Chapitre 17

778 55 40
                                    

PDV Livaï

    Reiner est partit. En réalité, son père est venu le chercher, nous laissant seuls Mikasa et moi. Elle n'a pas décroché un mot, ni dans le bureau, ni lorsque nous sommes sortis. Elle garde ses mains solidement fermées autour de la lanière de son sac, le visage penché vers le sol. J'aimerais pouvoir dire quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Qu'est-ce que je pourrais bien lui dire pour la faire sortir de ce silence qui semble si douloureux ? Alors, nous nous contentons de marcher l'un à côté de l'autre, nous dirigeant vers la sortie du lycée.

    Reiner s'en est tiré à bon compte, encore une fois. J'aurais pu rétorquer et piquer la plus de mes gueulantes. Mais je n'ai rien fait. Je n'ai rien fait car j'ai vu la culpabilité dans le regard de Reiner. J'ai vu une peur que je n'avais jamais vu avant, et ça a suffit pour me clouer le bec. J'ai eu l'impression de ne plus voir le même type à côté de moi. Un autre homme, quelqu'un qui semble s'en vouloir d'avoir agit comme il l'a fait, quelqu'un de coupable. En fait, en y réfléchissant, je ne connais pas Reiner. Tout ce que je vois de lui, c'est cette carrure imposante, ce sourire victorieux, vicieux. Je vois quelqu'un qui aime faire du mal, mais désormais, j'en doute.

    Mikasa a pris de l'avance. J'étais pris dans mes pensées, et je ne l'ai pas vue accélérer le pas. Ses épaules sont tendues, tout son dos semble aussi crispé que ses mains sur son sac. Ses chaussures claquent bruyamment sur le sol, son pas est lourd.

    — Mikasa.

    Elle s'arrête, mais ne se retourne pas. Je vois juste son dos, sa veste. Pourtant, je peux voir à quel point elle est mal à l'aise.

    — Tout à l'heure...

    — Je t'expliquerai. Mais pas maintenant.

    Puis elle repart, sans même me regarder. Je n'ai jamais vraiment parlé avec elle, même si c'est une proche amie d'Eren. Tout ce que je sais d'elle, c'est que l'on porte curieusement le même nom de famille et qu'elle s'est disputée récemment avec Eren. Pour ce qui est du reste, je n'en sais rien.

    Je la suis à distance. Lorsque je sors à mon tour du lycée, je la vois dehors, devant le portail du lycée. À ma grande surprise, Eren et Armin sont là tous les deux. Et ce qui me surprend encore plus, c'est qu'Eren tient Mikasa dans ses bras. De là où je suis, je ne vois pas bien ce qui se passe, mais les épaules de Mikasa sont secouées de légers soubresauts. Je m'approche lentement, gardant les yeux rivés sur leur étreinte.

    Mikasa et lui sont des amis de longue date. Pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais mon coeur se serre à cette vue. Il n'y a rien d'anormal à prendre un ami dans les bras lorsqu'il va mal. Moi-même je le faisais avec Isabelle lorsqu'elle broyait du noir. Mais là, un sentiment aigre semble prendre place en moi. Mes mains se sont refermées autour de mon sac, mes mâchoires se sont crispées. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais ça m'énerve.

    Je continue d'avancer, doucement. Sans me voir, Eren rompt son étreinte avec la jeune fille. Malgré la situation, il garde un léger sourire sur ses lèvres, un sourire doux et réconfortant. Puis, d'une main délicate, il vient essuyer les larmes sur les joues de la brune. Armin rejoint Eren et, lui aussi, il vient poser sa main sur l'épaule de la jeune fille. Les voir ainsi, tous les trois réunis, ayant fait fie de leur dispute récente efface ce sentiment désagréable que je ressens. A la place, je ressens du soulagement.

    Puis ses yeux émeraudes viennent rencontrer les miens. À l'instant même où ils se posent sur moi, un sourire soulagé prend place sur ses lèvres.

    — Levi.

    Et avant même que je n'ai le temps de réagir, il se précipite vers moi pour me serrer contre lui. C'est un acte furtif, quelque chose d'inopiné et pourtant, mon coeur a le temps d'accélérer grandement.

Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant