Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)

Chapitre 15

PDV Livaï

    — Eren !

    — N'approche pas !

    Je me stoppe brutalement, les jambes tremblantes, le coeur battant la chamade. Sa voix, si douce d'habitude, si déchirée aujourd'hui. Il me demande de ne pas m'approcher de lui, mais je ne peux pas reculer, je ne peux pas le laisser dans cet état, je ne peux pas le laisser mourir.

    — Eren, écoute-moi s'il te plait, commencé-je doucement.

   — Non, laisse-moi !

    Il continue de crier, et ses épaules sont secouées de multiples soubresauts. Il pleure, encore, et plus que jamais je ne l'ai vu pleurer. Mais actuellement, mon attention est focalisée sur ses pieds, sur ce rebord qui le sépare du vide. J'ai peur qu'ils bougent, j'ai peur qu'il décident de faire un pas de plus, celui vers la mort.

    — Eren, continué-je, tu dois descendre d'ici, c'est dangereux.

   — Non !

    — S'il te plait Eren, ne fais pas cette stupide connerie.

   Comme il est dos à moi, j'en profite pour m'approcher très lentement. Je ne veux pas le brusquer, mais je veux être assez proche de lui si jamais cela doit mal tourner.

    — Tu n'es pas obligé de faire ça, il y a d'autres solutions.

    — Et lesquelles hein ? hurle t-il en se retournant brusquement vers moi.

   Avec la violence de son geste, j'ai eu peur qu'il vacille. Mais pour l'instant, ses jambes n'ont pas tremblées.

    — Quelles solutions tu me proposes ?! Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant que tout le monde me déteste ?!

    Et qu'est-ce que je peux bien répondre à ça ? Qu'est-ce que je peux dire pour le rassurer alors que je ne sais absolument pas comment résoudre son problème ?

    — On va trouver un moyen Eren, je te le promets.

    — Et comment ? Comment tu veux faire pour que tout cela s'arrête ?!

    — Je ne sais pas Eren, je ne sais pas !

    J'ai parlé bien trop fort, et dans la seconde je regrette ce que je viens de dire. Je relève la tête vers lui, et nos regards se croisent. Ses yeux larmoyants me fixent, et je vois au fond de leur éclat qu'ils appellent à l'aide. Il n'a pas envie de sauter, il n'a pas envie de mourir, mais il n'a pas trouvé d'autres alternatives pour s'en sortir. Alors, ses yeux m'appellent à l'aide, il veut que je lui tende la main, aujourd'hui plus que jamais.

    — Mais je sais que je ne te laisserai pas tomber.

   Mon pied s'avance, et je guette sa réaction. Pas de mouvement de recul, pas de peur dans le regard.

    — Je t'ai promis que je t'aiderai, et je continuerai de le faire.

    Un autre pas. Cette fois-ci, je remarque qu'il fixe mes pieds, alors je m'arrête.

    — Je ne te connais pas depuis longtemps, mais je sais que je ne pourrais pas t'abandonner, je ne pourrais pas t'abandonner à ton sort.

    Ses épaules se détendent doucement, et son regard semble s'adoucir un petit peu. Alors, j'avance d'encore un pas.

    — Je sais que tu t'es sentis abandonné aujourd'hui, livré à ton propre sort. Mais tu n'es plus seul, je suis là, je suis revenu.

    Ses poings se serrent et ses épaules se mettent à nouveau à trembler. D'autres larmes, encore.