Chapitre 2 : La liberté

56 1 0
                                    

Le réveil sonne six heures du matin. L’excitation est telle que je ne ressens pas la fatigue. Je me dépêche de me préparer. Je mets dans le coffre ma valise et mon sac d'école et monte dans la voiture d'Irène, en direction de la gare.

Pendant le trajet, seule la radio comble le silence, qui commence à me peser. Avant de descendre de la voiture je l’embrasse, elle sort enfin de son mutisme :

-N'oublie pas de m'appeler.

-Ne t'inquiète pas maman. Lui dis-je les yeux humides, elle veut simplement me dire de ne pas l’oublier, elle est ma seule mère, jamais je ne la mettrais de cotée.

Je cours sur le quai de la gare ralentis par mes valises, les portes coulissantes s’ouvrent et je saute à l’intérieur de la cabine. Ouf ! Un peu plus et je restais sur le trottoir.

Lorsque je rentre dans le compartiment, je me stop net avec la boule au ventre.

Mes anciennes amies sont toutes là : Zoé est toujours aussi jolie avec son visage de porcelaine et ses cheveux ondulés, lui arrivant aux épaules et d’un roux flamboyant. Jessy est assise, la main dans sa chevelure blonde. Je constate qu’elle a gardé sa taille de guêpe, c’était elle la plus fine de nous trois. Son regard bleu turquoise rencontre le mien. Zoé et ses yeux noisettes suis mon regard et semble gênée en me voyant.

Cinq minutes passe et je me lance à leurs rencontre, nous nous installons sur des fauteuils. Jessy lance des questions sur les vacances d’été, nous nous mettons à parler de tout et de rien. Comme au bon vieux temps, comme si rien ne s'était passé, comme si j'avais toujours été là. Mon cœur se remplit d’une chaleur que je connaissais plus : je suis heureuse.

Après une heure et demie de train, nous montons dans le bus qui nous emmène à notre nouveau lycée d’une soixantaine d'élèves.

Le directeur petit et rondouillard avec une grosse barbe brune nous fait une visite guidé de l’endroit. Nous passons devant une cour parsemée d'herbes avec un abri pour les fumeurs. Nous entrons vite fait dans chacune des quatre classes différenciées par quelques photos collées au mur. Et d’un bâtiment un peu plus loin qui fait plus sombre, plus vieux avec ses pierres apparente qui est notre self.

Nous déposons nos valises dans le foyer, aménagé d’une grande télévision avec un écran plat et des plusieurs poufs décolorés.

Nous sommes ensuite accompagnées jusqu'à notre classe principale. Je me rends compte que ma boule au ventre à refait surface car tous les élèves qui avaient été dans ma classe les deux années auparavant, sont aujourd’hui assis devant leurs bureau.

Il n’y a qu’une quinzaine de tables, éloignées les unes des autres et il reste seulement trois tables (les plus mauvaises) qui se trouve près du bureau du professeur. Zoé et Jessy s'installe sur celles-ci, de part et d’autre non loin de moi.

Lorsque notre professeur principal rentre dans la classe, je suis en train de discuter avec des camarades qui m’ont appelé pour discuter.

Le professeur passe devant moi et je le suis pour retourner à ma place. Ses jambes esquivent les sacs posés par terre. Je fais de même pour ne pas trébucher, mais une sangle de sac se prend dans mon pied, je m’en rends compte trop tard, je perds l'équilibre, vacillant en avant vers le sol. Une douleur aigue à mon poignet me fait grimacer et je comprends que quelqu’un ma rattraper au vol. Il a une main fine, mais ferme, d'une telle douceur… Je connais cette main. Ma mémoire est en ébullition et je me souviens de lui avoir serrée la main aux portes ouvertes, quand je suis venue m’inscrire.

Il tire tout mon poids juste par mon poignet et je ne peux retenir un « aïe ».

Le professeur me lâche immédiatement et se penche vers moi.

L'interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant