Je me réveille en sueur, une goutte perle sur mon front et une masse tambourine contre mes tempes me rendant sourde au monde extérieur. Mon corps est engourdi, mes mouvements sont lents. Je me lève à tâtons pour prendre un antidouleur, chaque pas crée une douleur intense. Je regarde mon téléphone, il est trois heures du matin. Par la fenêtre, le parc de l'université est éclairé par la lune ronde. J'essuie mon front avec le bas de mon pyjama. Dans un élan de courage, j'ouvre mon mini frigo pour récupérer un pack de gel froid, j'essaye toujours d'en avoir un, un jour ces migraines vont avoir raison de moi. Avec un peu de chance, elle sera partie dans quelques heures et je pourrais aller en cours paisiblement.
Le réveil sonne, la migraine de cette nuit a diminué, ce n'est plus qu'un vulgaire mal de tête. C'est fatigant, mais pas invivable. On est vendredi, le week-end sera le bienvenu après mon cours de la matinée. Mais d'abord, j'ai un examen d'une heure pendant mon cours d'histoire de la magie. La prof est très pointilleuse, on a dû tout apprendre à la virgule près. Elle nous installe un par table et nous surveille comme un vautour surveille sa carcasse. Evidemment, on commence par l'examen. Je récite tout ce que j'ai appris, les dates apprises par cœur, les coups d'État par des mouvements de magie alternatifs, les Suprêmes qui ont défilé sur le trône de l'Union Magique Internationale... Mais je ne suis quand même pas sûre d'avoir la moyenne quand je rends ma copie. La prof continue son cours sur le règne de Lucrèce de Zénobia, bien avant que le pays soit coupé en deux, le Zénob du nord et le Zénob du sud. Je commence à ressentir quelques frissons un peu partout, de plus en plus intenses, j'essaye de respirer calmement comme pendant les exercices de connexité.
- Ça va ? Demande Mircea. Tu es toute pâle, tu as besoin de sortir cinq minutes ?
- J'ai mal dormi cette nuit, ce n'est rien de grave t'inquiète.
- Tu es sûre ? Je peux demander à la prof...
- Non surtout pas ! Je m'exclame. Ce n'est rien de grave, je te dis, un bon week-end de repos et ça ira mieux.
- Bon bon, je n'insiste pas, mais je suis là si jamais.
La fin du cours est une délivrance, je me sens si faible que je pourrais m'effondrer. Je décide d'envoyer un message à Mr Banerkin, mes symptômes sont bizarres aujourd'hui.
Je crois que c'est pour aujourd'hui.
Rejoignez-moi dans mon bureau maintenant. Prenez des vêtements de rechange et une bouteille d'eau.
J'arrive, merci.
Je rassemble mes dernières forces pour aller chercher un jogging et un t-shirt. Je me doute de la raison pour laquelle c'est nécessaire, mais Mr Banerkin va tout m'expliquer. Je sors de la résidence universitaire en direction de son bureau. L'air glacé de ce vendredi de fin novembre calme mes tremblements. Des flocons virevoltent autour de moi, chacune de mes respirations crée un nuage de vapeur chaude. Je descends l'escalier en colimaçon qui mène au bureau de mon prof. On est dans la vieille partie de l'université. Tout n'est que bois et vieille pierre massive. Je toque à la porte discrètement.
- Mr Banerkin? C'est Iskis.
- Entrez, entrez !
Il ouvre grand la porte pour me laisser rentrer et la ferme aussi sec dans mon dos dans un grincement aigu.
- Quelqu'un sait que vous êtes ici ?
- Non, j'ai préféré ne rien dire.
- Bien, je ne voudrais pas que l'on pense certaines choses. Dit-il avec un sourire gêné.
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Métamorphes
FantasyDans un monde où chacun possède un pouvoir magique, pour certains il n'est pas révélé à la naissance. Iskis a 25 ans, elle entre en première année d'université et espère de tout cœur que son pouvoir va se développer rapidement. Avec l'aide de son pr...