Chapitre 15 - En route vers Berlin

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Nous fûmes amenés sous bonne garde dans une base de l'OTAN. Un hangar avait été mis à la disposition du commando allemand qui nous avait arrêtés. Des cellules y avaient été aménagées pour nous, séparées par plusieurs mètres de distance. Barnes, quant à lui, avait eu droit à la version « de luxe ». Le meilleur ami de Steve avait été placé dans un module d'isolement mobile fonctionnant à l'électricité. Fait d'une armature en acier et de vitres blindées, il était éclairé de l'intérieur. L'oxygène, la température et la pression y étaient contrôlés électroniquement. Ses batteries lui assuraient une autonomie de plusieurs heures, ce qui permettait le déplacement du module d'un lieu à l'autre sans laisser l'occupant en sortir. Sinon, l'électricité servait à empêcher toute tentative d'évasion. Bucky était retenu à son siège par de larges sangles en métal au niveau des jambes, des poignets et des avant-bras et des épaules. S'il arrivait à se défaire de ses liens et qu'il posait le pied sur le sol, il recevrait aussitôt une décharge électrique.

            Le chef du commando avait exigé que je sois enfermée dans une boîte semblable, mais Rhodes s'y était opposé après avoir écouté mes explications sur ce qui s'était passé au moment de mon arrestation. Je me sentais tellement mal d'avoir battu ce pauvre type... Je comprenais le responsable du commando de vouloir s'assurer que je ne puisse plus m'attaquer à ses hommes. Après tout, j'en avais convaincu deux de retourner à pied jusqu'à Berlin et un troisième était en route vers l'hôpital. D'ailleurs, j'avais offert à Rhodes de « déprogrammer » les deux marcheurs et lui avait promis de me tenir tranquille. Ma proposition avait été acceptée. On m'amena les deux soldats qui avaient été récupérés par leurs collègues et on me retira le collier. Tout en ayant une dizaine de mitraillettes pointées dans ma direction, je m'introduisis dans les pensées des deux hommes pour les libérer de l'ordre que je leur avais donné. Mes yeux avaient à peine repris leur couleur habituelle qu'on me remit le collier anti-mutant et qu'on me présenta le compromis au module d'isolement électrique : une camisole de force. Mes pouvoirs avaient beau être neutralisés par le dispositif autour de mon cou, ce dernier n'agissait pas sur les autres modifications causées par le sérum de super-soldat d'HYDRA. Autrement dit, ma force physique et ma rapidité restaient présentes. Je n'étais pas certaine que la camisole serait suffisamment résistante si jamais je décidais de m'évader. Mais si ça apaisait tout le monde... Le compromis et l'apaisement. Je commençais à comprendre ce que Ross voulait dire.

            Nous étions donc enfermés en attendant que nous soyons remis à la cellule antiterroriste de Berlin. Rhodes avait récupéré mon mini quinjet pour le ramener au quartier général des Avengers. Il nous avait laissé des vêtements civils avant de quitter la Roumanie, car nos uniformes, nos armes et tout notre équipement devaient être confisqués. J'ignorais les charges qui pesaient contre nous, mais dans tout ce processus, j'étais certaine que nos droits avaient été bafoués. Personne ne nous avait offert d'appeler un avocat. Je n'avais pas non plus entendu le fameux « vous avez le droit de garder le silence; tout ce que vous direz pourra et sera utilisé contre vous. » Bref, nous étions dans les ennuis jusqu'au cou et je ne voyais pas comment nous nous en sortirions.

            Après deux heures d'attente, on nous fit enfin monter à bord de l'avion-cargo qui nous amènerait en Allemagne. Par précaution, on nous installa à bonne distance les un des autres. T'Challa, Sam et Steve furent menottés au niveau des poignets et une chaîne reliait la paire de menottes au plancher. Un militaire était assis de part et d'autre de chacun d'eux. Quant à moi, on me laissa le vêtement de contention. Mes pieds furent attachés au sol par de lourdes chaînes à mes chevilles. J'avais deux gardes de chaque côté et deux autres en face de moi. En ce qui concernait Bucky, sa cellule fut chargée dans la soute et solidement ancrée par des sangles au plancher de l'appareil. Quatre soldats étaient assis à sa gauche et quatre autres à sa droite.

De héros à parias [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant