Chapitre 34

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- Est-ce que tu te rappelles ce qu'on s'est dit victoire ?

Je sentis son souffle chaud se perdre dans mon cou. Des effluves d'alcool, de whisky vinrent chatouiller mes narines.

Je grimace un peu. Je déteste cette odeur, son haleine quand il a trop bu.

A peine arrivé, il s'est jeté sur la vieille bouteille de whisky que Mamita garde dans le placard pour les grandes occasions. Ça fait bien longtemps qu'il n'y en a plus dans cette maison. Et Mamita est parti pour la soirée. Pour une fois qu'elle s'autorise à aller dîner avec des amis.

Et moi je suis toute seule avec lui. Mais je ne peux pas lui en vouloir, elle sort si rarement depuis que maman est morte. Et puis elle ne sait pas qu'il est ici, que comme une idiote je lui ai avoué que j'étais toute seule ce soir et qu'il a sauté sur l'occasion pour s'inviter chez moi. Je sais que j'aurais dû me taire. Mais il a été si gentil ce jour-là, quand je lui ai raconté, que je ne me suis pas méfiée.

Voyant que je ne réponds pas, il m'attrapa le bras plus fermement pour que je me retourne.

- Répond-moi. Est-ce que tu te rappelles ce qu'on a dit Victoire ?

Ses yeux brillèrent d'une lueur que je connais que trop bien maintenant. C'est toujours la même lueur quand il a trop bu et qu'il s'apprête à faire quelque chose qui m'empêchera de dormir pendant des jours.

Je déglutis difficilement et hoche la tête comme seule réponse. Je ne peux pas parler, impossible. Comme toujours une boule énorme s'est formée dans ma gorge.

Il s'éloigna pour attraper son paquet de cigarette et en sortit une pour l'allumée.

J'ai envie de lui dire de ne pas fumer ici, de sortir dehors, car Mamita ne va pas aimer ça du tout. Et elle saura toute de suite que j'ai eu de la visite. Mais je ne dis rien, car je sais ce qui m'attend si j'ose lui dire quoi faire.

Je me laisse tomber sur le canapé, les jambes tremblotantes. Il tira sur sa cigarette et recracha la fumée, tout en continuant de me regarder.

Il guette sa proie, comme un lion en cage à qui on vient de servir le dîner.

Et c'est moi sa proie.

Il prit une autre gorgée de Whisky avant de poser la bouteille sur la table et de s'avancer vers moi.

Maintenant que je suis assise et lui debout devant moi, je parais encore plus minuscule. Pourtant je suis loin de l'être. Je suis grosse, avec des bourrelets partout et des cuisses énormes. Et il ne cesse jamais de me le rappeler. J'ai déjà de la chance que lui s'intéresse à moi.

- Tu veux bien retirer ton tee-shirt pour moi Victoire.

Mes yeux se fermèrent et ma respiration se bloqua. Pas ça. Tout mais pas ça.

- Non, s'il te plait. Je...je ne veux pas.

Ma voix est faible. Mais je sais qu'il m'a entendu.

Un éclair de colère passe dans ses yeux et je le regrette aussitôt. Il attrapa mon cou de sa main libre et me fit basculer en arrière afin de pouvoir s'allonger plus facilement sur moi.

Il arracha mon tee-shirt avec son autre main, sa cigarette toujours coincé entre ses lèvres. Mes yeux se fermèrent, je sais ce qui va arriver et je ne veux pas voir ça.

Il se pencha et m'embrassa sur la poitrine, s'arrêtant sur un de mes seins qu'il a fait ressortir de mon soutien-gorge. Un frisson de dégout me traversa tout le corps.

Let me love you! Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant