Épisode 29

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***Olivier***
Moi : Carl où es-tu ?
« Carl : Tu le sauras dans peu de temps. Je t’indiquerai où tu dois te rendre pour qu’on puisse se voir. »
Moi : Et pourquoi tu ne viens pas au commissariat parce qu’à t’entendre je suppose que tu es prêts à faire des aveux.
« Carl : Dès que j’y mettrai les pieds je serai aussitôt abattu…Nous y avons des complices. Donc je te conseil de ne rien dire à qui que ce soit et de te rendre à l’adresse que je t’enverrai. Monte dans ta voiture et conduit en direction du grand carrefour de Koumassi. Je suis prêt à tout dire mais je ne le ferai qu’à toi et toi seul. »
Moi : Ok je me mets donc en route.
Il raccroche et je prends mes clés de voiture pour sortir mais subitement une idée me passe par la tête. Bien que je le connaisse je ne lui fais pas à 100% confiance. Et si c’était un piège pour en finir avec moi ? Je me rends donc dans le bureau du commissaire.
Moi : Monsieur, j’ai reçu un appel de Car…Dusky. Il dit qu’il veut me voir pour faire ses aveux.
Chef : Ah bon ? Et où est-il ?
Moi : Je ne sais pas encore, il ne m’a rien dit juste que de conduire vers le grand carrefour de Koumassi. J’aurai le reste des informations plus tard. Je voudrais donc que vous restiez à l’écoute pour au cas où les choses se passeraient mal. Je ferai en sorte de vous envoyer un signal.
Chef : Ok. Vas et ramène-le-nous.
Moi : Bien reçu chef.
Je sors encore et cette fois je me mets en route.
**
J’ai suivi à la lettre les indications de Carl et je suis dans un endroit vraiment désert. Il n’y a qu’une seule petite maison au plein milieu de nulle part mais de là on a une belle et grande vue sur la ville. Il m’a demandé de garer ma voiture un peu plus loin et de faire le reste du chemin à pieds comme ça si je suis venu avec du renfort il le saura assez vite. Dès que j’arrive à proximité de la maison je sors mon arme que je tiens avec mes deux mains prêt à tirer en cas de cas. Je n’ai même pas le temps de cogner à la porte qu’elle s’ouvre sur Carl qui a une bûchette d'allumette dans la bouche. Il regarde l'arme que je tiens toujours en main et me regarde.
Carl (se retournant) : Tu n’auras pas besoin de cette arme, je n’ai pas l’intention de te faire quoi que ce soit.
Moi (le suivant) : Oui mais on ne sait jamais, il faut toujours être sur ses gardes avec un bandit de grand chemin comme toi.
Il ne dit rien et continue son chemin jusqu’à une pièce qui m’a l’air d’être le salon même s’il n’y a qu’un seul fauteuil et une petite table basse. Il se prend une sorte de pouffe sur lequel il s’assoit en face du fauteuil une table au milieu.
Carl : Tu peux t’asseoir.
J’obéis et c’est une fois assis en face de lui que je me rends compte de sa mauvaise mine. Il m’a l’air déprimé avec pleins de cernes sous les yeux. Je compatie sans le vouloir.
Moi : Ok me voici maintenant dis-moi ce que tu as à me dire qu’on en finisse.
Carl (la tête baissée) : …Comment va Loraine ?
Moi : A ton avis ? Elle est devenue la risée de tout le pays. Elle paye pour tes mauvais choix. Je ne sais même pas ce qui me retient là de te casser la figure.
Carl : Peut-être parce que tu sais qu’au fond je ne suis pas une mauvaise personne…Je suis navré pour Loraine et c’est d’ailleurs pour elle que j’ai décidé de faire ce je vais faire. Elle ne mérite pas ce qui lui arrive…Olivier je te jure que si j’avais eu une autre option dans la vie jamais je ne serai devenu celui je suis devenu. Je joue peut-être un mauvais personnage mais sur ma vie j’aime profondément ta sœur.
Moi : Dans ce cas prouve-le en assumant les conséquences de tes actes délinquanciels.
Carl : Ok, tu as de quoi enregistrer ?
Moi : Oui.
Je sors de la poche un enregistreur que je pose sur la table. Il se met aussitôt à parler, de sa bande, de leur QG, du boss de leur gang, donner le nom de chacun. Il me donne des renseignements sur comment ils fonctionnent et je suis impressionné. Ils sont vraiment bien organisés.
Moi : Mais si vous arrivez à opérer ainsi depuis plusieurs années sans vous faire prendre ne serait-ce qu’une seule fois c’est que vous avez sûrement des contacts, je veux dire des complices un peu partout.
Carl : Oui. Nous en avons à la douane d’où nous récupérons nos armes sans nous faire coincer. Le directeur et ses deux adjoints sont dans le coup. Nous en avons aussi dans chaque commissariat en particulier les commissaires.
Moi : Et chez nous qui est votre complice ?
Carl : C’est… (Regardant autour) Tu as dit à quelqu’un que tu venais me rencontrer ?
Moi : Euh pourquoi ?
Carl (se levant) : Eh bien parce que nous avons de la compagnie. Apprête-toi à tirer si tu veux rester en vie.
Moi (me levant) : Pardon ? Comment tu peux savoir qu’il y a des gens ?
Carl : Mon flair ne me trompe jamais.
Son flair ? Il est sérieux là ? Il sort son arme de derrière son jeans et s’approche de la fenêtre puis soudainement se retourne vers moi en hurlant.
Carl (se jetant à terre) : Couche-toi.
Je me couche aussitôt et c’est une rafale de balle qui remplit la maison. Nous rampons pour nous abriter sous quelque chose mais il n’y a vraiment rien qui puisse nous cacher. Je rampe donc jusque vers une sorte de couloir et lui retourne sous la fenêtre son arme à la main. La rafale continue pendant 5 minutes je dirais puis silence. Je me penche pour jeter un coup d’œil à Carl qui me montre quatre doigts comme pour me dire qu’ils sont quatre dehors. Il me fait signe ensuite de passer par la porte arrière puisque je suis juste à côté et que lui il restera là pour attendre ceux qui vont rentrer. Mais dès que je fais un pas que la porte d’entrée s’ouvre avec fracas laissant apparaitre quelqu’un avec une arme à la main. Je m’apprête à lui tirer dessus lorsque d’un seul coup Carl range son arme et saisi les bras du gar par surprise en le tirant vers lui derrière la fenêtre. Il le fait treourner dos contre lui et lui fait une prise de cadenas en serrant son coup avec sa mitraillette. Tout ça sans que sa bûchette ne tombe de sa bouche. Le type s’écroule aussitôt. Au même moment des coups de feu retentissent et cette fois je réplique en étant planqué pas loin de la porte. Carl me rejoint et en moins de deux nous finissons avec les trois autres dehors. Je dois admettre qu’il est vraiment adroit ce Carl. Ça m'intrigue même.
On sort de notre cachette et Carl referme la porte qui est désormais criblée de balle.
Carl (en colère) : Merde tu as dit à quelqu’un que tu venais ?
Moi (me défendant) : Seulement au commissaire mais c’était seulement pour qu’il reste à l’écoute au cas où les choses tourneraient mal.
Carl : Quoi tu es sérieux là ? Tu penses vraiment que je t’aurais fait du mal en sachant que tu es le frère de la femme que j’aime de toute mon âme ? Non mais oh !
Moi : On ne sait jamais avec vous. Vous avez déjà tué un flic devant sa femme et sa fille donc comprend ma méfiance.
Carl : Mais ce n’est pas moi qui l’ai tué, ce sont les autres et je ne savais même pas qu’on y allait pour le tuer. On m’a juste dit que c’était une opération comme toutes les autres. Jamais je n’ai tué jusqu’à aujourd’hui et même là c’était pour m’assurer que tu repartes en vie d’ici sinon c'est ta sœur qui m'aurait tué. Je ne l'ai pas tué tu comprends ? C’est même moi qui envoie de l’argent à la famille de ce flic pour qu’elle puisse survivre.
Moi (sur le cul) : Pardon ? C’est toi qui envoie l’argent chaque fin de mois à la femme de Bob ? Mon ancien coéquipier ?
Carl (plus calme) : Oui, cette nuit a été la pire de toute ma vie. Voir la terreur sur le visage de cette petite fille qui regardait son père se faire descendre par Hulk m’a rappelé que moi aussi j’avais assisté à la mort de mes parents et je sais exactement le traumatisme que cela peut causer. Alors j’ai décidé de les aider dans l’ombre parce que dans ce pays lorsqu’un flic meurt sa famille est mise aux oubliettes.
Whaoh ! Je suis sur le cul là. Je n’arrive pas à croire que depuis tout ce temps ce soit lui l’homme que je traque qui subvient aux besoins de la famille de Bob.
Carl (continuant) : J’ai fait ça parce que je ne voulais pas que la petite connaisse le même sort que moi. Je me suis retrouvé dans la rue malgré moi et je suis devenue ce que je suis aujourd’hui encore malgré moi. Olivier je suis certes un gangster mais je ne suis pas quelqu’un de mauvais.
Moi : Je n’en doutais pas avant mais maintenant j’en ai plus la certitude.
Nous restons silencieux un moment lui réfléchissant à je ne sais quoi et moi digérant l'information puis la sonnerie de son portable vient interrompre ce silence. Il fronce les sourcils et me regarde.
Moi : Qu’est-ce qu’il y a ?
Carl : C’est le numéro du Boss. Comment a-t-il eu ce numéro ? Tu es pourtant la seule personne que j’ai contacté…Ah oui je vois. Ils ont dû filtrer tes appels.
Il décroche mais aussitôt avoir répondu qu'il se crispe.
Carl (se levant) : Loraine ?

Un amour dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant