Question d'avenir

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Isis

Je le dévisage quelques secondes une chaleur aux joues. Il est habillé d'un T-shirt blanc faisant ressortir sa peau noir et il a relevé ses cheveux en chignon accentuant sa virilité.

Je me sens rougir, tellement que je ne suis plus du tout concentré.

Sortant de ma contemplation, je remarque un bouquet de fleurs à sa main.

- Des tulipes ! Oh merci Konan en plus elles sont bleues. Tu n'aurais pas dû ! Dis-je heureuse en me levant.

Il me caresse la joue de son pouce tendrement, une lueur dans les yeux. Je dépose un doux baiser sur ses lèvres.

Konan n'a jamais été du genre à parler de ses sentiments pourtant il est tellement démonstratif.

- C'est mes fleurs préférées, merci ! Elles sont magnifiques. Continue-je. Mais je n'ai rien pour toi...

- Ton sourire me suffit. Susurre-t-il en baisant ma main.

On s'assoit l'un à côté de l'autre. Et le serveur vient vers nous.

- Un café noire, s'il vous plaît. Et pour ma petite amie. Dit-il en me regardant avec intérêt. Un matcha et une part de votre tarte à la fraise pour deux.

Je ferme mon ordinateur.

- Alors comment vas-tu ? On ne s'est presque pas vu de la semaine. Dis-je.

- Oui et étrangement tu m'as manqué, mon coeur. Avoue-t-il en me massant l'arrière de la nuque.

- Toi aussi. Souffle-je en le regardant droit dans les yeux.

Notre commande est servi.

- Tu avais l'air préoccupé. Ça va ? Interroge-t-il.

- Hmm en fait, Taliann m'a demandé de l'argent, j'ai refusé...

- Et ?

- Et bien maintenant je me demande si je n'ai pas eu tort. Après tout on est dans la même situation...

- Isis...Commence-t-il calme. Sais-tu pourquoi elle a besoin de cet argent ?

- Pas vraiment...

- Alors tu as bien fait de ne pas le savoir et de ne pas lui donner, mon cœur.

Je soupire, il a sûrement raison.

- Autre chose ? Demande-t-il trop pragmatique.

- Hmm non...Répond-je en plein mensonge.

Il me dévisage perplexe.

Et nous recommençons à travailler.

Quand après quelques minutes il sort du silence.

- Tu sais la fête de fin d'année est mardi prochain.

Je reste silencieuse.

- Alors ma chère voulez-vous être ma cavalière ? Demande-t-il d'une voix chaleureuse.

- Je croyais que tu n'aimais pas ce genre de fête. Réponds-je stupéfaite qu'il aborde le sujet en premier.

- C'est vrai...mais toi tu veux y aller ?

- Oui...

- Alors tu acceptes ?

- Volontiers mon cher. Dis-je d'une voix charmante. Mais Konan...Commence-je en lui caressant l'avant bras.

- Ne te sens pas obligé parce que...sinon on peut faire autre chose.

- Je ne me sens pas obligé, je veux vraiment y aller avec toi. Insiste-t-il la voix suave.

- Très bien ! Tu verras ce sera super.

~

Deux heures plus tard, nous marchons dans Londres, main dans la main.

- Alors pour ta bourse ? Demande Konan.

- Je ne sais pas...j'ai mes chances mais je ne suis pas la seule bonne élève de notre école.

- Tu compte vraiment sur cette bourse ?

- Absolument ! C'est ma seule porte de sortie.

- Je voudrais en savoir plus sur tes projets ma belle.

- Que veux-tu savoir ?

- Je suppose que tu ne resteras pas à Londres...

- Non, pas vraiment.

- Alors que compte-tu faire après tes études ?

- Je croyais qu'on avançait sans regarder vers l'avenir.

- Ça c'était avant. Maintenant tout a changé...

- Que veux-tu dire ?

La discussion qu'on avait eu est revenu finalement sur le tapis.

- Je veux dire que moi je vais partir à Harvard et toi tu resteras ici pour Cambridge. Mais notre relation Isis y penses-tu ?

- Bien sûr que j'y pense ! Chaque jours...mais j'ai besoin que tu m'en dise plus.

Nous nous arrêtons de marcher.

- Que veux-tu de plus ?

Je déglutis péniblement. Avant d'ouvrir la bouche.

- Juste...je voudrais savoir une chose. Dis-je en posant mes mains sur son torse.

- Konan, j'ai des sentiments pour toi et je ne sais pas vraiment comment les exprimer...

- Chut. Sort-il de sa bouche en prenant mon visage en coupe.

- Je t'assure Isis que je ressens les mêmes émotions que toi. Des émotions que je ne comprends pas non plus...La seule chose que je comprends c'est que ces sentiments sont à ton égard. Mais je ne suis pas prêt à te les faire entendre.

Je ne voulais pas parler parce que je pouvais encore attendre. Peut-être qu'on fuit la question qu'on redoute le plus, l'avenir.

Il avance son visage vers moi donc capture mes lèvres.

- Et pour t'avouer, la ville de Toronto a toujours eu un certain charme. Si tu vois ce que je veux dire.

- Je vois que le Canada t'attire.

- En effet.

                                         ~

La fin des examens s'est annoncée ce mercredi. Je suis confiante, à chaque épreuve j'ai fait mon maximum pour avoir la totalité des points.

Pour fêter la fin de cette semaine éprouvante on est parti dîner avec Alexia, Davina, Charles, Sanjay et Aurore. Il semble que Davina ne s'entend plus avec Charles. Ce ne sont pas mes affaires mais je la soupçonne de s'être essayé à la drogue mais je suppose qu'elle a repris ses esprits.

Quant à Konan et moi...disons qu'on se ment l'un à l'autre. Aucun de nous ne veut parler de ses sentiments ou encore de ce qui nous attend quand l'année sera fini et qu'on partira chacun de notre côté.

Enfin bref, tout ce que j'attends c'est la remise des diplômes. Pour savoir qui a remporté la bourse.

Mais pour l'instant la propriété est en plein mouvement, le grand frère de Konan, Anao Mbóngé revient au manoir familial et accompagné cette fois d'une femme, Akia Zelo.

Madame Mbóngé a hâte de la rencontrer et veut préparer la maison pour leur arrivée.

- Tout doit être parfait ! Insiste-t-elle à la rangée d'employés. Vous avez trois jours...Majordome Yoruba, Gouvernante Laini je compte sur vous.

- Oui madame Mbóngé !

Pendant trois jours nous serons occupés comme des dingues.

Et pendant ces trois jours, j'ai senti Richard me regarder comme un malade. Qu'est-ce qu'il lui prend ces temps-ci ? On dirait qu'il me déshabille du regard ou bien c'est une impression. Ce ne serait pas la première fois.

Déferlante : La vague du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant