Chapitre 54

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PDV Callum

Je pensais que je ne connaitrais jamais pire douleur que celle que j'ai ressenti après le départ de ma mère. Je me souviens encore du jour ou mon père me l'a annoncé, c'est le genre de truc qu'il vous est impossible d'oublier. D'habitude c'était maman qui venait me chercher à l'école mais ce jour-là c'est Georges qui est venu. J'étais tellement content que je ne me suis même pas demander pourquoi elle n'était pas là. Ma joie à redoublé quand j'ai vu la voiture de mon père devant la maison alors qu'il ne rentrait jamais avant que je sois prêt à me coucher. Et puis tout à basculé quand je suis rentré dans la maison avec mon grand-père et qu'ils m'ont demandé de m'asseoir parce qu'on devait discuter entre hommes. Je me souviens avoir carré les épaules et redressé mon menton, fière comme le petit garçon de dix ans que j'étais, que mon père veuille avoir une discussion de grand avec moi. Si j'avais su j'aurais préféré ne jamais avoir cette conversation.

Après ça, mon père à sortit les mots fatidiques :

- Maman est parti faire le tour du monde mon garçon. Elle m'a dit de te dire qu'elle t'aimait et qu'elle penserait à toi dans chaque pays où elle irait. On va rester entre hommes désormais.

Bizarrement et malgré mon jeune âge j'ai tout de suite compris que c'était bien plus qu'une histoire de tour du monde. Et ça s'est confirmé quand la première année est passé sans elle puis la suivante jusqu'à aujourd'hui où les souvenirs de sa voix, de son visage deviennent presque abstraits.

La souffrance m'a poussé à détruire tellement de chose autour de moi, que jamais je n'aurais cru revivre un truc similaire un jour et pourtant ce que je ressentis à cette instant dépasse tout ce que j'ai pu connaitre avant.

Victoire est partit.

Elle a abandonné, elle m'a abandonné.

Son cœur s'est arrêté.

Son putain de cœur a cessé de battre sous mes yeux et c'est de ma faute.

Tout s'est passé tellement vite que j'ai l'impression d'avoir rêvé. Comme dans mes pires cauchemars je revois le corps de Victoire s'écrouler devant mes yeux sans qu'aucun de nous n'ai le temps d'éviter l'impact de sa tête contre le sol. J'entends encore les cris autour de moi et les gens qui s'affolèrent en implorant d'appeler les pompiers alors que d'autres voix hurlèrent pour faire reculer les curieux qui se sont rapprochés pour mieux voir. L'image du corps inanimé de l'amour de ma vie et le regard de mon meilleur ami qui me dit qu'il ne sent plus son pouls me hanteront à jamais. Ainsi que tout ce qui a suivi : Tim qui se précipite sur elle pour tenter de lui faire un massage cardiaque, Alexis qui me hurlent dessus en me disant que tout ça est de ma faute, le bruit des sirènes et les pompiers qui finissent par prendre le relais, le défibrillateur et le choc électrique qui soulève son corps, le redoublement des cris puis le silence totale quand l'électrocardiogramme émit un bip suivi de plusieurs. C'est la suite qui devient plus fou. Je ne me rappelle à peine d'être monté avec elle dans l'ambulance, seulement du moment où une femme en blouse bleu m'a demandé son nom et son âge et que j'ai répondu tout ce que je savais comme un robot. Je ne serais même pas d'écrire le visage de cette urgentiste si on me le demandé.

Arrivé à l'hôpital, j'ai dû remplir un tas de papier alors qu'on l'emmenait loin de moi, derrière des portes battantes où j'ai pu l'apercevoir pour la dernière fois. Mon téléphone ne cessait de vibrer dans ma poche mais je l'ai ignoré, je n'ai pas eu le courage d'écouter qui que ce soit.

Quand Lex et les autres m'ont rejoint j'étais encore dans un état second. C'est à peine si j'ai entendu les paroles des Dean qui m'assuraient que Victoire était forte. C'est seulement quand je vus Aileen et sa mère passer la porte des urgences que j'ai repris vie.

Let me love you! Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant