Chapitre 2

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Aujourd'hui je n'ai qu'un seul cours, on a l'après-midi de libre. Le cours est à 9h, donc je mets mon réveil un peu avant 7h. En tout cas c'est mon ambition, mais je me connais, je vais appuyer quinze fois sur le bouton "rappel" et je vais me lever à 8h45, juste le temps de m'habiller et de choper quelque chose à grailler.

Le cours du jour est "Connexité théorique", c'est un cours de spécialisation. Notre prof, Dr Koechlin est une nikwus, ses cheveux bleus aux reflets verts et algaux trahissent son origine marine. Communément appelé sirène, c'est un mot un peu péjoratif parce qu'il existe plusieurs dizaines de peuples de sirènes qui sont radicalement différents les uns des autres.

- Bienvenu à tous, vous allez voir, le supérieur est vraiment différent de ce à quoi vous êtes habitué. Je pense que Mme Raskova vous a assez prévenu. Ce cours théorique sur la connexité ne sera pas facile, mais je serais là si vous en avez besoin. Est-ce que vous pouvez faire un petit écriteau avec votre nom dessus pour que je puisse vous reconnaître plus rapidement ?

Les nikwus n'ont pas une bonne mémoire, c'est rare qu'ils fassent des études supérieures, d'habitude ils restent dans leurs colonies.

- Aujourd'hui sera l'introduction du cours, je vais vous parler de ce qu'est la connexité en général et à quoi elle sert. Il y a plusieurs définitions pour la connexité, ouvrez votre manuel à la page 25. Voici les principales définitions reconnues par la communauté scientifique. Celle qui englobe le plus les caractéristiques de la connexité est la suivante : "la connexité désigne un objet d'un seul tenant. Les trois formes: faune, flore et Être, sont les composantes de la connexité. Mais c'est un concept flou et évolutif. Le fluide est ce qui nous relie avec la faune et la flore et confère à la connexité une idée de continuité". Grâce au fluide, on a accès à l'aura de toute chose et ce qui nous rend Un devient évident. Avant de parler de l'histoire, est-ce que vous avez des questions ?

Pour moi la connexité, c'était surtout une interdiction de toucher trop longtemps les grands animaux et les arbres quand j'étais enfant. Les petites fleurs et créatures sont trop petites pour être dangereuses.

- -

Il y a du monde devant la porte de la salle qui se trouve au sous-sol de l'université, pourquoi diable est-ce que personne ne rentre ? Mircea est déjà là, elle me regarde curieusement.

- Tu as changé un truc ? Tu as l'air différente.

- Ah bon ? Ça doit être la lumière, leurs ampoules n'éclairent rien. Ils pourraient faire un effort, on paye assez cher l'école, dis-je en souriant sarcastiquement. Est-ce que tu sais pourquoi le prof n'est pas encore là ?

- Aucune idée, mais s'il n'est pas là dans 10 minutes, je déclare le cours annulé !

- Ah la bonne vieille technique des cours du secondaire ! Je ne suis pas sûre que ça fonctionne au supérieur maintenant.

- On peut toujours rêver.

Je sentis un frisson soudain, le même que celui que j'ai eu quand j'ai décidé d'explorer l'université avant-hier. Un peu plus intense celui-là parce qu'il envahit tout mon corps.

- Bonjour à tous, je vous prie de bien vouloir m'excuser, je m'entretenais avec Mme Raskova, dit Mr Banerkin en ouvrant la porte.

Nous passons devant le professeur, le frisson s'intensifie. Une odeur puissante et enivrante submerge mon nez. Clou de girofle. Thym. Chaque parcelle de ma peau est en soudaine ébullition. C'est comme si je me faisais transporter par une force envoûtante, mon esprit s'évade et le temps d'un instant mon corps flotte autour de moi. Puis, l'odeur se dissipe légèrement, ces sensations inconnues s'éloignent et je redeviens moi-même quand nous atteignons le fond de la salle.

MétamorphesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant