Chapitre 10 : Lien paternel 1ER PARTIE

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Le dimanche matin au moment du réveil, Irène vient s'asseoir en face de moi. Je vois bien quel n'ai pas comme d'habitude, que quelque chose la tracasse car depuis que je suis rentré hier, elle ne m'a pas adressé la parole. J'arrête de manger mes céréales et l'interroge du regard. Elle se triture les doigts et finis par parler.

-Mailly, je voudrais te parler de l'absence de ton père, t'expliquer pourquoi. J'ai beaucoup réfléchi cette semaine et j'espère que tu ne m'en voudras pas trop.

Irène semble abattue de ressasser son passée. Je lui prend les mains et serres les miennes, pour l'encourager. Pourquoi espéres-t-elle que je ne lui en veuille pas ? Est-ce que se serai de sa faute si mon père est parti ? Qu'est-ce que qu'elle m'a caché durant toute mon enfance ?

-Je suis prête Maman. Vas-y, je t'écoute.

-Je ne vais pas passer par quatre chemins. Elle prend une grande inspiration, resserre ses mains dans les miennes, de peur que je ne m'échappe à l'écoute de ses paroles.

-Daniel, ton père, était très heureux d'avoir une petite fille, il s'occupait très bien de toi, c'était un père et un mari formidable, on ne se cachait rien. Un jour je l'ai vu enlacer une autre femme, j'étais tellement en colère que je n'ai pas même pas voulu savoir qui c'était, ni pourquoi il avait fait ça. Tout s'écroulait autour de moi, je ne savais plus en qui je pouvais avoir confiance. J'ai été égoïste mais pour moi il nous avait trahis. En rentrant à la maison, j'ai fait ses bagages que j'ai déposé sur le palier, quand il est arrivé je l'ai flanqué dehors, sans lui laisser le temps de s'expliquer. Il est souvent revenu frapper à la porte, mais je ne lui aie jamais ouvert. Un an après cette rupture qui m'avait anéanti, j'ai appris que Daniel, le jour où je l'ai vu enlacer cette femme, était en fait en train de préparer une fête avec une amie pour nos cinq ans de mariage. C'était simplement une amie d'enfance, il était très proche.

Irène pleure en même temps quel raconte son histoire, tout ses larmes de remord tombent sur mes mains qui n'ont pas lâchée les siennes.

-J'avais tellement honte que je n'ai jamais osé recontacter ton père. Tous les ans, il a envoyé des lettres jusqu'au jour où il dut comprendre qu'il n'aurait jamais de réponse. Je ne les aie jamais ouvertes, les remords sans doute. Elle se lève et sort une boîte à chaussures de dessous le buffet, elle me la tend en guise d'offrande. Je suis touchée par cette révélation, car je vois que malgré que ce soit de sa faute, elle regrette encore ses mauvaises décisions.

-Tiens, tu n'auras qu'à les lire, me dit-elle entre deux hoquets. Je prends la boite et la pose sur la table pour prendre ma mère dans mes bras.

-C'est de ma faute si tu as souffert de ne pas avoir de père, je n'ai pensé qu'à ma personne, je suis vraiment désolée Mailly. Tellement désolé de t'avoir privé de ton père.

-Ne te mets pas dans cet état maman, tu n'as pas à t'en vouloir, tout ce que tu voulais, c'était me protéger, nous protéger. C'est vrai que l'absence d'un père m'a manqué, mais tu as toujours été là pour le remplacer. Je comprends tes choix, et je les accepte.

Je lui donne un mouchoir, qu'elle prend pour éponger le visage. Je ne veux pas la faire encore plus culpabiliser.

-Je ne t'interdirai jamais de le voir. Si tu en as envie, je t'aiderais à reprendre contact.

Je la sert très fort dans mes bras, parce pour elle tout ça est difficile. Je suis contente qu'elle soit prête à m'aider, à retrouver père. Et ça me fait tellement du bien de la serrer dans mes bras depuis combien de temps ne l'avais-je pas touché.

L'interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant