Chapitre 14 : Le gouffre-PARTIE 01

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La semaine avait été dure, j'avais changée de place comme convenu. Lorsque les professeurs m'interrogeaient, la seule chose que je répondais c'était « Je ne sais pas ». Je n'avais pas envie de réfléchir, parce que cela me faisait penser à Mathieu. Quand ses cours arrivaient, je me bouchais les oreilles et me cachais, bras posés sur la table. Comment puis-je le regarder en sachant que je ne dois rien penser de lui ? Je dois faire disparaître tous mes sentiments à son égard ainsi que faire le vide.

Le week-end est là . Je raconte ma semaine à Irène et passe des journées entières dans ma chambre assise sur mon lit, à ne rien faire, penser et surtout oublier. Je voudrais bien que l'on me fasse un lavage de cerveau pour tout oublier, le contact de sa peau sur la mienne, mon cœur qui s'emballe, les papillons dans le ventre , son sourire, ses yeux vert qui brillent. Oublier pour faire disparaître cette boule au ventre, ce pincement au cœur lorsque j'entends son prénom ou rien que le son de sa voix.

D'un seul coup je suis prise de colère, je sors de ma léthargie, m'empare de toutes mes affaires d'école et les jettes par la fenêtre, ma valise avec.

Irène a dû s'apercevoir de l'ouragan qui passait juste au dessus d'elle car elle ouvrit ma porte de chambre, complètement affolée.

-Mailly qu'est-ce que tu fais ? Elle essaye de rattraper le peu qui reste à sauver.

-Je me débarrasse de ce qui me fait penser à Mathieu, hurlais-je.

-Ce n'est pas la bonne solution, Mailly crois-moi.

Je m'énerve finalement sur elle parce qu'il n'y a qu'elle en face de moi.

-Alors dis-moi comment faire, je ne veux plus souffrir ! Tout ça est injuste, je voudrais m'enlever le cœur. Je veux l'oublier, qu'il s'efface de ma mémoire, puisque c'est ce maudit cerveau qui contrôle tous ces sentiments. Je réagis comme une gamine mais j'ai besoin de faire sortir cette colère.

-Ne dis pas ça. Est-ce qu'il t'a appelé, depuis ?

-Ça ne sert à rien maman, pourquoi m'appellerait-il ? Nous deux c'est terminé ! Je me suis accrochée à lui, si j'avais réfléchi un minimum, j'aurais dû comprendre que cela ne nous mènerait à rien. Parce que c'est mon professeur ! Comment j'ai pu encore faire une erreur dis-je, plongeant mon visage dans mes mains. Alors qu'auparavant j'aurais dit « Il ne faut vraiment rien avoir dans la tête pour faire ce genre de chose » . Tout ça c'est de ma faute, c'est moi qui ai commencé à m'apitoyer sur mon sort. J'en vient à me demander si le proviseur n'avait pas raison quand il a dit que Mathieu avait juste eu pitié de moi.

-Ça suffit, arrête de dire des choses que tu ne penses pas. Tu délires ma fille, tu devrais te reposer. Allez, ça suffit couche-toi et arrêtes tes bêtises, crois-moi ça ne te mènera à rien de penser de telles choses.

Finalement, ça m'a fait du bien de m'énerver, j'écoute Irène et me couche. Le lendemain je retrouve toutes mes affaires pliées et rangées sur mon bureau. Pendant le week-end mon téléphone sonne plusieurs fois, la première fois je pense fortement à Mathieu, mais non. Après être déçu une fois je décide de ne plus répondre à aucun appel, je préfère rester au fond de mon lit, immobile, en versant des larmes que je ne contrôle plus. Parce que je ne peux plus le toucher, ni l'approcher et parce que l'année prenait fin. Plus qu'une semaine avant les vacances alors que les autres sont contents,moi je déprime un peu plus.

Le lundi, les cours débute, tout ça devient une routine mécanique, un passe-temps qui ne me fait penser qu'a mes études, rien d'autre. Le jeudi, Jessy me sort de mon sommeil éternel.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 04, 2017 ⏰

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