Chapitre 5 - Les Accords de Sokovie

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Deux semaines s'étaient écoulées depuis ma réconciliation avec Steve. Réconciliation provoquée par une fausse panne d'ascenseur. Romanoff avait demandé à FRIDAY de bloquer la cabine entre deux étages de manière à ce que nous ne puissions pas en sortir si jamais Steve arrivait à ouvrir les portes. Wanda, quant à elle, avait joué dans ma tête et celle de Rogers pour nous faire croire que nous étions prisonniers de l'élévateur pour quelques heures. Afin que je ne ressente pas trop son intrusion dans mon esprit, la jeune femme avait fait tomber le plexiglas cachant les néons sur ma tête pour fragiliser ma barrière mentale. La douleur m'avait empêché de détecter sa présence. J'avais eu quelques points de suture à cause de cela. Cependant, je lui avais pardonné, car cette mise en scène m'avait permis de revenir auprès de mon amoureux.

À la suite de cet événement, Steve et moi avions pris le temps de faire le point sur notre relation. Nous avions alors réalisé que nous nous étions éloignés graduellement l'un de l'autre depuis un an, surtout à cause de nos missions respectives : moi en raison de mes recherches de Barnes et lui de sa quête de Rumlow. Nous avions donc décidé de consacrer quelques heures par semaine à des activités de couple, sans lien avec notre vie d'Avengers et si possible en dehors du quartier général. Steve suggéra de nous inscrire à des cours de danse sociale. Je fus d'abord surprise par sa proposition, puis je me rappelai sa piètre performance à la discothèque lors de nos vacances au Mexique. J'acceptai son idée avec joie, car pour une fois, je sentais que j'allais avoir une longueur d'avance sur Captain America. Mes parents m'avaient fait suivre quelques leçons de ballet lorsque j'étais enfant et je me souvenais encore des bases. Cependant, Steve était quelqu'un qui apprenait rapidement. Si le premier cours avait été laborieux pour lui, et j'en avais profité pour rire un peu de mon partenaire, les deux suivants s'étaient mieux déroulés.

Ces cours et nos petites séances de répétitions nous évitaient de passer toutes nos soirées à écouter les bulletins de nouvelles qui ne lâchaient pas les Avengers depuis l'incident au Nigéria. Chaque jour, une nouvelle thématique faisait la une. Où était passé Thor? (Bonne question! Même nous, nous ne le savions pas.) Quels bénéfices les Avengers tiraient-ils de leurs interventions? (Aucun! On n'était même pas payé pour ça.) Pourquoi Bruce Banner avait-il disparu et où était-il? Les Avengers prenaient-ils trop de liberté avec leurs missions? Et ainsi de suite, jour après jour. Une rumeur avait même commencé à circuler sur la possibilité que l'ONU vienne nous dire où et quand agir. Le roi T'Chaka du Wakanda serait l'un des instigateurs de cette requête. Depuis quelque temps, il n'arrêtait pas de nous traiter d'irresponsables sur toutes les tribunes. Je comprenais sa colère : onze ressortissants wakandais comptaient parmi les victimes de Lagos.

J'étais justement dans la chambre de Wanda en train de passer d'une chaîne à l'autre à la recherche d'une émission à écouter en avant notre réunion générale lorsque je tombai sur un énième bulletin de nouvelles parlant de nous. J'allais changer à nouveau de poste, mais mon amie, assise sur son lit, me fit signe d'attendre. Je posai la télécommande sur son bureau avant de prendre place sur le fauteuil près de la télévision. Tandis que des images du bâtiment détruit par Wanda à Lagos défilaient, un spécialiste en droit international contestait la légitimité des missions des Avengers : « De quels pouvoirs légaux des créatures mutantes comme Bruce Banner, qui a disparu on ne sait où, et cette Rosalie Hamel disposent-elles pour agir partout sur la planète, dit-il en massacrant la prononciation de mon nom. Et ne parlons pas de cette autre créature surhumaine qu'est Wanda Maximoff et de son intervention létale au Nigéria... »

Le téléviseur s'éteignit soudainement. Je me tournai vers le bureau pour attirer la télécommande vers moi et je vis Steve la déposer sur le meuble. Mon amie dit alors que la situation actuelle était entièrement de sa faute; ce que Rogers nia. « Tu les as vus à la télé. C'est moi qu'ils accusent depuis un mois et personne d'autre.

De héros à parias [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant