Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)

Chapitre 8

PDV Livaï

    Cela doit faire un bon quart d'heure que j'attends comme un con devant mon immeuble. Derrière moi, je sens le regard de mon oncle, penché vers la fenêtre pour me voir. Peut-être attend-il simplement de voir si je suis bien parti, ou alors il cherche à voir la tronche d'Eren qui ne doit pas tarder selon moi. J'avoue être sorti plutôt en avance de mon immeuble, mais je ne pouvais plus supporter les questions à répétitions de mon oncle sur « mes tous nouveaux amis ». Alors je suis parti, lâchement.

    Après encore quelques minutes à supporter ce regard inquisiteur dans mon dos, j'aperçois une voiture se garer juste devant moi. Si j'avais imaginé une voiture entièrement noire aux vitres teintées — un peu comme dans les films — je n'ai devant moi qu'une simple voiture rouge cinq places, conduite par Eren. Sans rien dire, il m'ouvre la portière pour que je grimpe. Sans demander mon reste, je grimpe précipitamment.

    — T'attends depuis longtemps ?

    — Juste quelques minutes, mentis-je.

    Je ne sais pas si encore une fois il gobe mon mensonge, mais il ne rajoute rien de plus. Il démarre la voiture, laissant les immeubles défiler un à un devant mes yeux, m'indiquant que je m'éloigne enfin de ce quartier bien trop petit.

    — Alors comme ça tu as le permis ? demandé-je pour faire la conversation.

    — Depuis seulement deux mois oui, répond-il d'un ton fier.

    Et moi qui n'ai même pas encore passé le code...

    Les minutes défilent sans qu'aucun de nous ne daigne parler. Eren semble concentré sur la route tandis que moi, je continue de fixer la fenêtre à ma droite. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne me sens pas très à l'aise ainsi. Avant, je sortais souvent avec mes amis, c'était même sacré chez nous. Mais depuis que je suis parti, je n'ai plus cherché à me divertir autant qu'avant. Ma simple petite vie accompagnée de mon oncle me suffisait amplement, je n'avais pas besoin de plus.

    — Tu es bien silencieux.

    Je tourne la tête vers lui. Un léger sourire s'affiche sur son visage toujours concentré sur la route. Lui aussi doit trouver que l'ambiance entre nous est trop tendue.

    — Je n'ai pas grand chose à dire.

    — Je suis sûr que si.

    Un nouveau silence, simplement coupé quelque fois par le grondement du moteur lorsque Eren appuie un peu trop sur l'accélérateur.

    — Ah bon ?

    — Oui, je suis sûr que tu as des choses à dire. C'est juste que tu es timide.

    — Je ne suis pas timide, tranché-je un peu brusquement.

    — Pourtant, à chaque fois que je te regarde, tu ne dis rien.

    Pendant quelques instants, j'ai l'impression d'être en voiture avec mon oncle, toujours à chercher les faille dans ma carapace pour me percer à jour. Avec lui, ça m'énervait. Mais avec Eren, j'ai l'impression que c'est différent.

    — Donc tu me regardes.

    — Pourquoi, ça te gêne ?

    A nouveau, je me tourne vers lui. Ce garçon est vraiment étrange...

    — Disons que c'est... inhabituel.

    — Tout le monde se regarde tu sais. Même les filles de notre classe te regarde souvent, très souvent d'ailleurs.