Chapitre 5 : Révélation

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Je rejoins mes camarades de classes. Ils me questionnent sur mon absence, alors je leurs montre mon attelle et leur explique que je me suis blessé chez moi. Je leurs ment à eux aussi, je me dis qu'au point où j'en suis rendu, autant m'enfoncer un peu plus dans mon mensonge. Le pire c'est que tout le monde gobe mes mensonges, parce qu'ils me font confiance, parce qu'à leurs yeux je suis toujours la gentille Mailly.

Les cours ont continué de se déroulé jusqu'à ce que la nuit tombe. Le soir arrive et je suis fatiguée de cette journée, je n'ai qu'une envie : enlever mon attelle qui ne fait que me rappeler à quel point j'ai blessé la seul personne qui me proposait son aide. Je la retire avant d'aller sous la douche dont elle m'aide à laver mes mensonges. Lorsque je me passe de la crème sur le poignet, Jessy rentre dans la chambre tout en se dirigeant vers moi.

-Ça va Mailly, ça ne te fait pas trop mal ? Elle continu, alors que je veux que les gens arrête de s'inquiéter pour moi. Je n'aime pas quand ils se préoccupent trop de moi.

C'est hallucinant, tu imagines, il suffit que je trébuche à cause de mes lacets pour me faire une entorse ! Moi je dis, le squelette humain est trop fragile.

Pendant une seconde, je suis resté pétrifiée sur place croyant qu'elle m'ait démasquée et qu'en fait elle essayait de me dire « je ne te crois pas, vilaine menteuse ! » En fin de compte, elle me sourit et s'approche pour examiner mon poignet.

-Il semble moins enflé que ce matin.

-Oui, je pense que c'est grâce à la crème. Avant de rentrer en cours en début de matinée je lui ai raconté que j'avais trébuché à cause de mes lacets et que depuis j'avais mal au poignet. Qu'elle ne s'inquiète pas de mon absence lorsque j'irai à la pharmacie.

Quelqu'un frappe à la porte et je sursaute car le bruit est sec et franc.

-Entrez, répond Jessy.

Mathieu entre sans hésitation et pose son regard des plus sérieux sur moi. Son visage n'a pas changé depuis ce matin : toujours aucun sourire et complètement fermé à toute expression en rapport avec la joie. J'ai en face de moi un vrai professeur.

-Mailly, il faut qu'on parle.

Sa froideur me fait frissonner. Son visage de marbre m'envoie une claque car tout ça est de ma faute. Je sais qu'il va me reprocher mes mensonges, qu'il ne peut plus me faire confiance. Pourquoi, devrais-je me soucier de ce qu'il pense de moi, d'abord ? Il ne me connaît pas, il croit qu'il peut tout savoir en me lançant quelques blagues avec son sourire mielleux. Je frotte mon poignet pensant à Jérôme qui n'attend que moi pour continuer à se défouler. Peut-importe ce qu'il me reproche, il y a bien pire dans la vie que de se mettre en colère pour des mensonges !

-J'arrive, dis-je, aussi froidement que lui.

Il referme la porte d'un coup sec et je regarde Jessy en haussant les sourcils.

-Décidément vous deux, vous devenez inséparables le soir.

Je souris en grimaçant et répond franchement.

-Oui, sauf que là ça a l'air un peu plus sérieux.

J'ouvre la porte et m'attend à le voir derrière, mais le couloir est complétement désert. Je ne comprends pas, je ne suis pas restée longtemps après qu'il m'ait annoncé qu'il voulait me parler. Je referme la porte derrière moi et m'enfonce dans l'obscurité du couloir. Lorsque j'arrive devant sa porte de chambre je me rends compte qu'elle est grande. Il m'a entendu arriver et en sort silencieux. Il s'arrête devant moi, laissant une certaine distance entre nous, plus grande que d'habitude.

L'interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant