30: Je T'aime

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Le moment de franchise est parvenu et même si raconter tout ça à voix haute me ferait revivre douloureusement le tout, il est temps que j'en parle. Miguel viens de m'avouer qu'il est amoureux de moi alors je lui dois bien la vérité sur cette facette de ma vie. Je serre ses mains et poursuis sous son regard.

-tout à commencé à mes cinq ans, ma mère partait en voyage et m'as laissée avec lui. Je l'aimais de tout mon cœur et il était le père que je n'ai jamais eu. Durant ces cinq ans il s'est comporté merveilleusement bien, tel un père modèle. Ma mère a été la première à tomber dans le panneau. Elle est partie et je suis restée moi et mes petits frères avec lui. Cette nuit là tout à commencé.
Après ça il a continué, même quand ma mère est rentrée, il venait me rendre visite presque toutes les nuits dans ma chambre. C'était si fréquent que j'avais cru que c'était quelque chose de normal. Je ne comprenais pas mais je savais une chose, je n'aimais pas son "jeu", c'est comme ça qu'il appelait les attouchements. Puis j'ai commencé à grandir, parfois je pleurais sans savoir pourquoi. Je voulais en parler mais il me disais que si je le faisais on me détesterais et j'étais beaucoup trop petite pour comprendre sa manipulation. Lorsque j'ai commencé à avoir des amis, à aller chez eux, dormir, j'ai compris que ce qui se passait chez moi n'était pas normal car ça n'arrivait pas chez mes copines. J'ai commencé à lui tenir tête, à refuser qu'il me touche, mais il était bon manipulateur et bon menteur. Il arrivait à me faire culpabiliser en me rendant la vie difficile lorsque je refusais. Puis l'adolescence est arrivé et ça a été à mon tour de le menacer, je lui a dis que si il revenait encore une fois me rendre visite dans la nuit j'appellerais les flics. Il a eu peur et a cessé, mais ça n'as pas duré longtemps. A mes seize ans, quand je suis restée seule à la maison avec lui, il a recommencé, cette fois il ne voulais pas seulement me toucher, son appétit avait augmenté et il attendait bien plus de moi. Je me suis débattue, toute l'après midi, ça a été la journée la plus infernale de ma vie. Il m'as suivie à travers toute la maison, me coinçant dans chaque coins, il avais verrouillé la porte et les fenêtres et avait retiré toutes les clés des portes. Puis après m'avoir coincée dans la cuisine, je n'avais plus aucun échappatoire, sauf le blesser, j'ai saisi le vase de ma mère et je le lui ai éclaté sur la tête de toute mes forces et le pire c'est que j'ai adoré le voir entrain de souffrir au milieu de tout ce sang. Mais c'était pas assez, j'avais envie de le tuer, puis ma mère est rentrée et lorsque j'ai tenté de lui expliquer elle m'as traitée de menteuse, trop aveuglée par l'amour et la stupidité. Nel a été mise au courant et elle refusais de me laisser plus longtemps dans cette maison, elle a coupé les ponts avec ma mère et à mes dix-sept ans m'as loué un appartement non loin de mon lycée afin que j'aie mon diplôme et que je puisse m'en aller. C'est ce que j'ai fais, j'ai eu mon diplôme et je me suis éloignée le plus possible, pensant que ça allait passer avec le temps. Je n'ai pas totalement coupé les ponts avec ma mère mais je lui en veux terriblement. Mes frères ont su, m'ont crue et m'ont toujours soutenu, ils m'ont même encouragée à aller porter plainte contre leur père mais j'en était incapable. Personne ne me croirait si ma propre mère ne l'as pas fait. J'ai gardé ça au plus profond de moi, ça nourrissait ma haine envers les hommes, je ne parvenais pas à leur faire confiance, ils me faisaient peur. Puis ma santé mentale s'est dégradée même si j'ai essayé tant bien que mal de rester lucide. J'ai vu une psychologue la première année d'université, ça m'as énormément aidé mais pas totalement guérie, les cauchemars continuent et les flashbacks me reviennent quelques fois. Puis cerise sur la gâteau j'ai été diagnostiquée stérile, mon traumatisme a nuis à mes ovules, et je suis donc incapable de donner la vie. Il m'aura pourrie jusqu'au bout. Maintenant tu connais l'histoire, soufflai-je désormais un poids en moins

Je reste silencieuse en l'attente d'une réponse de sa part mais il reste silencieux aussi. Sa mâchoire est contracté, ses yeux sont noircis par...ce que je pense être de la colère et il fixe un point invisible d'un regard meurtrier. Et si il me rejetait ?

I Hate Him Où les histoires vivent. Découvrez maintenant