Déferlante : La vague du passé

Dîplome

                                     Isis

Dimanche, c'est le jour de l'arrivée de Monsieur Anao Mbóngé et de sa compagne.

- Tout le monde est prêt, ils arrivent dans quelques minutes. Dit madame Elonga Mbóngé.

Konan et son père sont là, calme l'un comme l'autre.

En cette matinée il ne fait pas très froid, juste une petite brise donc nous les accueillons dehors.

Une voiture noire fait son entrée, un homme grand, mince et musclé sort de la voiture. Son teint noir est semblable à celle de sa compagne élancée et élégante.

Les employés de la maison les aident à sortir leurs bagages de la voiture.

- Bon retour à la maison, mon fils ! S'exclame madame Elonga Mbóngé. Et bienvenue à vous mademoiselle Zelo !

- Oh je vous en prie appelez-moi Akia ! Anao m'a beaucoup parlé de sa famille.

- Entrez donc, nous avons préparé un bon petit-déjeuner !

Le maître de la demeure fait une accolade à son fils. Tout comme Konan. Les retrouvailles sont chaleureuses.

Nous les saluons avec respect et réserve. Je baisse la tête et sens furtivement le regard de Konan passant à côté de moi.

Après une demi-heure, nous commençons à servir le petit-déjeuner. Des œufs, des crêpes, du bacon...le café.

La tension à table est agréable. Pour aider, je suis obligé de servir.

- Alors Konan, une fille en vue ? Questionne tout à coup son grand frère.

Konan relève les yeux de son assiette.

- Pas vraiment...Ment-il.

- Ah bon pourtant quand tu es venue me voir à Birmingham, tu semblais ailleurs...

- Est-ce la vérité ? C'est Alexia ? Questionne le maître curieux.

- Non, père. Alexia est juste une amie. Répond Konan agacé.

- Donc il y a bien quelqu'un ! Déclare Anao l'ayant cerné.

- Enfin mon dernier fils a quelqu'un j'ai cru que cela n'arriverait jamais. Intervient la maîtresse de la demeure. Alors comment s'appelle-t-elle ? Elle provient de quelle famille ? Elle est de Bloomsbury ?

Tout le monde a le regard tourné vers lui. Konan termine tranquillement sa bouchée.

- Il me semblait qu'on allait parler de la relation d'Anao...Alors mon frère comment vous êtes-vous rencontrés ? Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ? Rétorque-t-il.

Son frère lui répond d'un faux sourire.

- Cela fait déjà six mois. Et nous nous sommes rencontrés chez un ami que nous avons en commun. Réplique Akia en enlaçant Anao par le bras.

Celui-ci lui embrasse le front.

La discussion continue sans qu'on parle du secret de Konan. Notre secret.

- Isis peux-tu apporter la boisson vitaminée ? Je vais vous faire essayer à tous. Vous verrez, vous serez en forme durant toute la journée.

Je ramène les boissons dans des petits verres.

- Alors ton nom est Isis. C'est assez original, tu as le même nom que cette déesse de l'Egypte Antique. Remarque Akia alors que je lui sers.

Je lui répond d'un sourire timide. Le fils aîné me regarde intrigué.

- N'est-ce pas un joli prénom pour une si jolie fille ? C'est la jeune fille que nous soutenons à Bloomsbury, elle est surdouée. Intervient madame Mbóngé.

- Oh ! Alors tu dois être très intelligente. Je m'y connais un peu en mythologie égyptienne. Et la déesse Isis a accomplie de grande chose. Répond miss Zelo.

- C'est pour ça que j'ai choisi ce prénom pour ma première fille. Lance soudainement ma mère.

C'est fou comment elle peut être avide d'attention.

- Et voici la gouvernante Viviane Laini. Elle à deux filles merveilleuses. Continue madame.

Et moi qui voulait ne pas me faire remarquer...

Akia hoche de la tête en nous souriant poliment.

Je sors de la salle à manger, un peu gênée. Je respire un coup. Il y a plus de monde dans la propriété, c'est à dire que je devrais être deux fois plus prudente.

                                         ~

Lundi l'heure de vérité a sonné. Nous sommes tous habillé de nos toges et de nos chapeaux de diplômés. Assise à côté de Konan et Alexia, j'écoute le discours de la principale Dwight.

- Elle parle de la bourse. Chuchote Alexia à mon oreille.

- Elle a réussi à avoir les meilleurs résultats parmi les concurrents pour la bourse de Cambridge. Explique-t-elle. J'appelle Isis Laini.

L'adrénaline et la joie me submerge, mes mains tremblent. Je monte sur l'estrade et obtient le certificat en plus de mon dîplome.

Alexia a été choisi pour le discours de notre année.

C'est la fin de la cérémonie et les félicitations des parents arrivent. Seule ma mère est là. J'aurais bien voulu qu'elle soit absente. Mais malheureusement n'étant pas majeur, j'ai besoin d'elle pour signer le fait qu'elle me laisse obtenir la bourse et partir à l'université. Elle ne pourra pas refuser puisqu'elle se débarrassera de moi.

Davina et Alexia m'ont félicité remportant elles aussi leurs diplômes. Madame et monsieur Mbóngé sont venus heureux que leurs investissements aient portés ses fruits...

La signature s'est faite rapidement et sans encombre.

De retour à la demeure, je n'en reviens toujours pas. Je vérifie encore que je tiens le certificat de la bourse et mon diplôme. Je ne rêve pas ! J'ai vraiment obtenu ce que je voulais ! Je tiens mon avenir entre mes mains.

Je met mon diplôme dans mon tiroir fermé à clé. Dans quelques heures, je rejoindrais mes amies chez Alexia jusqu'à demain soir pour la soirée.

Alors que je me rend dans les cuisines pour prendre un snack. Je croise Anao et Akia. Cette dernière me sourit et son compagnon fidèle à lui-même est hostile. Je lui rend son sourire. Ils se dirigent sûrement vers le spa de la maison.

Ensuite je me rend dans le jardin.

- Hé Isis. Chuchote Konan.

- Salut...

On se cache derrière l'arbre.

- Félicitations ma belle ! Dit-il en m'embrassant, ses mains sur ma taille.

- Merci ! Répond-je remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.

Il m'offre un autre baiser.

- Ton frère est du genre suspicieux. Déclare-je.

- En effet...nous devons être prudent.

- Akia est très gentille par contre.

- Oui mais fais attention quand même.

- Évidemment...Alors demain c'est le grand jour !

- J'ai hâte de te voir en robe de soirée. Avoue-t-il d'une voix fiévreuse.

Mon cœur battant la chamade, je lui offre un baiser langoureux.

- On se voit demain. Dis-je d'une voix mielleuse.

- À demain mon cœur et sois prudente.

Comme toujours...