Chapitre 3 - Rupture

257 16 3
                                    

Quinny, mon mini quinjet, approchait des côtes occidentales de l'Europe à la vitesse d'un avion de ligne. Une fois au-dessus de l'Atlantique, je le ferai passer en vitesse supersonique pour regagner le quartier général des Avengers. Ces quelques heures de vol depuis la Roumanie m'avaient permis de constater le triste résultat de la dernière mission de mes coéquipiers à Lagos au Nigeria. Voilà des mois que Captain America tentait de mettre la main sur l'ancien agent d'HYDRA Brock Rumlow. Récemment, il avait reçu une information disant que le mercenaire essaierait de braquer un poste de police à Lagos. Steve, Natasha, Sam et Wanda s'étaient donc rendus sur place pour l'intercepter. Malheureusement, au cours du combat, Wanda avait perdu le contrôle d'une boule de feu qui avait percuté un immeuble, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés. Tous les bulletins de nouvelles et les journaux de la planète en parlaient.

            J'osais à peine imaginer comment mon amie devait se sentir en ce moment. C'était sa première mission officielle et il avait fallu qu'elle perde la maîtrise de ses pouvoirs. Si seulement l'incident n'avait pas fait de victimes... Je me demandais ce qui avait pu arriver pour que Wanda perde sa concentration. Lors de nos séances d'entraînement, ça se passait assez bien. Wanda parvenait à gérer plusieurs situations à la fois et se battait en utilisant uniquement ses pouvoirs. Steve lui faisait même suffisamment confiance pour qu'elle utilise son pouvoir télékinétique pour le propulser dans les airs.

            Un signal sonore m'avisa que je venais de quitter le continent européen. Je repris le contrôle manuel de Quinny et accélérai jusqu'à la vitesse supersonique. Il me restait encore deux à trois heures de vol avant d'atteindre le Complexe des Avengers. J'aurais pu faire tout le trajet en naviguant à cette vitesse, mais la fin de ma conversation avec Barnes m'avait encore une fois déstabilisée. Ses dernières paroles tournaient en boucle dans ma tête. Il avait raison. Pourquoi ne l'avais-je pas repoussé lorsque ses lèvres s'étaient collées aux miennes à Prague? Juste d'y repenser, j'en avais encore de doux frissons. Et cette façon qu'il avait de prononcer le mot poupée... Mais voilà, tout ça était en fait une erreur. Rien de plus, rien de moins qu'une foutue erreur! Dans ce cas, pourquoi cette précision me faisait-elle mal? Ce que je ressentais n'avait aucun sens. C'était Steve mon petit ami. C'était Steve que j'aimais! Mais pourquoi Barnes me faisait-il un tel effet?

            À l'approche du quartier général, je communiquai avec le centre de contrôle pour obtenir les instructions en vue de l'atterrissage. Moins de trente minutes plus tard, je posai doucement Quinny devant son hangar. J'ouvris la porte de la soute pour sortir et vis que Rogers, les bras croisés, m'attendait déjà. « Tu en as mis du temps! Tu arrives d'où exactement?

            - Bonsoir mon chéri! Oui, merci, j'ai fait un bon vol, dis-je sur un ton ironique, mais le service à bord était atroce. Il n'y avait rien à manger et je meurs de faim...

            - Dix minutes. Dans mon bureau, fit-il avant que je ne puisse l'enlacer. » Il me tourna ensuite le dos et quitta le hangar. Je restai figée sur place, surprise par son accueil glacial. Mais qu'est-ce qu'il avait? J'avais bien compris que la dernière mission n'avait pas été une réussite totale, mais je ne me rappelais pas l'avoir déjà vu aussi énervé.

            Sachant qu'il était préférable de ne pas faire attendre Captain America lorsque ce dernier donnait un ordre, je me rendis immédiatement à la cuisine pour me préparer un sandwich. J'emportai ensuite mon goûter avec moi. Je me demandais bien ce que j'avais fait de mal pour mériter un tel accueil de la part de mon petit ami. Un mauvais pressentiment m'envahit au moment où je passai la porte du bureau du directeur des Avengers.

            Steve se tenait debout devant l'immense baie vitrée et regardait dehors. Il ne devait pas apercevoir grand-chose, me dis-je, car la nuit était tombée. La vitre affichait son reflet et je pouvais voir qu'il semblait en colère. Je déposai mon assiette sur son bureau et m'avançai vers lui. Avant que je ne sois trop près, il se retourna et m'ordonna de m'asseoir. Pendant plus d'une heure, il me posa des questions sur la façon dont j'avais entraîné Wanda, comment réagissait-elle, son niveau de concentration, etc. J'avais à peine le temps de prendre une bouchée de mon sandwich entre deux explications. « Tu m'avais assuré qu'elle était prête à partir en mission.

De héros à parias [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant