Chapitre 41

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PDV Callum

- Tu préfères commencer ou je commence ?

J'éteins la télé, alors que le générique de fin du film que l'on vient de regarder se lance. C'est déjà le deuxième qui passe et aucun de nous deux n'a osé se lancer.

On s'est installé dans mon canapé. Victoire est entre mes jambes et son dos est collé contre ma poitrine. Sa fait une éternité qu'on a pas été aussi proche physiquement et je crois que je ne pourrais plus jamais supporter d'être aussi loin d'elle qu'on l'a été cette semaine. Pour rien au monde je ne voudrais être ailleurs.

- Je préfère poser la première question, m'avoua-t-elle en tentant de dissimuler l'appréhension dans sa voix.

- On n'est pas obligé de faire ça, si tu ne t'en sens pas capable.

- Je sais. Mais j'en ai envie...je...j'en ai marre de me cacher.

Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres. On ne peut plus reculer maintenant.

- Alors qu'est-ce que tu veux savoir ?

Elle se mit à dessiner de petits cercles sur chacune de mes cuisses avec ses pouces, m'empêchent de me concentrer complètement.

- Bébé il va falloir que t'arrête de me toucher comme ça, parce que j'aurais bientôt plus toute ma tête pour te répondre, toussotais-je la voix rauque.

Ses doigts se figèrent, quand elle comprit mes sous-entendus.

- Désolé.

Un silence s'installa et je sus qu'elle est en train de réfléchir à quelle question poser en premier.

- Est-ce que certains de tes tatouages ont une signification ?

Je ne suis pas surpris par sa question et j'avais même hâte qu'elle me la pose. J'ai passé des jours à me demander comment j'allais lui annoncer ce que j'avais fait.

En général, quand les gens me posent cette question, je réponds banalement que c'est juste une façon d'exprimer mon art mais qu'aucun ne signifie quelque chose de personnelle pour moi. Ce qui n'est pas totalement faux. Mais depuis quelques jours, ils sont maintenant deux à signifier quelque chose d'important pour moi, sur ma peau déjà bien teinté d'encre noir.

- Seulement deux. Celui que tu vois ici, dis-je en lui montrant un globe entouré d'un avion en papier sur mon biceps droit, il a un rapport avec ma mère. Après son départ, elle avait pris l'habitude tous les ans de m'envoyer une lettre, dans lesquelles elle me racontait ce qu'elle devenait et pleins de conneries, du genre qu'elle pensait à moi, etc... Mais un jour j'ai arrêté de les ouvrir.

- Tu les as toutes jeté ?

- Non, pour une raison qui m'échappe je les ai toujours gardé. Elles sont dans une boite au fond de mon placard.

- C'est parce qu'au fond de toi, tu l'aimes toujours. Ta mère reste ta mère, même après tout ce qu'elle a pu faire.

- Je crois surtout que j'attends le jour où elle se repointera et là je pourrais lui balancer au visage toutes ces lettres à la con. Mais bref, un jour j'ai arrêté d'en recevoir. Va savoir pourquoi. Et je crois que quand j'ai réalisé que c'était vraiment fini, ça m'a fait bien plus de mal que ce que je veux bien admettre. Alors sur un coup de tête j'ai été faire ce tatouage. C'était ma façon à moi de mettre un terme à tout ça.

- Je suis désolé, murmura-t-elle la voix légèrement ému.

Je me redresse et la retourne légèrement, de sorte que nos regards se croisent.

Let me love you! Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant