L'interdit

Chapitre 13 : Choisir

                       

À partir du moment où je rentre dans le lycée, tous les gens me dévisagent tout en chuchotant lorsque je passe près d'eux. Je pourrais marché la tête haute et assumer, mais à chaque fois la honte me fait regarder par terre.

-Ça va aller Mailly. Tu sais que je suis là, me dit mon amie, la seule qui doit me rester aujourd'hui. N'écoute pas les gens, ils ne savent rien de toi donc n'ont aucun droit de juger la relation que tu as avec Mathieu.

Jessy me caresse le dos pour me rassurer.

-Merci d'être là, lui dis-je.

La journée s'annonce longue et oppressante. J'ai cherché Mathieu du regard toute la journée, mais je ne l'ai jamais trouvé, d'ailleurs personne ne sait où il est.

Je décide donc d'aller me coucher en espérant qu'il ne lui est rien arrivé. Alors que je commence à trouver le sommeil lorque Jessy vient me voir pour me parler d'une rumeur qui plane dans l'école.

-Mathieu serait resté plus de la moitié de la journée dans le bureau du proviseur, mais comme ce n'est qu'une rumeur, tu n'as pas a t'inquieter.

J'espère bien que ce ne soit qu'une rumeur, mais le lendemain matin, à peine rendu dans ma classe j'apprends que je suis convoquée dans le bureau du proviseur.

Mon cœur bat à cent à l'heure lorsque je frappe à la porte. Une voix m'invite à entrer. Le proviseur est assis dans son fauteuil en cuir et Mathieu est assis en face du bureau, dans un des fauteuils en mousse. Nos regard se croisent et je remarque ses grosses cernes sous les yeux, ainsi que son air complètement abattu.

-Asseyez-vous Mailly. Je m'assois à côté de Mathieu tout en regardant par terre, qu'allait-il nous arriver maintenant que tout était découvert ?

-Vous savez certainement que tout le monde est au courant de votre aventure avec votre professeur, n'est-ce pas ?

Au moins il ne passe pas par quatre chemins.

Je ne sais pas si c'est vraiment une question, mais au mot « aventure » un pincement  au cœur surgi. Une aventure est un mot si faible pour tout ce que je ressens pour Mathieu. Je pose ma main sur ma poitrine et serre le poing pour que mon agacement cesse.

-Oui, monsieur.

-Mathieu m'a tout raconté. C'est vrai que c'est gentil de sa part de vous avoir aidé, mais comme je lui ai dit, il aurait dû m'en parler avant de ne trop s'impliquer. Nous aurions pus discuté de cette histoire avec votre copain, tous les deux. Mathieu a préféré laisser, parler ses sentiments personnels envers vous, qui l'ont déstabilisée en vous prenant en pitié .

Je relève la tête et serre encore plus mon poing. Quel être humain peut dire autant de  bêtise en si peu de temps ?! Je ne peut plus me retenir, tout ça va à l'encontre de se que je m'étais promis, ne pas faiblir face à un homme.

-De la pitié vous dites ? Complètement surprise, je regarde Mathieu, qui tête baissée regarde le sol. Il me fait penser à une marionnette inanimé tout le contraire de son caractère. 

-Tout à fait Mademoiselle, de la pitié et c'est à cause de cela que la fête de l'école fût gâchée à moitié. Les gens en parlent encore. Vous savez, des parents m'ont appelé en me disant qu'il fallait que je calme les ardeurs de mes enseignants, vous imaginez la réputation qu'on vient de se faire ? Ici c'est un lycée privée, j'ai une réputation à tenir. Tout ça pour une surdose d'hormones féminines, et qui plus est une fille qui ne sait pas retenir ses ardeurs ! Et encore heureux que vous êtes majeurs !