Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)

Chapitre 23

PDV Livaï

Lorsque je me suis réveillé ce matin, Eren dormait à poings fermés à côté de moi. Son bras passé autour de ma taille, son visage niché dans mon torse, sa respiration calme. Je suis resté un petit moment à le regarder dormir, ôtant soigneusement ses mèches rebelles de devant son visage. Plongé à ce point dans son sommeil, personne ne pourrait deviner quels démons le hantent. Je crois que je ne l'avais jamais vu aussi mal qu'hier soir.

Sans un bruit, j'ai fini par m'échapper du lit, m'engouffrant dans le salon. Mon oncle était déjà attablé, une tasse de café fumante devant lui. Son regard était rivé sur son téléphone et la télé résonnait en fond sonore sur une chaîne d'information. J'ai sorti tout ce qu'il me fallait pour mon petit déjeuner et j'ai commencé à le préparer.

— Eren dort encore ? me demande t-il d'une voix calme.

— Oui, il a été assez secoué hier soir donc... il dort encore.

Je sais que sa présence ne le dérange pas le moins du monde. Sous ses airs de gros dur, Kenny est du genre à offrir sa chemise aux plus démunis. Je verse mon thé dans ma tasse et vient m'attabler avec lui.

— Qu'est-ce qui s'est passé au juste ? finit-il par demander en verrouillant son téléphone.

Je bois une gorgée de mon infusion, préparant mes mots.

— Il... disons que c'est familiale.

— Mais il n'y a pas que ça, n'est-ce pas ?

Je le maudis intérieurement de me connaître aussi bien. Décidément, en face à face, je ne peux rien lui cacher.

— C'est son père. Lui et le père de son harceleur travaillent ensembles. Et comme le porte-monnaie fait des siennes, son père lui a demandé de se rapprocher de Reiner pour tenter de résoudre le problème. Disons... que ça l'a un peu secoué.

— Oh, dur.

— Ouais...

Je jette un regard derrière moi, regardant la porte de ma chambre qui reste close. Je suis tout de même soulagé qu'Eren soit venu me voir. Je le préfère derrière cette porte que quelque part dans cette ville.

— Tu as réfléchi à la suite ?

— La suite ?

— Ce que toi et Eren comptez faire contre lui, maintenant.

À vrai dire, pas du tout. Reiner est encore là, sa menace plane encore. Mais ses dernières absences qui ne cessent de se multiplier semblent m'indiquer qu'il y a une amélioration dans toute cette histoire. Peut-être que Reiner est en train de disparaître, peut-être sommes nous sur le bon chemin.

— Je suis assez confiant pour la suite, lâché-je. On lui a déjà porté pas mal de coups, la donne n'est plus la même.

— Tu en es sûr ?

— Ouais. Enfin... à peu près.

— Fais gaffe gamin, c'est tout ce que je te demande.

Au même moment, la porte de ma chambre s'ouvre, dévoilant Eren au visage encore endormi.

— Bonjour, marmonne-t-il.

— Bonjour gamin, lâche Kenny sur un ton amical.

Je le remercie intérieurement de tout faire pour bien l'accueillir. Je n'ose pas imaginer à quel point il doit se sentir mal à l'aise d'avoir débarqué comme ça sans prévenir.

— Tu... tu as faim ? lui demandé-je.

Il me répond par un hochement de tête timide tout en s'asseyant à côté de moi. Pour ma part, je m'empresse de lui préparer quelque chose. Je sors de quoi lui faire un chocolat chaud et je mets deux tranches de pain dans le grille-pain. Alors que je m'affaire à lui préparer son petit-déjeuner, je l'entends parler derrière moi.