Épisode 14

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***Carl***
La phrase de Loraine m’a vraiment chamboulé. Je savais
que ça risquait d’arriver mais l’entendre avec cette voix
ci sincère a créé comme un boum en moi.
Indépendamment de moi je la repousse. Je ne le veux
pas mais je la repousse quand même. Comment peut-elle
m’aimer alors que personne ne l’avait fait auparavant ?
Je savais que je lui plaisais mais de là à tomber
amoureuse c’est trop fort pour moi.
Loraine : Carl est-ce que tu te rends comptes de ce que
tu es en train de me dire là ?
Moi (m’emportant) : Loraine ne me fait pas perdre
patience stp. J’ai dit de t’en aller et ne reviens plus.
C’est fini on arrête là. Ok ?
Je la vois toute frustrée mais en même temps en colère.
Je ne peux pas faire autrement. Elle se rend dans la
chambre sûrement pour ranger ses affaires puis elle
ressort quelques minutes plus tard en claquant la porte
de la chambre. Elle s’arrête devant moi avec son sac et
me pointe son doigt.
Loraine : J’espère que tu es conscient de ce que tu es en
train de faire. Reste dans ton monde et ne viens plus
jamais me chercher. Parce que sinon je te zigouille les
testicules.
Elle quitte devant moi sans que je ne puisse en placer
une. Dès qu’elle sort je m’acharne sur le fauteuil que je
soulève et renverse en hurlant de toutes mes forces ce
qui fait fuir Bob. Je suis furieux contre moi-même. Je lui
en veux d’être amoureuse de moi alors que moi je le suis
d’elle. Oui maintenant j'en suis sûr, je l'aime. L'entendre
me le dire m'a fait prendre conscience que oui moi aussi
je l'aime. Mais moi je peux l’aimer parce qu’elle est
parfaite mais elle non elle ne le peut pas. Je ne suis pas
un homme bien. Je suis un gangster, un brigand, un
délinquant, un moins que rien. Merde pourquoi je me
suis engagé dans cette histoire ?
Je ne veux pas trop la faire rêver pour plus tard
transformer ce rêve en cauchemar. Je ne veux pas lui
donner de faux espoirs. Lui faire croire que je suis
l’homme de sa vie pour plus tard qu’elle apprenne qui je
suis réellement et là tous ses espoirs seront anéantis
parce que oui un jour ça se saura. Tout le monde saura
qui est le véritable Dusky et j’irai en prison. Je ne veux
pas qu’elle soit la risée de tout le pays. Qu’on dise «
voilà celle qui est tombée amoureuse d’un dangereux
gangster. »
Je ne sais plus quoi faire ni ou mettre la tête. Je l’aime
et elle aussi mais tout nous empêche d’être ensemble et
d’être heureux. Je ne veux pas être un mauvais exemple
pour les enfants parce qu’ils m’apprécient déjà et me
voient comme une sorte de modèle. Je ne veux pas tout
gâcher mais c’est ce qui finira par arriver. Merde
pourquoi je n’ai jamais de chance en amour ? Oh mon
Dieu aidez-moi à me sortir de toute cette merde.
***Une semaine plus tard***
***Loraine***
Je suis très en colère, mais vraiment très en colère.
Comment Carl a-t-il pu me repousser de la sorte alors
que je venais de lui ouvrir mon cœur. Je lui dis que je
suis folle amoureuse de lui et tout ce qu’il trouve à me
dire c’est « vas t’en c’est fini ». En tout cas c’est ma
dernière fois d’être aussi conne. J’ai vraiment mal je dois
avouer et je cherche toujours à comprendre son
comportement. Pourquoi me repousse-t-il à chaque
fois ? Est-il déjà engagé quelque part ou ne m’aime-t-il
pas après tout ce qu’on a partagé ? Je ne comprends
vraiment pas.
Je préfère me concentrer sur mon travail pour oublier ma
frustration. Je me plonge tellement dans mes dessins
que je ne vois pas l’heure passer. Je jette un coup d’œil
à ma montre et il est 21h30. Heureusement que c’est le
week-end et que les enfants sont chez leur père. Je
range mes croquis et m’en vais.
J’arrive devant mon portail et vois quelqu’un assis par
terre devant le portail. Je regarde de plus près et
constate que c’est Carl. Mais qu’est-ce qu’il fou ici ? Je
descends de ma voiture et m’avance vers lui. Il se lève
aussitôt en m’apercevant.
Moi : Je peux savoir ce que tu fais devant ma maison ?
Carl : Stp il faut qu’on parle.
Moi : Non je n'ai rien à te dire et je ne veux rien entendre
venant de toi. Donc tu peux t'en aller.
Je lui tourne le dos pour m'en aller.
Carl (m’attrapant le bras) : Stp princesse.
L’entendre l’appeler princesse me glace le cœur tout
d’un cœur. Vraiment quel faiblard ce cœur.
Moi (me dégageant) : Ok mais tu fais vite parce que je
suis épuisée.
Je monte dans ma voiture et la fait entrer tandis que lui
rentre derrière moi et referme le portail. Il me suit
jusqu’au salon sans qu’on ne se dise quoi ce soit. Je me
déchausse et m’arrête pour lui faire face. Je ne veux
même pas qu’il s’asseye parce que je veux en finir au
plus vite.
Moi : Je ne vais pas te proposer de quoi boire parce que
je suis sûr que tu n’es pas venu ici pour ça donc vas
droit au but.
Il se rapproche de moi et lève sa main pour me toucher
mais je recule d’un pas. Il rabaisse sa main. Il soupire
puis plonge ses yeux dans les miens.
Carl : Je suis désolé princesse.
Moi : De quoi es-tu désolé Carl ? De m’avoir repoussé de
la sorte chez toi ou du fait que tu le fais à chaque fois ?
Carl : Princesse stp…Ecoute si j’ai réagi comme ça c’est
parce que…parce que…
Moi (m’emportant) : Parce que quoi Carl ? Je t’ai ouvert
mon cœur en t’exprimant ce que je ressentais pour toi en
pensant que c’était sûrement réciproque mais
apparemment je m’étais bien gouré.
Carl : Non stp ne dis pas ça. J’ai eu peur c’est tout.
Moi (hurlant) : Peur de quoi ? Bon sang Carl tu as
toujours peur toi. T'es un homme ou tu ne l'es pas ? Carl
stp vas au bout de tes idées. J’en ai marre de ton
comportement. Marre que tu me repousse à chaque fois.
Je t’ai juste dit que je t’aimais, je ne t’ai pas demandé en
mariage pour que tu me dises que tu as peur du
mariage, de l’engagement et de tout ce qui va avec. J’ai
juste dit (appuyant sur les mots) je-t'aime.
Carl : Justement c’est de ça que j’ai peur. J’ai peur que
tu m’aimes trop et qu’au finish tu sois déçu. Peur de ne
pas être à la hauteur, peur qu’en découvrant qui je suis
vraiment tu me déteste plus que tu ne m’aimes.
Moi (enchainant) : Dans ce cas dis-moi qui tu es. Dis-moi
tout sur toi maintenant qu'on en finisse avec toutes ces
peurs.
Je finis ma phrase et quitte devant lui pour aller m’assoir
dans un fauteuil le visage fermé, les bras croisés et les
pieds l’un sur l’autre. Je le sens s’avancer de derrière
moi tout doucement. Arrivé devant moi il s’agenouille,
décroise mes pieds avec des gestes très lents. Une fois
fait il caresse mes pieds de la plante à mes cuisses puis
y couche lentement sa tête et attrape mes hanches en y
exerçant une pression. Il ressemble à un enfant qui
demande un peu d’affection à sa mère.
Carl : Je t’aime Loraine. Je n’ai jamais autant aimé
quelqu’un de toute ma vie et je n’ai jamais été aussi
proche de quelqu’un comme je le suis avec toi. C’est la
première fois qu’une personne me dit qu’elle m’aime. Je
n’ai jamais eu droit à l’amour ni à la tendresse. Et c’est
tout ça qui me fait peur. J’ai peur de me réveiller un
matin et de me rendre comptes que tout ceci n’était
qu’une illusion. Je t’aime princesse et tout ce que je
désire c’est d’être à tes côtés.
Mon cœur se serre en le voyant dans cet état et je me
rends comptes qu’il y a vraiment une zone d’ombre dans
sa vie dont il n’en parle jamais. Tout doucement je
décroise les bras et les poses sur sa tête que je
commence à caresser. Je relève sa tête pour qu’il me
fixe et je lis dans ses yeux tellement de tristesse que
mon cœur a mal. J’essaye de lui parler sans qu’il ne
sente de la pitié dans ma voix.
Moi : Carl, stp dis-moi ce qui ne va pas. Depuis notre
première rencontre j’ai lu dans tes yeux assez de
tristesse même si tu essayes de la cacher. Raconte-moi,
libère-toi et je te promets d’être toujours là pour toi. Je
te donnerai tout l’amour que jamais tu n’as ressenti.
Raconte-moi tes peines stp mon amour.
Il prend ma main qui lui soutien le menton et y pose un
baiser brulant. Ensuite il replonge son regard dans le
mien.
Carl : Tout ce que je veux que tu saches pour l’instant
c’est que moi aussi je suis fou amoureux de toi.
Cette phrase est la meilleure qu’il ne m’ait jamais dite.
Des papillons commencent à s’envoler dans mon ventre
et les battements de mon cœur commencent à
s’accélérer. Il se relève et viens plus proche de mon
visage puis capture mes lèvres toujours avec cette
douceur dont lui seul a le secret. Je pose mes mains sur
ses joues puis approfondit le baiser et nous nous aimons
là sur le divan.
***Carl***
Je me réveille pour la première fois dans le lit de Loraine.
Nous avons passé la nuit à nous retrouver avec des
mots, des caresses et de l’amour. Je suis heureux de
l’avoir retrouver, qu’elle soit de nouveau près de moi. Je
n’ai pas pu supporter d’être séparé d’elle pendant cette
semaine qui m’a paru très longue. J’ai craqué et je suis
venu la voir. Je voulais tout lui dire de moi, de mon
enfance, de mon passé et de mon présent mais je n’en ai
pas eu le courage. J’ai trop peur de la perdre surtout
dans de mauvaise condition. Elle a été la seule et unique
personne à avoir pu lire la tristesse dans mes yeux en
dessous de l’intimidation. Elle a vu cette grande tristesse
que je trimballe depuis ma petite enfance lorsque je
voyais mon père frapper à sang ma mère. Seule Loraine
peut lire au plus profond de mon âme et je sais qu’elle se
doute que j’ai une zone d’ombre dans ma vie mais elle
ne sait pas quoi. Je préfère attendre un peu avant de lui
en parler.
Je regarde autour de moi mais elle n’est pas là. Je jette
un coup d’œil à mon portable et y vois plusieurs appels
en absences de Jojo, Hulk et même du Boss. Purée j’ai
complètement zappé l’opération d’hier nuit. Bon je
trouverai plus tard une excuse comme depuis un bon
moment d’ailleurs.
Je me rends à la douche pour me rendre propre puis je
descends rejoindre Loraine qui doit sûrement être en
train de faire le petit déjeuner. Cette femme est trop
matinale, je me demande bien si elle dort bien. Je
m’avance derrière elle et l’entoure de mes bras super
musclés puis je lui pose un baiser dans les cheveux.
Loraine : Tu es déjà réveillé mon poussin.
Moi (grimaçant) : Arrête de m’appeler comme ça. On
dirait un gamin.
Elle se met à rire et je la retourne puis la soulève pour la
faire assoir sur le plan de travail. Elle enroule ses bras
autour de mon cou en me gratifiant de son beau sourire.
J’y réponds et colle mon front au sien.
Moi : Merci de m’avoir donné une autre chance. Je ne te
décevrai pas…Je t’aime ma princesse.
Loraine : Je t’aime aussi mon amour.
On s’embrasse puis mon portable se met à vibrer dans
ma poche. C’est mon boss. J’hésite à répondre mais si
je ne le fais pas Loraine risque de trouver cela suspect et
même de penser à autre chose. Je me décide donc à
répondre en faisant l'effort d'être le plus naturel possible.
Moi : Oui allô.
« Boss : Donc c’est cette femme qui te fait perdre la tête
au point d’ignorer ta bande et les opérations ? Je veux te
voir dans les minutes qui suivent ou vous recevrai notre
visite et je peux t'assurer qu’elle ne sera pas courtoise. »

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