Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)

Chapitre 26

PDV Livaï

Je me redresse lentement sur le lit, attrapant le tee-shirt que j'ai laissé tomber au pied du meuble. Je l'enfile, jetant un rapide regard en biais vers le garçon allongé à ma droite. En ce qui le concerne, il s'affaire à reboutonner son pantalon. Ses yeux ne viennent pas rencontrer les miens, signe qu'il se sent encore très probablement gêné par ce que nous venons de faire. Peut-être qu'il y a de quoi, pour ma part je n'ai absolument pas honte.

Oui, Eren et moi sommes allés plus loin que de simples baisers aujourd'hui. Nous sommes chez moi, mon oncle est au boulot, nous sommes en vacances. En clair, nous étions seuls, en paix. J'ai bien senti lors de nos derniers contacts qu'il était prêt à aller plus loin avec moi. Alors aujourd'hui, nous avons laissé nos hormones prendre le dessus. Mais nous n'avons pas été jusqu'au bout. Pour l'instant, on se découvre, on se cherche.

- Hé gamin, tu as honte ?

Eren fait volte face vers moi en piquant un fard.

- Bien sûr que non !

- T'as pas à avoir honte.

- Mais puisque je viens de te dire que...

Je le coupe en posant mes lèvres sur les siennes. Je connais Eren, et je sais qu'il se sent encore gêné pour s'être offert à moi comme ça. Mais je n'ai pas envie qu'il se sente mal. J'ai envie qu'il se sente en confiance avec moi, surtout quand mes mains viennent se poser sur son corps.

Il me rend mon baiser et je viens poser une main sur sa joue. Lorsque nos regards viennent se croiser, je vois qu'il me remercie. Je lui adresse un petit sourire et, aussitôt, il se rallonge sur mon lit. Je fais de même, et nous nous regardons longuement dans les yeux.

J'ai l'impression que nous n'avons jamais été aussi proches, lui et moi. Chaque fois, j'ai l'impression que cette relation ne pourrait pas être plus profonde et chaque fois je me trompe. Depuis que Reiner s'est dénoncé, nous vivons une vie paisible, tranquille. La peur et l'angoisse sont derrière nous.

Juste après les annonces de Reiner sur internet, les choses sont allées très vite. La journée a dû être écourtée à cause des journalistes qui venaient en nombre au lycée. On demandait au principal si les accusations de Braun étaient justes, si le lycée avait effectivement cherché à couvrir ses méfaits pour des questions d'argent. Cette action venait d'entacher sérieusement le lycée Les Ailes de la Liberté, connu pour y renfermer tout un tas de futurs prodiges.

Et bien sûr, très vite, les parents d'Eren se sont rués vers le lycée. Son père et sa mère avaient tous les deux quitté leur poste pour rejoindre le fruit de leur union au lycée. Lorsque les yeux d'Eren ont croisé ceux de sa mère, une peur panique a pris possession du corps du châtain. Il s'est rué dans le lycée, voulant à tout prix échapper aux regards de ses parents.

Mais Eren n'était pas seul. Armin, Mikasa et moi étions là. Nous l'avons aidé à reprendre son souffle et à affronter ses parents. En voyant son fils vouloir à tout prix échapper à ses paternels, sa mère s'est ruée à son tour dans l'enceinte de l'établissement. Quand elle a enfin retrouvé son fils, sans même réfléchir, elle l'a serré dans ses bras.

- Pourquoi tu n'as rien dit ? a-t-elle demandé.

Eren n'arrivait pas à répondre. Il ne voulait pas de toute cette peine que ses parents allaient lui offrir. Et pourtant, dans les bras de sa mère, il semblait s'abandonner à ce réconfort qu'il n'a pas osé demander à ses parents.

Très vite derrière elle, le père d'Eren est arrivé. Carla avait les yeux humides, mais Eren semblait serein, rassuré.

- Mon fils, je suis tellement désolé.