I Hate Him

23: La Premiére Fois

Quand mes paupières lourdes s'ouvrent enfin, je regrette de les avoir gardés aussi longtemps fermées. Il est réveillée, ses doigts incrustés dans mes cheveux et son regard posé sur moi. Je souris.
Puis les souvenirs de la veille m'empreignent. Mon cœur s'accélère. Il m'as protégée, il m'as sauvée, il était là...
Me réveiller à ses côtés est je pense la plus belle chose qui puisse m'arriver après ce qu'il s'est passé.
Nous restâmes longtemps, la, a s'observer, comme si l'on se voyait pour la première fois. Avec lui, tout est comme si c'était la première fois, chaque fois qu'il me touche c'est comme si il le faisait pour la première fois, quand il m'embrasse c'est comme lorsqu'il l'a fait pour la première fois, lorsque je le regarde je ressens ce que j'ai ressenti pour la première fois et je le hais comme la première fois...
Je le hais car j'ai peur de ce qu'il me fait ressentir, je le hais de me faire ressentir tout ça. Il me fait trembler toute entière rien qu'avec un seul regard. Et je pourrais agoniser rien qu'à son toucher. C'est flippant, mais si...tentant...
Est-ce que c'est ça la passion?
Il est entré dans ma vie sans me laisser mon mot à dire, il a emménagé dans mes pensées plus résistant que jamais afin de ne plus les quitter. Car lorsque j'ouvre les yeux il est ma première pensée et lorsque je les fermes il est la dernière. Et c'est assez pour que ça me foute la trouille.
Comment est-ce que je vais m'en sortir?
Vais-je y arriver?

-arrête de réfléchir, m'ordonne-t-il

Sa voix me fait quitter mes profondes pensées. Ça se vois à ce point que je réfléchis?

-je ne réfléchissais pas

-c'est quand que tu vas saisir que tu mens très mal, s'esclaffe-t-il

Bon c'est officiel. Je mens mal. J'ai saisi maintenant.

-pff, soufflai-je

Son pouce viens caresser ma joue, je frissonne, comme la première fois...
Il plonge son regard dans le mien, mais différemment, cette fois ci, c'est comme au début, lorsqu'il essayait de lire en moi. Il recommence. Il avait fini par lâcher l'affaire, mais le voilà de nouveau au galop. Ses yeux creusent au plus profond de moi, avec un semblable de désespoir. Et pendant une seconde je m'imagine entrain de lui conter tout la pourriture que je garde bien enfouie au plus profond de moi et qui contamine tout mon être. J'ai l'impression d'être sale, je suis presque persuadée que mon âme est meurtrie. C'est tellement repoussant et répugnant qu'il m'est impossible que ça franchisse à nouveau mes lèvres. Ça pourrit tout en son passage. Et je ne veux pas que ça atteigne ça...Miguel...nous...notre... "amitié". Et c'est pour cette raison que je le laisse fouiller et réaliser tout seul que c'est peine perdue.

-Wilson, tu peux me faire confiance, me rassure-t-il

Ce n'est pas une question de confiance. Je pourrais le suivre n'importe où, à l'aveugle car je sais que jamais il ne me ferait de mal. Du moins pas volontairement. J'ai confiance en lui. Mais c'est justement pour ça que je ne lui dis et ne lui dirais rien. La première fois ça a très mal fini et ça a tout détruit, je ne suis pas prête à recommencer. Pour rien au monde. Et risquer de tout foutre en l'air encore une fois. Jamais.

-je te fais confiance

-alors dis-moi, j'ai besoin de savoir, s'il te plaît

Sa voix est douce et ses traits sont plissés par l'inquiétude. Mon cœur se serre. Je suis désolé Miguel.

-crois moi tu n'as pas besoin de savoir, dis-je tout bas

-j'attendrais, le temps qu'il faudra, et quand tu seras prête, moi je serais là, Wilson, je serais là pour toi.

Mon cœur semble se gonfler, tellement que ma respiration en prend un coup. Ses mots...
Ils ont l'air si sincères. Et j'espère de tout mon cœur qu'il ne le soient pas, car ça ne ferait que compliquer les choses.
Je ne réponds pas et quitte le lit en emportant le drap avec moi.
J'ai besoin de...d'espace. J'enfile très vites mes vêtements désormais secs devant son regard.