Les vacances d'été se terminent peu à peu et j'en suis soulagée. Il ne me reste plus que deux jours avec lui, je ne le verrai plus pendant une semaine. Il ne me reste plus que deux jours à supporter sa colère, qui provient de mon inscription dans mon nouveau lycée. Je connais déjà les conséquences que cela va engendrer, mais c'est mon seul échappatoire. Si c'est à refaire, je le referais sans hésitée.
Jérôme me prend par le bras, je sens que sa colère passe dans sa force. Il me serre de plus en plus fort et ça me fait vraiment mal. Ses courts cheveux noirs sont en bataille, ses yeux marron foncés si proche des ténèbres, son visage fin, mais toujours dur.
-Mailly, je t'ai pourtant dit que je ne voulais pas que tu ailles dans ce lycée. Pourquoi tu ne m'as pas avoué ton admission ?
Son regard s'assombrit lorsqu'il le pose sur moi. Une boule dans ma gorge s'installe.
-Lâches-moi Jérôme, tu me fais mal. Je savais que tu allais réagir ainsi. Tu sais que prendre de la distance nous fera du bien à tous les deux.
Je baisse la tête car je ne veux pas affronter ce regard qui pèse, déjà bien, lourd sur moi. Baisser les yeux, c'est fuir ses problèmes, signe que celui qui vous fixe à gagner. Je sais qu'il me contrôle. Ce n'est pas parce qu'il est de taille moyenne que son corps n'est pas imposant.
Il kidnappe mon autre poignet pour entrainement vers lui, son visage si proche du mien.
Mon corps se crispe.
-Tu tiens vraiment à ce qu'on prenne de la distance ? Comment veux-tu que je ne sois pas en colère? Je ne veux pas que tu ailles là-bas !
Ses mots résonnent dans mes oreilles tellement sa voix est forte et franche. Il me secoue comme un prunier pour me faire réagir, mais je suis décidée, il ne choisira pas pour moi, pas encore. A ses yeux je suis prête à travailler et non à continuer mes études. Il est surtout furieux parce que là-bas il n'aura aucun contrôle sur moi.
- Figure-toi, que je compte bien y aller. Tu me fais mal, maintenant arrête !
Il me lâche aussi sec et me pousse violemment que je vacille en arrière. J'essaie de me rattraper au meuble sur le côté. J'ai mal jugée la distance et mes bouts de doigts glissent sur le bois. Par chance mon corps s'enfonce dans mon lit. Je me relève, le cœur battant lorsque je vois Jérôme tellement furieux se venger sur mes affaires en les projetant sur le sol. Je me rends compte qu'il ne les a pas choisis au hasard : les livres recommandés par le lycée, mes crayons, mon sac,... Tout y passe.
Je ne réagis pas, par peur de remuer un peu plus sa rage.
-Très bien, dit-il en rigolant jaune, si tu le prends comme ça. Il prend quelques livres et me les jettent à la figure.
Par pur réflexe et grâce à une montée d'adrénaline mes mains protègent mon visage. L'un des livres heurte mon poignet et je le sens plier sous le poids du livre. Je n'ai pas le temps de crier aïe qu'il m'a déjà plaquée contre le mur. Je sens ma respiration s'étouffer avec la panique.
-Et ta mère, tu n'as pas honte de la laisser toute seule.
Il essaye de me faire culpabiliser, mais Irène est assez grande pour se débrouiller sans moi. Je suffoque contre le poids de son corps qui m'écrase.
Nous sursautons ensemble lorsque quelqu'un frappe à ma porte. Je coure la bloquer avant qu'elle ne s'ouvre sur tout ce bazar.
-Mailly, est ce que ça va ? J'ai entendu du bruit, personne n'est tombé ?
-Non, maman c'est bon, c'est Jérôme il a fait tomber (je cherche du regard un objet)...mon sac de cours, ce n'est rien.
-Ah d'accord. Tu diras à Jérôme qu'il se prépare, je vais le ramener chez lui.
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L'interdit
Lãng mạnMailly a dix-huit ans et vit seule avec sa mère. Elle va essayé de fuir son petit ami. Personne ne sait ce qu'il lui fait subir, pas même ses amies à qui elle n'a pas parlée depuis le début des vacances d'été. Elle va être entraînée dans une spirale...