Ça y est, j'ai enfin terminé d'écrire cette fanfiction. Après trois ans (dont très certainement un an et demi où j'ai laissé cette fic à l'abandon), j'ai enfin posé le point final aux aventures d'Eren et Livaï. Je ne vous cache pas que cela me fait quelque chose de terminer cette fic, surtout celle-ci en particulier. Elle traite d'un sujet qui me tient tout particulièrement à cœur et que j'aimerais approfondir ici, avec vous, durant ce petit "bonus" où je m'adresse directement à vous, mes lecteurs.
En effet, cette fic n'est pas seulement une fanfiction pour moi. À travers cette histoire, j'ai tenté d'aborder le harcèlement scolaire dans sa forme la plus crue et réelle. Malgré tout, il y a quelques petits points sur lesquels j'aimerais revenir.
Le harcèlement est une chose grave. Il détruit des gens, des vies, des familles. Il n'est pas à prendre à la légère. Ainsi, dans cette fic, pour des besoins de scénarios, j'ai créé des raisons à Reiner qui pourraient "justifier" ses actes. Mais elles restent graves et en aucun cas je n'ai cherché à minimiser les atrocités que peuvent faire subir les harceleurs à leurs victimes. Mon objectif était tout autre.
Voyez-vous, à l'école et au collège (comme beaucoup je pense), j'ai été victime de harcèlement. Un harcèlement tel que j'ai eu besoin d'un suivi médical pour tenir le coup. Cela a dû déboucher vers un changement de collège qui, même s'il a arrangé les choses, a été très traumatisant pour moi. Cette fic, c'est mon histoire, mais aussi celle de tant d'autres à qui j'aimerais rendre hommage. Ces personnes qui ont souffert, parfois en silence, parfois sans même qu'on ne leur vienne en aide et qui, comme Mike ou Farlan, n'ont pas trouvé d'autres moyens pour y mettre un terme que de quitter notre monde. Si j'ai pu être soutenue par ma famille durant cette dure épreuve, je n'ai pas eu le soutien dont j'avais besoin de la part du collège en question et de la police qui n'a jamais donné suite à nos nombreux appels à l'aide.
Mais aujourd'hui, j'ai 19 ans, bientôt 20, et je n'aborde plus cet événement traumatisant de la même manière. Le collège est loin derrière moi et, pendant longtemps, je me suis retrouvée seule avec ma rancoeur et ma rage de ne pas avoir eu justice. Et puis, un jour, alors que je rentrais à peine au lycée, j'ai ouvert les yeux.
En troisième, je me suis fait de nouveau harceler par ma classe (parce que j'avais de bonnes notes, youhou). Et une fille, une de mes harceleuses, s'est retrouvée dans le même lycée que moi. Elle s'est approchée de moi et a formulé une phrase qui m'a libérée : "je suis désolée". Trois mots, mais trois mots qui m'ont fait comprendre que je ne pourrais avancer que d'une seule façon : pardonner.
Dans mon histoire, ce qu'a fait Reiner est atroce, impardonnable pour certains. Et pourtant, Eren s'acharne à vouloir comprendre, à vouloir pardonner. Et c'est ce point de vue que je voulais aborder dans cette fic : l'après, le moment où nous devons refaire face à une vie sans brimades, le moment où il n'y a plus que nous et la colère. À travers Eren, je voulais montrer cet aspect qui, pour ma part, m'a aidée à me reconstruire. À travers Eren, j'explore le pardon, celui qui libère.
Mais il serait hypocrite de ma part de dire que j'ai tout pardonné. Il y a des gens sur cette Terre à qui je ne suis pas prête à accorder mon pardon. Et cela, je l'explore à travers Livaï, à travers cette rage qu'il a en lui et qu'il ne parvient pas à faire taire, même s'il comprend l'autre en face de lui. Pardonner est compliqué, et Livaï le montre très bien.
Enfin, à travers cette histoire, j'ai aussi cherché à comprendre les harceleurs. En me mettant à leur place, en écrivant leurs actes, j'ai cherché à comprendre ce qui peut les pousser à agir de la sorte. Encore une fois, j'ai tiré cela de mon propre vécu, celui où on me disait qu'on ne pouvait rien faire pour arrêter mon harceleur car "c'était déjà suffisamment compliqué chez lui". C'est ici une autre facette de la reconstruction que je voulais aborder à travers cette fic : comprendre.
Je m'adresse à vous, mes lecteurs, à vous qui avez vécu (ou qui vivez) ce harcèlement, à vous qui vous demandez chaque soir pourquoi on vous fait ça, ce que vous avez fait de mal pour qu'on vous fasse subir tout cela. La réponse : rien. Vous n'avez rien fait de mal, si ce n'est être différent. Mais cela, on n'y peut absolument rien. On ne ressemblera jamais à son voisin, on aura toujours quelque chose qui ne plaira pas à l'autre. Tout cela, vous ne pouvez rien y faire.
Ce que je vais vous dire sera peut-être compliqué à admettre et à accepter, mais la plupart du temps, vous n'êtes pas la personne qui souffre le plus dans cette histoire. Celle qui souffre, c'est la personne qui s'en prend à vous. Pour diverses raisons, parfois des raisons condamnables mais suffisamment importantes pour que cette personne ait le besoin crucial de se rassurer. Et pour ce faire, elle se donne de l'importance en s'en prenant à vous.
Désormais, tentez d'aborder ce mal par ce point de vue. Cette prise de recul, bien que difficile, est, selon moi, importante et nécessaire.
Enfin, je ne peux que vous inciter à en parler autour de vous. Il y aura toujours quelqu'un pour vous écouter, tant pis si cette oreille ne vient pas de vos parents, de vos amis ou même de l'établissement. Parlez, ne vous enfoncez pas dans votre mal. Et vous qui êtes témoins de ces actes, dénoncez. Ne devenez pas complices par votre silence. Vous imaginez bien que cette histoire n'aurait pas pris cette tournure si Eren n'avait pas accepté l'aide de Livaï...
Pour toutes ces personnes qui souffrent quotidiennement du harcèlement, je laisserai à la fin de ces mots des numéros à appeler. N'oubliez pas : il y a toujours de l'aide.
Je vous souhaite tout le courage du monde pour aller au-delà de cette épreuve. Le harcèlement ne dure pas éternellement. Il y a toujours une issue, toujours une fin. Votre souffrance, aussi grande soit-elle, prendra fin un jour. En attendant, parlez, ne restez pas seuls.
Vous êtes forts, croyez-y.
Des bisous.
Célia, votre écrivaine qui vous aime ❤.
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Numéros de téléphones :
Le 3020 pour la prise en charge des familles et des victimes
Le 3018 en cas de cyberharcèlement
Vous pouvez aussi vous rendre sur le site https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/ qui vous expliquera les démarches à suivre en cas de harcèlement scolaire.
Enfin, n'hésitez pas à faire appel à des associations, elles sont là pour vous aider (c'est grâce à cela que je m'en suis sortie !). Quelques exemples :
L'association Marion La Main Tendue
Association HUGO !
SOS harcèlement scolaire...
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Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)
FanfictionLivaï vient tout juste d'obtenir une bourse pour étudier au lycée Les Ailes de la Liberté. Il compte bien profiter de cette oportunité pour tout reprendre à zéro, faire table rase du passé. Mais dans ce lycée, il y rencontre Eren, un garçon beau, in...