Chapitre 3

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PDV Livaï

    Je rentre chez moi, totalement furax. J'ouvre la porte avant de la claquer tout aussi violemment dans la seconde qui suit.

    — Bordel Kenny qu'est-ce qui cloche chez toi !

    J'arrive en trombe dans le salon où je vois mon oncle, penché sur son ordinateur, une cigarette allumée dans la bouche. Lorsqu'il m'aperçoit, il ferme lentement son ordinateur.

    — Désolé, j'étais pris par le travail, j'ai pas vu l'heure.

    — Ouais bien sûr.

    Je jette mon sac par terre puis me laisse tomber sur le canapé. L'odeur du tabac me brûle les narines tandis que mes yeux commencent à me brûler.

    — Ta journée s'est bien passée ?

    — Plus ou moins.

    Et voilà, le silence s'installe à nouveau entre nous, comme à notre habitude. C'est comme ça depuis un certain temps, depuis ce jour en fait.

    — Tu n'as pas envie de me raconter cette journée en détail ? De te plaindre de ces fils de bourges ? dit-il de manière ironique.

    — Et bien, il y a des gens sympas, et de gros abrutis.

    — Dans le genre ?

    — Dans le genre grosses brutes épaisses sans rien dans le cerveau.

    Du coin de l'oeil, je le vois écraser le reste de sa cigarette dans le cendrier juste à sa droite. L'ambiance est tendue, comme tous les soirs depuis longtemps.

    — Est-ce que... tu penses que ça va le faire ?

    — De quoi ?

    — L'école, les gens, les profs, est-ce que tu crois que tu pourras t'intégrer ?

    — Oui, je pense.

    En réalité, j'en sais rien. Dans toute cette école, je suis le seul qui ne possède pas tous ces signes qui prouvent que je suis riche. Des montres chères, des bijoux, des chaussures de marques, des sacs de marques. Est-ce que le fait que je sois un boursier vivant dans la moyenne fera de moi un parias ?

    — Ecoute Levi, je sais que tout ça est dur, mais tu dois faire un effort. Cette bourse c'est la chance de ta vie, la chance de tout recommencer et d'oublier tout ça.

    — Tu vas me rabâcher ça encore longtemps ? Je sais que je dois faire des efforts et j'y compte bien. Maintenant, fous-moi la paix tu veux ?

    Je me lève du canapé, le coeur serré. Pourquoi faut-il toujours qu'il me rabâche ce que j'ai fait ? Ou plutôt ce que je n'ai pas fait. Je fonce vers la porte de ma chambre tandis que j'entends Kenny se ruer vers le couloir.

    — Hé Levi calme-toi s'il te plait.

    — Me calmer ? Pourquoi il faut que tu me rabâches ça alors que pour une fois je passe une bonne journée ?! C'est quoi ton problème ?

    — Calme-toi Levi, je n'ai pas envie qu'on s'engueule encore une fois.

    — Alors fous-moi la paix.

    J'entre dans ma chambre avant de lui claquer la porte au nez. Je crois que si j'étais resté ne serait-ce que quelques secondes de plus devant lui, j'aurais pu commettre quelque chose que j'aurais de suite regretté.

    — Levi, ouvre la porte.

    — Va te faire foutre !

    Je ne devrais pas lui parler comme ça. Il a fait beaucoup de choses pour moi, il s'est démené pour m'aider et moi, je lui crache à la gueule.

Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant