Déferlante : La vague du passé

Éternité

                                  Konan

La vérité est dur à digérer, je ne savais plus quoi penser, ni quoi faire. Je ressens de la colère, de la tristesse, de la compassion et surtout de la culpabilité.

Je lui en ai voulu durant toutes ces années ne sachant pas où elle était...Je m'en veux parce que je n'ai pas su la protéger comme j'aurais dû le faire !

Je m'assoie un instant, bouleversé, une main sur le visage. Je comprends maintenant ces hésitations envers moi.

Mais comment cela a-t-il peu arrivé ?

Je la rejoins dans la salle de bain, elle ne pleure plus. Isis me fixe attendant ma réaction.

- Comment...As-tu traversé ça seule ? Demande-je en observant son corps frêle.

À y penser, c'est affreux !

- Alexia et sa mère m'ont aidé à m'en remettre.

- Isis, je suis confus...Je suis désolé pour tout. Et je m'en veux, si...Avoue-je.

- Pourquoi donc ? Ce n'est pas de ta faute ni de la mienne d'ailleurs. Coupe-t-elle. Je me sens bien maintenant.

- Isis, tu n'as pas besoin de me mentir. Tu disais la même chose, il y a neuf ans...

- Je ne te mens pas...

- Puis-je te prendre dans mes bras ? Propose-je.

J'avais besoin de la sentir à nouveau contre moi, j'aurais tout fait pour que ce drame ne lui arrive jamais. Mais je n'étais pas là...

- Oui, tu peux. Répond-t-elle une lueur énigmatique dans les yeux.

Contre moi, Isis m'enlace avec hésitation.

- Je voudrais faire plus pour changer tout ça, Isis. Déclare-je en caressant son crâne. J'aurais aimé le tuer de mes mains !

Elle relève le menton, surprise.

- Pourquoi parles-tu au passé ?

- Tu ne le sais donc pas ? Répond-je perplexe.

Je pose ma main sur sa joue.

- Richard est mort. Dis-je sombre.

Elle se détache de moi à reculons.

- Il est mort ? Mais...Comment ?

- Dans un accident de voiture sous alcool, il y a 4 ans. Explique-je.

Elle ricane sèchement, les larmes aux yeux.

- Dire qu'il m'a hanté durant 9 ans et que ça fait 4 ans qu'il est mort. Murmure-t-elle bouleversée. Excuse-moi Konan mais j'ai besoin de repos...

- Bien je te laisse. Abdique-je à contre cœur.

Je ne veux pas la brusquer.

Isis me raccompagne à la porte.

- Je comprendrai que tu ne veuilles pas signer le contrat. Dis-je. Mais tu sais que je t'attendrais toujours...

- Tu as toujours été compréhensif avec moi. Articule-t-elle. Tu pourras venir au bureau demain...

J'hoche de la tête mais je ne veux pas la laisser seule, pourtant je vois qu'elle en a besoin. Donc je lui caresse la joue tendrement, Isis ferme les yeux.

La dernière phrase qu'elle sort est :

- Konan...tu n'es coupable de rien.

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