𝐰𝐢𝐠𝐡𝐭𝐦𝐚𝐫𝐞. bucky barnes

ϟ 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐭𝐞𝐫 𝐞𝐢𝐠𝐡𝐭

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CHAPTER 8:
𝖒𝖔𝖚𝖘𝖊
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— Tu te souviens de la fois où on a dû revenir de Rockaway Beach à l'arrière de ce camion frigorifique ? demandait la voix de Steve, tandis que la porte de leur jet s'ouvrait en laissant passer la neige en furie à l'intérieur.

Quelques heures auparavant, lui et  Bucky avaient pu enfin trouver une faille dans un combat sans fin pour s'échapper. Un combat qui, aussi violent soit-il, avait sans aucun doute causé la dissolution certaine des Avengers, équipe pourtant déjà bancale sur la confiance et l'amitié. Une chose était sûre à présent : ils ne pourraient plus reculer. Cela dit, ça n'avait empêché le blond de rappeler le bon temps avec le meilleur ami qu'il protégeait plus que sa propre vie à présent, comme les vieux centenaires qu'ils étaient. D'ailleurs, le retour de ce souvenir au sein de l'esprit de Bucky lui avait suscité un bon sourire, un des premiers depuis un certain temps.

— C'était la fois où tu as utilisé l'argent du train pour acheter des hotdogs ? il répondait, se tournant vers Rogers.
— Tu as gaspillé trois dollars en essayant de gagner cet ours en peluche pour une rousse.
— C'était quoi son nom déjà ?
— Dolores. Tu l'appelais Dot. déclarait le blond, d'un ton taquin.

Malgré tout, ce retour en arrière venait de faire tilt chez Barnes. Énormément de temps s'était écoulé entre ce moment et aujourd'hui, et il s'en rendait compte à présent..

— Elle doit avoir 100 ans, maintenant... rajoutait l'ébène, pensif.
— Nous aussi, mon pote.

Steve souriait, venant offrir une tape amicale sur l'épaule de Bucky alors que leur mission s'ouvrait à eux. La Sibérie. Un pays soumis par le froid constant de saisons qui refusaient de laisser passer le moindre rayon de soleil afin de réchauffer. Ironiquement, ça n'était pas nouveau pour le blond, qui avait finit congelé soixante-dix ans. Mais ça ne voulait pas dire qu'il ne craignait pas le froid de cet endroit.
Leur mission était la suivante : arrêter le psychiatre et Sasha avant qu'ils ne mettent leur plan en exécution. Tout ça semblait simple dit comme cela, mais il valait mieux s'attendre à tout avec ce duo qui, en quelques minutes, avait réussi à foutre un véritable bordel entre son équipe, en restant poli.

Ils descendaient finalement ensemble du Quinjet, volé, qui avait pu les mener jusqu'ici. Seulement, plus leurs pas s'écrasaient dans la neige qui les guidait jusqu'à la porte de cette vieille base d'Hydra abandonnée, plus Bucky pouvait ressentir un sentiment étrange l'envahir. Il avait le trac, voire plus, il avait peur. Une peur qui ne nous figeait pas sur place, mais assez désagréable pour nous glacer l'échine. La peur de souvenirs refoulés tant bien que mal, et qui pourtant lui remontaient à la gorge à mesure qu'ils entraient, et l'étouffaient. Mais il gardait le silence, ses doigts serrant doucement l'arme qu'il tenait dans les mains tandis qu'il suivait son meilleur ami à travers cet endroit morbide et dénué de toute vie. Tant que Steve serait à ses côtés, tout irait bien, non? C'était ce que l'ébène se disait, la gorge nouée, et déglutissant. Hydra ne serait jamais, au grand jamais, un bon souvenir pour lui. C'était même un cauchemar, pire, l'enfer sur Terre.
C'était d'ailleurs avec cette méfiance accrue, aux aguets du moindre mouvement suspect, que Bucky pointait son arme sur tout ce qui pouvait lui paraître suspect. Seulement, alors qu'il montait des marches avec Steve, derrière eux, une porte vint s'ouvrir avec la force d'un homme. Enfin, un homme.. D'une machine, plus exactement. Cet acte avait suscité une panique chez le duo, qui furent forcés de se protéger comme ils pouvaient, Steve levant son bouclier devant eux, tandis que Bucky, derrière son ami, pointait son arme sur le coupable, une pression s'écrasant sur leurs épaules.

Cependant, l'homme se dévoilant devant eux, armé d'une armure qu'il ne quitterait probablement jamais un jour, n'était autre que Tony. Barnes ne savait pas s'il devait appeler ça bénédiction ou malédiction de le savoir ici, mais toujours était-il qu'il était présent maintenant. Et rien que sa présence causerait la fin directe de leur mission d'une façon tragique.

La curiosité est un vilain défaut, et Sasha le découvrait d'ailleurs en ce moment même.

En effet, alors qu'elle avait suivi les pas de Zemo jusqu'ici, elle avait eu son autorisation pour trifouiller dans quelques dossiers importants d'Hydra. Depuis qu'elle avait vu Bucky, et qu'elle s'était mangée une raclée optionnellement, elle n'avait en réalité pu s'empêcher de se poser de sérieuses questions sur lui. Inconsciemment, il lui avait bien rappelé quelqu'un, au delà de sa photo qu'on voyait partout à la télévision en ce moment. Un doute curieux brûlait son esprit depuis un certain moment, et elle avait besoin de s'assurer qu'elle se trompait ou non sur une théorie qu'elle s'était fixée depuis un moment. Ce qui l'avait surtout intrigué chez lui, c'était ses cheveux. Ça pouvait sembler étrange dit comme ça. Sasha ne voulait cependant pas s'inspirer de sa coiffure, au contraire, c'était justement les cheveux longs et fins d'un homme sans visage qui hantaient ses cauchemars depuis l'incident qui avait frappé sa vie, depuis la mort de Josh en 2013..

Ainsi, elle laissait ses doigts séparer les différents dossiers les uns des autres, dans l'espoir de trouver son nom, ou celui de Bucky Barnes. Seulement, même après dix bonnes minutes de recherches, rien n'avait attiré en particulier son attention. Sauf, un dossier en particulier : mission du 15 juin 2013. Son coeur fit inévitablement un bond violent en voyant cette date inscrite, celle qui hantait son esprit depuis toujours. Il lui avait fallut d'ailleurs un certain moment pour l'ouvrir, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. Sasha avait l'impression qu'elle allait découvrir la pire horreur de sa vie, et pourtant, lorsqu'elle l'eut ouvert de ses mains un peu plus tremblantes, rien de s'y trouvait. Le vide. Rien du tout.

— C'est une blague ? elle ralait, lançant ce dossier derrière elle en grognant.

C'en était presque insultant. Pourquoi un dossier comme ça était simplement vide dans les archives d'Hydra ? Ça n'avait aucun sens, absolument aucun. Ni clé USB, ni CD, même pas des photos, ou même des rapports. L'on aurait dit que cette fameuse "mission", jour dz cauchemar pour elle, n'avait tout simplement pas eu lieu, ou pire, avait été effacé comme s'il ne s'agissait que d'un fait divers. Et pourtant, la brune le savait, c'était plus important que ça. Josh..  Elle refusait que l'homme qui avait su trouver une place dans son coeur se soit fait tuer de sang froid sans aucune raison.

Ce fut d'ailleurs le Baron qui la retira de ses pensées embrouillées, l'ébène s'approchant doucement d'elle avant de s'accroupir afin d'être à sa hauteur. Il était évident que ses prunelles curieuses s'étaient d'abord posées sur ce fameux dossier, avant de se poser sur le visage fermé de Sasha. Posant sa main sur son épaule, il brisa enfin ce silence bien trop bruyant.

— Est-ce que c'est..
— La date qui a fait de ma vie l'enfer sur Terre. elle répondit, un soupir s'échappant de ses lèvres.
— La mort de ton ami..? il demandait, doucement. Je suppose que tu espérais trouver des réponses ici..

Un détail en particulier interloqua Sasha sur ce que son mentor venait de lui dire. Ses sourcils froncés, elle avait relevé les yeux vers lui, d'un air peu certain.

— Je t'en ai jamais parlé..

La jeune brune s'était alors automatiquement levée, observant Zemo d'un regard presque froid, confus. Comment il pouvait savoir ? Elle avait fait le nécessaire pour que cette date reste en elle depuis des années. Et Zemo ne la rassurait pas, encore moins lorsqu'un soupir s'échappait doucement de ses lèvres, l'homme se relevant simplement.
Il comptait dire quelque chose, elle le savait, parce que ses lèvres s'étaient légèrement ouvertes, et elle avait attendu que n'importe quel mot n'y sorte. Cependant, un autre bruit avait attiré leur attention : ils étaient déjà ici. Occasion rêvée pour Zemo d'éviter le sujet visiblement.

— Compte sur moi, nous en parlerons à têtes reposées, mais en attendant, suit moi, ou notre plan tombera à l'eau. il lui dit, avant de repartir aussitôt.

Il avait fallu quelques secondes à Sasha pour se rendre compte de ce qu'il se passait. Zemo savait quelque chose, elle en était certaine maintenant. Mais elle s'était promise de viser d'abord leur mission avant de penser à ça. Ainsi, elle s'était senti obligée de le suivre jusqu'à l'intérieur d'un bunker qui les protégerait de la suite, surtout face à leurs adversaires, qui plongeaient dans leur piège.

— Comme des petites souris dans un labyrinthe... souriait malicieusement Zemo, fixant l'écran des caméras.

Tout ça serait bientôt fini.