Chapitre 18 - Les autres soldats de l'hiver

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Nous avions trouvé refuge dans un bâtiment désaffecté après avoir sorti Steve et Bucky de l'eau. Mes aptitudes psychiques avaient été mises à contribution tout au long du trajet entre la rivière et cette ancienne usine. D'abord pour nous rendre invisibles aux yeux des passants tandis que Sam et mon petit ami s'occupaient de déplacer Barnes. Et finalement pour les assécher en jouant avec les courants d'air autour d'eux. Ces manipulations mentales n'avaient pas amélioré ma migraine. Constatant mon état, Steve avait exploré le bâtiment pour trouver un endroit où l'on pourrait maintenir en place son ami s'il était toujours en mode soldat de l'hiver à son réveil. Ça m'éviterait ainsi de devoir l'immobiliser par télékinésie. Il avait fini par tomber sur une sorte de presse industrielle. Sam l'avait aidé à asseoir Bucky sur une caisse en bois et à coincer son bras cybernétique entre les deux plaques de la presse. Steve avait utilisé toute sa force pour soulever la partie supérieure de la machine. Le bras ainsi pris en étau, nous espérions que ce serait suffisant pour retenir Barnes, le temps que je m'assure qu'il était redevenu lui-même.

            En attendant le réveil de l'ex-Soldat de l'hiver, chacun fit un résumé de ce qui s'était passé entre le moment où nous avions quitté le bureau et celui où nous nous étions retrouvés près de l'eau. Une fois la mise au point faite, je dis à Steve que je voulais lui parler en privé et nous nous éloignâmes de Sam. « Qu'est-ce qui se passe?

            - Je dois t'avouer quelque chose, fis-je la voix toujours éteinte.

            - Vas-y, je t'écoute.

            - Eh bien... je... En fait... OK, dis-je après avoir pris une bonne inspiration, pour immobiliser Barnes, pour entrer dans sa tête, je... j'ai dû... je l'ai embrassé. Voilà.

            - Tu...

            - Il n'y avait pas d'autres moyens, l'interrompis-je. Entrer dans la tête de quelqu'un qui n'est pas dans son état normal, ça demande toute ma concentration. Je n'avais pas le choix. Je ne pouvais pas l'immobiliser par télékinésie et entrer dans sa tête en même temps. Alors, je l'ai embrassé. Il s'est figé et j'ai pu accéder à son esprit.

            - Je comprends.

            - Je préférais te le dire moi-même plutôt que tu l'apprennes par quelqu'un d'autre, continuai-je en faisant les cent pas devant lui sans tenir compte de sa remarque. Je ne ressens rien pour lui, si ça peut te rassurer... C'était le seul moyen... Je n'ai juste pas... C'est toi que j'aime. Je ne veux pas te perdre encore une fois.

            - Rose, c'est OK, m'interrompit-il en posant ses mains de chaque côté de mon visage.

            - Alors... tu ne m'en veux pas?

            - Non, dit-il après voir inspirer profondément. Tu as été honnête avec moi et tu as fait ce que tu pensais être le mieux étant donné les circonstances. Mais je préférerais que tu ne fasses plus cela. Ou qu'à l'entraînement et seulement avec moi.

            - C'est promis! Steve, qu'est-ce qui va nous arriver maintenant? On est devenus des fugitifs.

            - J'en sais rien, ma jolie Rose, me répondit-il en me serrant dans ses bras. On verra quand il se réveillera. » Il ajouta qu'il m'aimait aussi avant de m'embrasser tendrement.

            Lorsque Bucky émergea de son inconscience environ une heure plus tard, Sam alla chercher mon petit ami qui était en train d'observer un hélicoptère patrouillant dans le ciel. Barnes gémit en peu et réalisa ensuite que son bras en métal était pris dans un étau. Il regarda autour de lui, désorienté, avant de nous apercevoir. « Steve... Rosalie...

De héros à parias [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant