Épisode 32

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***Loraine***
Voilà deux mois que je me retrouve seule. Deux mois
que j’ai perdu définitivement Carl. Deux mois que je
pleure chaque soir dans mon lit en revivant nos moments
dans mon esprit. Il me manque tellement que j’en meurs.
Comment est-il possible d’aimer un homme à ce point ?
Au point de se sentir mourir quand il est loin, très loin ?
Les seuls souvenirs que j’ai de lui sont son enfant en
moi et sa chemise sur moi. Oui je la porte là en ce
moment. Elle est devenue ma chemise de nuit. Je ne
m’en sépare plus. Son odeur y est alors que je l’ai lavé
plusieurs fois. Carl ne mettais jamais de parfum, juste du
déodorant pour tuer l’odeur de sueur puisqu’il passait
toutes ses journées à faire du sport mais son corps
dégageait une bonne odeur que j’adorais reniflé à chaque
fois que je me lovais dans ses bras. Oh comme
j’aimerais qu’il soit là en ce moment pour me serrer dans
ses bras et me dire les mots que j’aime entendre de sa
bouche. Je veux l'entendre me dire “je t'aime ma
princesse”.
Olivier : Tu es sûr que tu ne veux pas y aller ?
Olivier me sors de mes pensées dans lesquelles je me
suis perdue sans m’en rendre compte.
Moi : Oui, je préfère rester ici. Je déteste les adieux.
Olivier : Mais tu devrais pourtant.
Moi : Non, je n’ai pas envie de le voir une dernière fois…
comme ça. Je préfère garder l’image de l’homme qu’il a
été avec moi et c’est cette image-là que je veux
communiquer à son enfant…C’est dur de devoir dire
adieux à l’homme qu’on aime autant.
Olivier : Arrête de voir ça comme des adieux Loraine.
Vois ça comme juste des au revoirs.
Moi : Lorsqu’on ne verra plus jamais une personne on
appelle ça des adieux Olivier.
Olivier : Mais…
Moi : Stp ça suffit Olivier. Je préfère ne plus en parler et
je pense qu’il est temps que tu y aille. Il est déjà l’heure
et si tu y tiens tellement fais lui mes adieux à ma place.
Il me regarde avec beaucoup de compassion. Je sais ce
qu’il pense et je préfère ne pas y penser moi non plus.
Je me ferai encore plus de mal si j’y vais et ça je n’en ai
pas envie. Je préfère ne pas trop stresser mon bébé déjà
qu’il a été beaucoup secoué ces derniers temps.
Olivier (se levant) : Ok j’y vais. Mais si tu changes d'avis
appelle-moi pour que je puisse retarder les choses.
Il se penche sur moi et me pose un baiser sur le front. Il
s’en va et je m’étends de tout mon long dans le divan.
J’ouvre ma main et regarde la bague que jusqu’à présent
je n’ai pas encore eu le courage de porter. Je n’en trouve
même plus l’utilité puisqu’il n’aura plus l’occasion de me
la mettre lui-même.
Je me sens vraiment seule dans cette maison. Après le
fameux jour où tout s’est terminé, Charles m’a pris les
enfants me disant que j’avais mis la vie de ses enfants
en danger et donc je ne méritais pas de les garder. Je
n’ai pas voulu m’opposer à lui pour éviter qu’il n’aille en
justice qui allait forcement trancher en sa faveur. De
toutes les façons je n’avais pas la force de lutter. J’étais
trop abattue pour ça et si je faisais l’effort je risquais de
lui planter un couteau en plein cœur. Les enfants
n’étaient très enchantés de se séparer de moi mais je
leur ai fait la promesse de les récupérer très bientôt.
Pour l’instant je préfère panser mes plaies et reprendre
des forces et du courage pour repartir de nouveau, sans
Carl dans ma vie mais avec une partie de lui.
Je fais défiler nos messages dans mon portable. Les
messages d’amour qu’il m’envoyait lorsque je le
boudais. J’ouvre aussi mon WhatsApp pour écouter ses
messages vocaux. J’écoute sa voix si rauque mais en
même temps pleine de douceur et une larme m’échappe.
Je ferme les yeux pour mieux écouter. Je n’entends pas
les mots qu’il prononce, seule sa voix parvient à mon
cerveau et résonne au même rythme que les battements
de mon cœur.
Moi : Carl mon amour, comme tu me manques tellement.
Les larmes me submergent et je ne les retiens plus.
J’éclate en sanglot.
Je me réveille en sursaut à cause des coups qui
retentissent sur la porte d’entrée. J’ai tellement pleuré
que je me suis en dormi. Je me lève et passe mes mains
sur mon visage pour le détendre avant d’aller ouvrir la
porte. C’est Charles. Pourquoi faut-il toujours qu’il
apparaisse quand on n’a pas envie de voir sa tronche ?
Mtchrrr.
Moi : Charles stp je n’ai pas la tête à me disputer
aujourd’hui. Tu as déjà pris les enfants donc stp reste
loin de moi.
Charles : Je ne suis pas venu pour me disputer…Commen
t tu vas ?
Moi : Bien.
Il me fixe et sait que je mens mais j’en ai rien à foutre de
ce qu’il sait ou pense.
Charles : Est-ce que je peux rentrer ? Je veux juste qu’on
discute.
Moi : De quoi ?
Charles : Loraine stp.
Je réfléchi un bref moment puis le laisse entrer. De
toutes les façons ma vie est déjà un bordel donc ce n’est
pas lui qui va y ajouter quoi que ce soit. Nous nous
asseyons dans les fauteuils et j’attends qu’il parle parce
que moi je n’ai rien à lui dire.
Charles : Je suis désolé de ce qui t’arrive.
Moi : Merci.
Charles : Tu ne mérites vraiment pas cela. Tu es une
femme exceptionnelle.
Moi : Mais ça ne t’a pas empêché de me tromper avec
ma meilleure amie.
Charles : Et je le regrette. Mais bon c’est trop tard pour
les regrets maintenant.
Moi : Mouais.
Charles : C’est aujourd’hui son…
Moi (le coupant) : Oui et je n’y vais pas. Ne me demande
pas pourquoi, tu es sensé savoir que je déteste les
adieux.
Charles : Mais peut-être que…
Moi : Non stp n’insiste pas toi aussi. J’ai dit que je n’irai
pas. Et puis d’ailleurs depuis quand ce qui le concerne
t’intéresse ?
Charles : Depuis que je t’ai vu plus heureuse avec lui que
tu ne l’as été avec moi. Aussi j’ai surpris une
conversation entre les enfants à son sujet et de ce que
j’ai entendu il était quelqu’un de bien en dehors de ce
qu’il était vraiment. Il parait qu’il leur a appris plusieurs
techniques de défense et bien que je n’en sois pas très
content j’ai eu l’impression que eux ils ont aimés passer
du temps avec lui. Jess a dit qu’elle te voyait beaucoup
plus sourire que tu n’en a fait ces dernières années.
Moi : Oui mais tout ça c’est derrière maintenant. Il ne
fera plus partie de ma vie.
Charles : Oui mais si tu l’aimes tu devrais arrêter de te
morfondre et reprendre ta vie en main. Je suis sûr qu’il
aurait voulu que tu sois de nouveau heureuse alors
fermes tes yeux, respire un bon coup et rappelle-toi
d’une chose ou d’un évènement qui t’a rendu heureuse
et tu verras que tu n’auras plus le temps de penser aux
mauvais souvenirs.
Je tique en entendant cette phrase. C’est la même phrase
que Carl m’avait dite le jour où il a assisté à une dispute
entre moi et Charles. Comment connait-il cette phrase ?
Charles : C’est Jess qui m’a dit que Carl avait l’habitude
de dire cette phrase quand l’un d’entre vous était
déprimé.
Cette phrase réveille quelque chose en moi. Quelque
chose d’inexplicable, quelque chose que seul Carl
réveillait en moi. Charles prend congé de moi et je reste
assise encore à réfléchir. Je ferme les yeux, respire un
bon coup et pense à quelque chose qui m’a rendu
heureuse et la seule chose que je vois c’est le visage de
Carl, son sourire, son corps et ses muscles. Je me mets
à sourire les yeux toujours fermé. Je les ouvre, regarde
longuement la bague puis je prends une décision. Une
décision que je sais me rendra heureuse même s'il ne
sera pas à mes côtés.
Une nouvelle histoire commence pour moi…

A suivre .

Un amour dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant