Chapitre 1 - Je t'ai trouvé!

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Retrouver la piste de Bucky n'avait pas été facile, mais j'y étais enfin parvenue. Surtout grâce aux capacités d'analyse de FRIDAY. Et probablement d'un peu de chance aussi. Le dossier du Soldat de l'hiver, que je connaissais maintenant par cœur, ne m'avait pas donné d'indices sur les lieux où Barnes pouvait se terrer. J'avais donc tenté de me mettre dans la peau d'un gars amnésique essayant de se rappeler qui il était tout en étant recherché par les autorités pour plusieurs assassinats.

            Quand je m'étais fait passer pour morte après sa tentative de meurtre à mon encontre, j'avais eu de l'aide pour me cacher. De retour à Washington, j'avais pris certaines habitudes pour rester sous le radar, même si techniquement, personne ne me cherchait. Barnes, lui, était seul. Mais était-il sans ressources? Entraîné à jouer les assassins fantômes, il savait éviter les caméras de surveillance. Pouvait-il toutes les esquiver? À une époque où on en installait de plus en plus dans les villes, je me doutais que la réponse se rapprochait davantage du non que du oui. Sans parler que de nos jours, presque tout le monde se promenait avec une caméra dans les mains. Mais le problème restait la qualité des images qui pouvait parfois nuire au travail des logiciels de reconnaissance faciale. Aucun de ces systèmes n'était fiable à 100 % pour identifier quelqu'un.

            Au moment où j'avais fait ce constat, je regardais pour la centième fois la vidéo de Barnes marchant dans les couloirs de l'hôpital où j'avais été soignée après la bataille du Triskelion. Steve avait reconnu aisément son ami grâce à sa démarche. Cela m'avait donné l'idée d'analyser la façon dont Bucky bougeait. Ensuite, j'avais demandé à l'assistante virtuelle de Stark si elle était capable d'identifier quelqu'un par les mouvements qu'il faisait en se déplaçant. FRIDAY avait alors conçu une méthode d'analyse d'images comprenant plusieurs facteurs tels que la taille, l'aspect général, etc. Dans le cas de Barnes, certaines variables étaient déjà connues comme sa taille. FRIDAY avait ensuite pu tenir compte du fait que ses mains, surtout la gauche, seraient dissimulées, soit par des gants, soit en étant dans les poches d'une veste ou d'un pantalon. Après des centaines d'heures de visionnement de vidéos, préalablement triées par l'intelligence artificielle, j'avais enfin retrouvé sa trace.

            Il était alors à Kiev. Sans réfléchir, je m'étais précipitée vers mon mini quinjet et je m'étais envolée vers la capitale de l'Ukraine. En moins de deux jours, j'avais trouvé où il habitait et je l'avais attendu devant la porte de son immeuble résidentiel. Mais Barnes m'avait aperçu en rentrant chez lui et avait ralenti le pas avant d'arriver près du bâtiment. Quand il m'eut reconnu, il avait pris la fuite. Je m'étais lancée à sa poursuite, mais il connaissait les rues et ruelles du quartier mieux que moi. Toutefois, grâce à mes capacités augmentées dues au sérum de super-soldat d'HYDRA, j'avais pu le talonner jusqu'à une station de métro. Ensuite, j'avais tout simplement manqué de chance. Barnes s'était engouffré dans un wagon au moment où les portes de ce dernier se refermaient. Juste sous mon nez.

            J'avais renoncé à le poursuivre à partir de la surface. D'abord parce que je devais me sauver des agents qui me pourchassaient parce que j'étais passée par-dessus le tourniquet sans payer. Ensuite, pour la bonne raison que le métro roulait trop vite et d'ici à ce que je regagne mon mini quinjet, Bucky pouvait être rendu n'importe où. Après avoir joué dans la tête de mes poursuivants pour leur faire oublier mon petit méfait, j'étais retourné près de l'immeuble de Barnes et l'avais attendu discrètement pendant environ vingt-quatre heures, mais il n'y était pas revenu.

            J'étais donc rentrée bredouille et fatiguée au quartier général. Pour tomber sur un Captain America en colère et inquiet que j'aie quitté le Complexe des Avengers sans avertir personne. Si j'avais pu ramener son ami, j'étais certaine qu'il aurait passé l'éponge sur mon départ hâtif. Steve était quelqu'un de prudent. Il partait rarement en mission sans avoir de plan et sans avoir réfléchi à toutes les éventualités possibles. Ce qui n'était pas toujours mon cas. Mes émotions dictaient bien souvent mes choix et mes actions.

De héros à parias [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant