Chapitre 1

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Lorsque j'ouvre les yeux avec difficultés, je n'arrive qu'à discerner une pièce floue autour de moi. Je n'arrive pas à savoir où je suis n'y même ce que j'ai faits avant de m'endormir, tout ce que je discerne c'est la lumière du jour qui se reflète sur des murs blancs. Je cligne plusieurs fois des yeux pour retrouver la vue, en essayant de me redresser mais ma tête me fait extrêmement mal.

- Mon dieu ma tête ! me plaignais-je.

- Victoire tu es réveillée ! Rallonge-toi, tu dois rester couchée bon sens.

Je mets quelques secondes avant de voir le visage de la personne qui se trouve à côté de moi mais je reconnais sa voix toute suite. La voix de celle qui me supporte nuit et jour depuis plus de 5 ans maintenant : celle de ma grand-mère, Marta Jones en personne.

Alors que je retrouve petit à petit la vue je me rends compte que je suis allongé dans un lit d'hôpital et que cette dernière se tient à mes côtés, les yeux brillant et rouge comme si elle avait pleurée pendant des heures.

- Mamita qu'est ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis à l'hôpital ?

- Tu as encore fais une overdose Victoire. Ton ami April à appeler les secours après t'avoir retrouvé inanimé dans un coin de la maison où vous faisiez la fête. Une chance qu'elle ait eu pour une fois les idées assez claires pour prévenir les pompiers.

Alors que ma grand-mère m'explique ce que je fais ici, les souvenirs de ma soirée me reviennent en mémoire. Je me rappelle avoir suivi April chez un mec appelé Luis. C'est chez lui qu'on a pris l'habitude de passé la plupart de nos vendredi soir depuis plusieurs mois. April est une amie que j'ai rencontrée dans un bar, un jour où j'étais au plus bas il y a presque 1 an. On avait alors passé la soirée ensemble à oublier tous nos problèmes. Depuis ce soir-là, on ne passe jamais une soirée sans l'autre. C'est la seule, avec ma grand-mère, à connaitre mon passé et la raison pour laquelle j'étais tant en détresse le soir de notre rencontre.

- Ce n'est plus possible Victoire, c'est la deuxième fois que tu fais une overdose en moins de 3 mois et je ne te parle pas des autres états dans lesquels j'ai pu te retrouver. Il va falloir que tu te reprennes. Les médecins ont été claire, si tu continu comme ça c'est à la morgue que je vais te retrouver cette fois ! S'écria ma grand-mère avec une voix exténuée mais qui ne fit qu'empirer mon mal de tête.

Prise par la culpabilité et les remords, j'essaye de retenir les larmes qui me montent aux yeux. Mais ma grand-mère continua sur sa lancé, bien décidé à ne pas m'épargner pour une fois :

- Je sais que tout ce que tu as vécu est terriblement dur à surmonter mais il va falloir que tu te soignes une bonne fois pour toute. Je ne peux pas prendre le risque de te perdre, tu es la seule personne qui me reste et si je ne prends pas les choses en mains tu vas finir par te tuer et ça je ne me le pardonnerais jamais et à toi non plus, ajoute-t-elle entre 2 sanglots.

- Je vais arrêter tout ça je te promets Mamita mais il hors de question que j'aille dans un de ces hôpitaux pour faire une cure de désintoxe. Je ne suis pas une toxico, je sais m'arrêter, m'écriais-je à mon tour.

- Ah oui tu crois ça ? Parce qu'une personne qui enchaine les overdoses ça s'appelle comment ? A chaque fois tu me promets que tu vas arrêter et dès que tes souvenirs refont surface tu replonges.

Mes larmes coulent le long de mon visage sans que je puisse les arrêter cette fois. Les remords de toutes ces soirées avec April, à repousser toujours plus mes limites refont surface, et je m'en veux de faire subir tout ça à ma grand-mère. Je n'ai plus qu'elle et comme elle le dit elle-même, elle n'a plus que moi. Au décès de ma mère elle m'a prise avec elle et m'a élevée comme sa propre fille. Malgré mes actes je lui serais toujours reconnaissante de tous les sacrifices qu'elle a fait pour moi.

- Ne m'abandonne pas toi aussi Mamita. Pas toi, murmurais-je en pleure pour de bon cette fois.

- Il n'est pas question que je t'abandonne Victoire, je n'ai plus que toi. Mais tu as 19 ans, ton diplôme à repasser, la vie devant toi, tu ne plus continuer ainsi, alors je vais décider pour toi, pour nous, dit-elle en me serrant la main comme si elle avait peur que je parte.

- Qu'est-ce que tu veux dire par décider pour nous ? Dis-je surprise.

- Une fois sortis de cet hôpital, toi et moi on s'en va, on quitte cette ville de malheurs. Il est temps qu'on s'éloigne de tous ces mauvais souvenirs, tu dois passer à autre chose et c'est la seule solution.

- Tu veux partir ? Mais pour aller où ? On a toujours habité ici ! J'y ai tous mes repères. Je ne suis jamais sortie du Texas, toi non plus d'ailleurs. Puis y'a April je ne peux pas l'abandonner.

- Ecoute tu n'as plus le choix, on doit s'éloigner de San Antonio pour ton bien. Tu as plus de mauvais souvenirs qu'autres choses ici. Et tu apprendras à avoir de nouveaux repères dans la nouvelle ville ou nous partons. Quant à ta copine April c'est une bonne chose que tu t'éloignes d'elle pour un moment, elle n'a fait que t'enfoncer un peu plus chaque jour depuis que tu la connais.

- Ne dis pas ça, c'est la seule amie que j'ai. Sans elle je serais bien pire aujourd'hui ! râlais-je un brin agacé par sa remarque à l'égard de ma seule amie qu'elle n'a jamais approuvé.

Car certes, c'est April qui m'a fait connaitre la drogue, mais elle m'a permis de m'évader dès que mes idées noires prenaient le dessus. Alors oui ma vie était en danger à chaque fois mais grâce à elle je me sentais vivante. Et pendant 4 ans je n'ai attendu que ça.

- De toute façon la discussion est close, on partira que tu le veuilles ou non. On parlera du reste plus tard, les médecins veulent te faire encore des examens, conclut-elle lorsque qu'un docteur en blouse blanche rentra dans ma chambre.

Ma grand-mère sortit de la chambre après avoir salué l'homme qui vient d'y rentrer et qui s'approche de moi. Sa grandeur, ses cheveux grisonnants et ses lunettes au bout du nez, intimiderait n'importe qui :

- Mademoiselle Thompson nous avons encore des choses à vérifier avant de vous laisser partir, commença-t-il.

Je réponds avec un hochement de tête pour l'inciter à continuer :

- D'abord j'aimerais savoir si votre hanche ne vous fait pas trop mal malgré les antidouleurs qu'on vous a prescrits. On a réussi à recoudre le mieux possible mais vous aurez quand même une belle cicatrice.

Je soulève mon drap pour voir ce dont le médecin me parle. Je manque de tourner de l'œil à la vue de cette plaie immonde qui est sur ma hanche. En effet on aperçoit le fil qui à servit à recoudre l'entaille que je me suis faite à la hanche un peu plus tôt.

- Il est aussi important que je vous mette en garde sur votre consommation régulière de drogue. Si vous ne voulez pas y laisser votre peau, il faut impérativement que vous cessiez d'en consommer dès aujourd'hui. Si vous reprenez ne serait-ce qu'une seule de ces pilules, j'ai bien peur que votre cœur ne le supporte pas. Vous avez eu beaucoup de chance jusqu'ici mademoiselle.

- Je ne comptais pas en reprendre de sitôt ne vous inquiétez pas, répondis-je sur la défensive agacée qu'on me prenne pour ce que je ne suis pas.

- Je ne mets pas en doute votre bonne volonté mademoiselle Thompson mais je sais combien il est difficile de se débarrasser de ces vieux démons surtout quand il s'agit de drogue. Maintenant il faut vous reposez et reprendre des forces pour pouvoir sortir d'ici.

Je lui répondis par un sourire hypocrite, lassée par toutes ces paroles. Il ne connait pas tout ce que j'ai pu endurer dans ma vie et le voir me juger ainsi me met hors de moi.

Une fois le médecin sortit je me mis à penser à ce que Mamita m'a annoncée, et à la nouvelle vie qui nous attend. Je n'ai aucune idée d'où on va. Je sais déjà que ça va être dur de tout quitter mais après tout elle a peut-être raison, il est temps pour moi de tourné cette page de ma vie.

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Voilà le premier chapitre d'un longue série j'espère!
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensais. Et surtout à voter si vous avez aimé.

A tout de suite dans les commentaires!!

Let me love you! Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant