Chapitre 18

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PDV Livaï

Mes yeux s'ouvrent brusquement, et je retrouve la quasi pénombre de ma chambre. Durant les premières secondes, ma vision est trouble, j'ai du mal à reprendre mon souffle. Puis, lorsqu'enfin tout revient à peu près à la normal, je me relève lentement.

Ma respiration est encore irrégulière et en plus de ça, je dégouline de sueur. Sans attendre, je me précipite hors du lit pour attraper un autre tee-shirt dans mon armoire. S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est être couvert de sueur comme maintenant. Je l'enfile rapidement, puis j'attends que mon malaise passe.

Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas réveillé comme ça. Il m'arrive encore de faire des cauchemars mais le réveil est moins brutal. Enfin, cela dépend de mes cauchemars... Mais cette fois, il a fallu que je me réveille brutalement, haletant, dégoulinant de sueur.

Je me lève de mon lit pour me diriger vers mon bureau. D'un tiroir, je sors une boite de gélules oranges. J'en avale une rapidement, sans même me munir d'un verre d'eau. À force, je suis habitué à prendre ces médicaments. Qu'ils soient gros ou pas, je les avale comme ça, sans me poser de questions.

Je déambule un moment dans la pièce, tentant de mettre de l'ordre dans mes pensées. J'essaye d'écarter les dernières parcelles de mon cauchemar, les dernières images. Je fais toujours le même, avec parfois quelques variantes. Mais ce soir, c'était celui que j'avais l'habitude de faire, celui qui me renvoie sans cesse toute ma culpabilité en pleine gueule.

Je jette un rapide coup d'oeil vers mon réveil. En rouge vif, il affiche trois chiffres : 1h31. Ce soir, je suis allé me coucher tôt. Kenny et moi sommes en froid depuis quelques temps. Il admire peut-être mon courage d'aider Eren, mais il déplore le fait que comme toujours, j'ai le don de m'attirer des ennuis. Et tout cela l'énerve, ce qui est compréhensible.

J'attrape mon téléphone posé sur la table de chevet. Tout en regardant l'écran, je m'allonge sur mon lit. Pour je ne sais quelle raison, je suis allé dans mes messages. Le dernier en date est un message que j'ai envoyé à Eren. Quelques heures après notre dispute, voilà ce qu'il m'a envoyé :

De Eren à 18h34 :
Désolé si je t'ai énervé aujourd'hui.

Face à ce message, je suis resté figé. Eren pensait vraiment que c'était de sa faute si on s'était disputés ?

De Livaï à 18h37 :
Ce n'est pas ta faute gamin, c'est moi le problème.

De Eren à 18h39 :
Alors qu'est-ce que tu avais, pourquoi une telle colère ?

Une part de moi avait envie de tout lui dire, d'ouvrir mon coeur. Mais une autre partie de moi avait peur de sa réaction et ne pouvait pas se résoudre à dévoiler ce secret qu'elle garde depuis trop longtemps. Alors, juste après, voilà ce que j'ai répondu :

De Livaï à 18h40 :
Ça ne te regarde pas.

Et il ne m'a pas répondu. Notre conversation s'est arrêtée là, et le lendemain, on ne s'est pas parlés. J'avais envie de tout lui expliquer, de tout lui dire car malgré tout, je souffrais terriblement de tout lui cacher. Mais voir son regard désolé, voir que Reiner n'était pas là ce jour-là m'a stoppé. Son absence ne faisait que confirmer ce que je n'arrivais pas à accepter. Mon mutisme était clairement injustifié et Eren ne méritait pas que je me comporte ainsi. Mais j'avais mal, mal de repenser à tout ça, mal de voir que peu importe ce que je fais, tout me renvoie sans cesse à ma connerie.

Mais ce soir, j'ai envie de lui parler. C'est totalement débile étant donné que la nuit est déjà bien avancée et qu'il ne me répondra certainement pas. Pourtant, mes doigts viennent s'appuyer sur mon écran, écrivant une simple phrase qui espère, malgré tout, une réponse.

Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant