De héros à parias [Tome 3]

Chapitre 13 - À la rescousse de Bucky

Sam nous avait amenés devant l'un des écrans de télévision du bar de l'hôtel. Tous les clients avaient les yeux rivés vers les téléviseurs. Un bulletin spécial de nouvelles annonçait qu'un attentat venait tout juste d'avoir lieu à Vienne. Aussitôt, Sharon proposa que nous allions écouter le reste du reportage dans sa chambre. Comme elle travaillait maintenant à la cellule antiterroriste européenne de la CIA, elle avait des appels à faire.

            Une fois dans sa suite, je m'enfermai dans la salle de bain afin de me sécher. J'activai le séchoir à cheveux et fis circuler rapidement l'air chaud tout autour de moi en utilisant mon don de télékinésie. En quelques minutes à peine, j'étais à nouveau bien sèche. De retour dans la chambre, je vis Steve et Sam debout devant la télé. Sharon, quant à elle, marchait de long en large derrière le divan, l'oreille collée à son téléphone. Le reporter disant qu'une bombe cachée dans un camion de télévision avait presque détruit le bâtiment des Nations Unies où les Accords de Sokovie s'apprêtaient à être ratifiés. Selon le dernier bilan, il y avait plus de soixante-dix blessés et au moins douze morts, dont T'Chaka, le roi du Wakanda. J'eus une pensée pour Natasha. Je savais qu'elle assistait à la séance de signature des Accords et j'espérais qu'elle était saine et sauve.

            Mon attention se reporta sur l'écran quand le journaliste annonça que les autorités avaient diffusé la vidéo d'un suspect. On voyait un homme vêtu de noir marcher, les mains dans les poches, à côté d'une camionnette blanche. Un agrandissement fut fait au niveau de sa face. Bien que floue, on pouvait facilement remarquer sur l'image que le type portait un bonnet et que le col de son manteau était relevé pour tenter de cacher le bas de son visage. Puis, le journaliste dit que l'homme avait été identifié comme étant James Buchanan Barnes, alias le Soldat de l'hiver, ancien agent d'HYDRA associé à de nombreux assassinats et attentats politiques. Sam et moi regardâmes aussitôt vers Steve. Son visage s'était fermé et n'exprimait plus aucune émotion. « Ce n'est pas lui, dis-je pour le rassurer. Il ne fait plus ce genre de chose.

            - Qu'est-ce que tu en sais, me demanda Sam.

            - Il me l'a dit, répondis-je tout bas pour que Sharon ne m'entende pas.

            - Il aurait pu te mentir...

            - Je sais quand on me ment, Sam. Et puis, regarde l'image de la vidéo, ajoutai-je à voix haute. Elle n'est pas assez claire pour identifier ce type à 100 %.

            - Je te rappelle qu'on a un système de reconnaissance faciale assez performant à la CIA, petite cousine. L'analyse a conclu qu'il s'agissait de Barnes à 90 %.

            - Il te manque encore 10 %!

            - C'est suffisant pour mon patron.

            - Mais ce n'est pas lui! Si j'étais sur le point de commettre un crime, je ne me promènerais pas à visage découvert avec un bonnet sur la tête. Je mettrais une casquette et des lunettes de soleil. Peut-être même une perruque...

            - Peu importe. Il reste le principal suspect. Je dois me rendre à Vienne. Mon patron m'y attend. » Steve lui offrit alors de l'emmener là-bas avec le quinjet. Elle y serait plus rapidement que si elle utilisait un avion de la CIA. Sharon se dépêcha de préparer sa valise.

            Sa proposition ne me plaisait pas. Je trainai Steve jusqu'à la salle de bain pour une petite conversation privée. « C'est quoi cette idée de l'amener avec nous? Et pourquoi veux-tu aller à Vienne? On devrait déjà être en route pour là où l'on doit se rendre.