Chapitre 5

1.1K 72 81
                                    

PDV Livaï

    Je regarde l'heure sur mon téléphone : 17h56. Décidément, il faut croire que Kenny m'a encore oublié. Je suis donc obligé de faire tout le trajet à pied. Fait chier. Mais tandis que je m'étais résigné à faire mon trajet seul, j'aperçois Eren sortir du lycée. Il marche la tête baissée, sûrement pour ne pas attirer l'attention. Trop tard, je l'ai vu, et je ne compte pas le laisser filer.

    Je parviens rapidement à le rattraper et pose une main sur son épaule. Il sursaute, se retournant brusquement vers moi. Pendant quelques instants, je peux voir un éclat de peur traverser ses prunelles avant qu'il ne se rende compte que ce n'est que moi.

    — Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

    — Qu'est-ce que tu veux ?

    Son agressivité me surprend. Pourtant, il sait bien que je suis de son côté.

    — Je voulais juste savoir comment tu allais.

    — Je vais bien. Au revoir.

    Et il reprend sa marche. S'il croit sérieusement que je vais le laisser filer sans rien dire, il se fourre le doigt dans l'oeil. Il marche rapidement, cherchant sûrement à me distancer. C'est peine perdu, je le rattrape sans aucune gêne.

    — Bon sang mais t'es pire qu'un pot de colle toi !

    — Peut-être bien, mais c'est pour la bonne cause.

    Je l'entends soupirer tandis qu'il regarde droit devant lui. Je sais qu'il ne veut pas me parler, mais c'est mal me connaitre.

    — Alors, où est passée ta sympathie du premier jour ?

    — Elle a disparu à cause de ce que tu as fais ce matin.

    — Oh, donc ta fierté est aussi mal placée pour que tu refuses mon aide ?

    Il s'arrête net, ce qui me surprend. Sur son visage, une étrange grimace dû à la colère. Avec son oeil au bord noir, on dirait un caïd.

    — Je n'ai absolument pas besoin de ton aide.

    — Ah oui tu crois ? C'est pas ce que disent tes yeux lorsqu'ils aperçoivent Reiner et Berthold.

    Oh merde, pourquoi j'ai dis ça moi ? La seule réaction qu'il a, c'est de rougir comme une tomate. Je ne sais pas si je dois rire de la situation ou être gêné à mon tour face à la connerie que je viens de sortir.

    — Bref... quoi qu'il en soit, tu as besoin d'aide Eren.

    — Mais tu ne comprends pas ! me répond-il d'un air presque implorant, c'est à toi qu'il va s'en prendre après. Il y a assez d'une victime dans notre classe.

    — Parce que tu crois vraiment que Reiner me fait peur ? J'ai déjà eu à faire à plus coriace.

    Son air perplexe m'indique qu'il ne semble pas très convaincu. Et il a raison, je ne suis pas une racaille, moi.

    — Et puis même, tu gagnes quoi à m'aider comme tu le fais ?

    C'est vrai, qu'est-ce que je gagne à vouloir le protéger de ces deux brutes ? Rien du tout. Au bout du compte, je ne m'attire que des emmerdes.

    — Parce que tu me fais penser à un ami que j'ai connu autrefois.

    Voilà, c'est uniquement parce qu'il me fait penser à lui, que j'ai été incapable de sauver autrefois. Son expression change peu à peu. Maintenant, il semble à l'écoute de ce que je lui dis. Mais parler de lui... c'est encore trop dur pour moi.

Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant