PDV Livaï
- Tu as intérêt à m'expliquer ce à quoi je viens d'assister, lâche Kenny dans une rage noire. Et fais bien attention à ce que tu vas dire !
Qu'est-ce que je peux dire au juste ? Moi-même j'ai du mal à comprendre, j'ai du mal à remettre mes idées en place et à clarifier tout ça. Du temps s'est écoulé depuis que Kenny a été convoqué chez le principal, mais tout me paraît encore flou.
- Je t'ai posé une question Livaï !
- J'en sais rien ! T'es content ?
Ses yeux noirs brillent d'une colère que je ne lui connaissais pas. Kenny est sanguin, tout comme moi. Mais d'aussi loin que je me souvienne, il s'est toujours contenu face à moi, jamais il n'avait élevé la voix aussi fort contre moi. Mais moi aussi je bouillonne. Je sens mes ongles s'enfoncer douloureusement dans mes paumes. Pourtant, je n'arrive pas à desserrer les poings, tant la colère me crispe.
- Est-ce que tu réalises ce qui vient de se passer aujourd'hui, Livaï ? Est-ce que tu en as conscience ?
- Oui je sais.
J'essaye de contenir ma colère. Ne pas craquer. Ne pas hurler.
- Alors pourquoi ai-je dû aller te chercher au lycée parce que la police avait trouvé de la drogue dans ton casier ?!
Son cri est si puissant qu'il me fait sursauter. Sa respiration est bruyante, erratique. Kenny est un Ackerman, c'est dans notre nature d'être si sanguin, si froid. Mais bon dieu, j'ai presque l'impression qu'il pourrait me tordre le cou tant la colère le possède.
- Ce n'était pas à moi, marmonné-je.
- Pardon ?
- J'ai dis que cette drogue n'était pas à moi !
- Et tu penses que je vais te croire ?
Cette phrase fut pire que toutes les atrocités qu'il aurait pu me balancer en pleine figure. Je vois dans son regard, je vois cette colère et cette déception. Alors voilà à quoi je suis réduit ? Passer pour un drogué aux yeux de mon oncle qui se brise en quatre pour pouvoir me permettre de vivre dignement ? À ses yeux, je ne suis qu'un dépressif qui pourrait avoir quelques poussées suicidaires. Et maintenant, maintenant... maintenant je suis devenu une vermine.
- Alors c'est ça que tu penses de moi, hein ?- Tu crois vraiment que tu es en posture de me répondre ?
Mes mâchoires se crispent. Qu'il aille se faire foutre, lui et tout le reste.
- C'est ça que tu vois en me regardant ? Un dépressif junkie ?!
Le ton monte, je n'aime pas ça. J'aimerais avoir le moyen de boucler mes lèvres pour l'éternité. Mais les mots coincés au fond de ma gorge me brûlent, m'étranglent. Je dois les lui dire, même si cela signifie provoquer une tornade.
- C'est ça que je suis devenu à tes yeux ? Un moins que rien qui ne pense qu'à se shooter parce qu'il n'est pas foutu d'avancer dans la vie sans ses putains d'anti-dépresseurs ?
Je marche sur la ligne rouge, ses poings serrés me le disent. Pourtant, je ne peux empêcher mes mots d'être toujours plus tranchants, toujours plus acides.
- Tu ne me vois plus comme un humain, pas depuis... ça.
- Livaï.
- Non, tais-toi, ferme-là, j'en ai marre d'entendre tes discours à deux balles !
Ses yeux s'écarquillent. Bon sang Livaï, qu'es-tu en train de faire ?
- « Tu vas mal, Livaï », « tu me fais peur, Livaï », « tu devrais te reposer, Livaï », « prends tes anti-dépresseurs, Livaï » et tout ça encore et encore ! Tu ne vois plus que cet aspect de moi désormais ! Ce moi qui noircit petit à petit, qui a mal de vivre en tant que meurtrier, ce moi malade qui continue ne s'auto-détruire !
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Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)
FanficLivaï vient tout juste d'obtenir une bourse pour étudier au lycée Les Ailes de la Liberté. Il compte bien profiter de cette oportunité pour tout reprendre à zéro, faire table rase du passé. Mais dans ce lycée, il y rencontre Eren, un garçon beau, in...