donc votre peine
sera de 3 ans de prison ferme et 1 an de travaux
d’intérêts généraux pour nettoyer un peu cette société
que vous et votre bande avez entachés. Donc en gros
vous êtes condamné à 4 ans de prison. Sur ce vous
pouvez disposer.
Quatre ans de prison, je m’attendais à pire moi. Certes
c’est beaucoup mais comparé à la prison à vie c’est mille
fois mieux. Bon mon nouveau challenge est de survivre
dans cette prison qui a déjà une salle image.
Le juge sort et Olivier viens vers moi tandis qu’on me
passe les menottes dans le dos.
Olivier : J’espère que tu pourras tenir pendant ces quatre
ans ?
Moi : Oui je pense avoir déjà vécu pire que la prison…Tu
diras à Loraine que je suis encore désolé pour tout.
Olivier : J’y manquerai pas.
Je me fais escorter de plusieurs policiers et Olivier reste
toujours à mes côtés. Nous sortons et tombons sur une
foule de journalistes. Des flashs et des questions fusent
de partout. Je n’y vois presque plus rien. Les policiers
essayent tant bien que mal de les repousser pour nous
frayer un chemin jusqu’à la fourgonnette pour mon
transfert à la MACA (Maison d’Arrêt et de Correction
d’Abidjan). Je déteste qu’on me touche et c’est ce que
certains journalistes font. Plutôt que de jouer leur rôle de
journaliste certains en l’occurrence les femmes me
touchent les bras comme pour voir à quel point je suis
musclé. J'en vois même une qui me fait clin d’œil. Non
mais elles sont folles ces femmes. Fantasmer sur un
bandit qu’on transfert, ça c’est la totale.
On continue toujours de lutter avec les journalistes pour
passer lorsque je crois entendre mon nom. Bon tous les
journalistes disent mon nom mais cette façon de
prononcer que j’ai entendue est différente de la leur. On
aurait dit…
Loraine (apparaissant) : Carl.
Je clique des yeux pour être sûr que je ne rêve pas mais
avant que je ne puisse revenir à moi elle me saute au
cou faisant reculer tous les journalistes. Les policiers
essayent de la repousser mais Olivier intervient. Elle se
met aussitôt à m’embrasser un peu n'importe comment.
Loraine (entre deux baisers) : Carl, mon amour je t’aime.
Je t’aime.
Moi : Princesse qu’est-ce que tu fais ?
Loraine (collant son front au mien) : Ce que j’aurais dû
faire depuis. Etre à tes côtés et te soutenir.
Moi : Loraine arrête il y a plein de journalistes.
Loraine : Je m’en contrefiche royalement. C’est toi qui
m’intéresse et c’est avec toi que je veux être.
Moi : J’en ai pour 4 ans.
Loraine : Ok et je t’attendrai.
Moi : Non tu ne dois pas m’attendre. C’est beaucoup
trop, tu dois chercher à refaire ta vie.
Loraine : Il est hors de question que je refasse ma vie
sans toi. Je t’attendrai 100 ans s’il le faut mais c’est toi
que je veux et personne d’autre. Je t’aime comme
jamais je n’ai aimé et peu m’importe ton passé ce qui
m’intéresse c’est notre futur.
Moi : Loraine princesse…
Loraine : Attend.
Elle ramène sa main à l’arrière et prend quelque chose
dans la poche arrière de son jeans.
Moi : C’est ma bague !?
Loraine : Oui et je veux que tu me la mettes. (Aux
policiers) Svp je vous en prie libérez-lui ses mains juste
une seconde. Je voudrais qu’il m’enfile cette bague.
Policier : Non madame c’est impossible.
Olivier : Svp faites-le, j’en prendrai la responsabilité.
Ils hésitent un instant puis me libère les mains.
Moi : Loraine es-tu sûr de…
Loraine : Jamais je n’ai été aussi sûr de toute ma vie. Je
veux que tu me donnes cette bague comme la promesse
qu’on se retrouvera dans 4 ans pour reprendre notre
histoire là où on l’a laissé.
Moi : Loraine.
Loraine : Vas-y Carl.
Moi : Mais et ton image ? Tu veux qu’on t’associe à un
homme comme moi ?
Loraine : Oui parce que tu es un homme merveilleux,
attentionné et qui m’a rendu heureuse comme jamais. Je
veux qu’on m’associe au père de mon enfant, de notre
enfant.
Je lui souris et lui enfile la bague. Je la prends dans mes
bras et l’embrasse. Elle m’a manqué. Les journalistes se
servent à volonté en faisant des photos. Je sens que les
prochains journaux seront plein de ragots. Je libère ses
lèvres puis m’agenouille devant elle pour embrasse son
ventre. Elle frémit et se met à pleurer. Je me relève
aussitôt.
Moi : Hé chut ne pleure pas. Je déteste te voir pleurer.
On se reverra dans 4 ans comme promis…Je t’aime.
Loraine : Je t’aime.
On s’embrasse encore une dernière fois puis on me
repasse les menottes avant de me conduire à la
fourgonnette. Je jette un dernier coup d’œil à Loraine
avec un sourire plein d'espoir et d'amour puis monte. Je
suis maintenant prêt à affronter tout sur mon chemin
pour retrouver la femme de ma vie dans 4 ans.
***Loraine***
Je suis heureuse d’avoir fait ce que j’ai fait. C’est ce que
j’aurai du faire depuis bien longtemps. Je suis sûr
maintenant de ce que je veux et c’est lui que je veux.
Peu importe le nombre d’année qu’il fera je suis prête à
l’attendre. Je sais que le fait de m’être exposé comme
cela devant la presse réuni va avoir des répercussions
sur mes affaires mais j’en ai que faire. C’est mon
homme et mon bonheur qui m’intéresse, le reste on
verra. En attendant son retour je vais m’occuper de son
enfant.
Je le regarde s’en aller loin de moi et plutôt que d’être
triste je suis heureuse. Heureuse que tout soit rentré
dans l’ordre entre nous même si cela prendra forme dans
4 ans. Olivier me prend par la taille et m’enlace.
Olivier (à mon oreille) : Je suis fière de toi ma petite
puce.
Moi : Merci.
Olivier : Tu es bien sûr que c’est ce que je veux ?
Moi : Plus que sûr.
Olivier : Ok dans ce cas compte sur moi pour veiller sur
lui pendant toute sa peine à la MACA pour qu’il puisse te
revenir en bon état.
Moi : Merci.
On décide de rentrer mais la presse se jette sur nous, sur
moi en particulier pour m’interroger sur ce qui venait de
se passer en l’occurrence ma relation avec Carl qui est
un ¨bandit¨. Olivier me demande de ne pas répondre et
on s’en va mais avant qu'on arrive à nos voitures une
femme m’interpelle.
Elle : Je dis vous n'avez pas honte de sortir avec un
gangster ? Vous devriez avoir honte parce que vous
salissez l'image des femmes.
Moi : Et vous vous devriez avoir honte qu'à votre âge
vous n'ayez aucun homme dans votre vie parce que si
vous en aviez un vous ne seriez pas venue perdre votre
temps à fantasmer sur le mec d'autrui. Oui je vous ai vu
vous débattre pour essayer de toucher MON mec. (Me
rapprochant d'elle) Et puis osez encore le traiter de
gangster et vous saurez qu'il n'y a pas que lui qui soit
un gangster. (Rapprochant mon visage du sien) Tu
découvriras aussi que je suis bien plus dangereuse que
lui.
Jela fixe sans cligner des yeux. Elle baisse les yeux
d'intimidation. Je souris. Merci Carl pour la leçon
d'intimidation.
Olivier me tire et me fais monter dans ma voiture. Il
sourit et je fais de même avant de démarrer. Je repense
aussitôt à mon Carl. Un vent nouveau souffle désormais
sur moi. Une satisfaction émerge en moi et je ne regrette
rien. Je suis tombée amoureuse d’un homme sans savoir
qui il était mais même après avoir appris sa vraie identité
mon amour pour lui n’a pas changé. Je pense qu’il m’a
prouvé à moi et au monde entier qu’il voulait réparer les
choses et on ne peut pas le condamner pour ça.
Désolée pour la farce. Je n'ai pas pu résister à l'idée de
vous embêter un peu.

A suivre..

Un amour dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant