Chapitre 5: Rupture

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La brume des enfers lui brulait la gorge, la dureté du sol écorchait ses pieds malgré les épaisses semelles qu'il portait. Les bruits des explosions et les cris des induras le forçait à ne pas baisser sa garde, une insécurité à laquelle il était habitué. Méliodas se demandait pourtant si ce monde allait lui manquer. Il espérait que non afin de ne pas regretter son choix mais il savait très bien que quitter son peuple allait l'affecter plus qu'il ne pouvait l'imaginer. Il était néanmoins déterminé à mettre fin à ce règne de violence et de guerre perpétuelle. Le démon ne voulait pas que cette ambiance de mort, constante dans les enfers, ne devienne une habitude aussi pour les autres clans. Car Méliodas n'avait rien connu d'autre que le climat terrifiant du monde des démons et il était certain que cela était à cause de son père. Le roi voulait faire des enfers un endroit terrible, un lieu pour inspirer la peur et former des guerriers redoutables.

Méliodas chercha immédiatement son frère, il devait être rapide, il ne fallait pas laisser au roi l'occasion de réagir. Les démons ne le laisseraient jamais fuir lorsqu'ils apprendraient son projet. Mais Méliodas avait confiance en son frère et il savait que celui-ci allait soutenir sa fuite. Il se dirigea vers le terrain d'entrainement, il y aperçut Zeldris. Ce dernier s'exerçait avec son épée, il la faisait virevolter dans les airs avec une aisance qui fit sourire le chef des Commandements. Méliodas était fière de son frère, Zeldris ne ménageait aucun effort afin de s'améliorer, il avait quitté le monde terrestre pour venir ici, juste pour s'entrainer.

Méliodas s'approcha, Zeldris ne le remarqua pas, le cadet était bien trop concentré dans ses propres pensés :

-"Zeldris" interpella Méliodas.

-Le cadet se retourna, surpris de voir son frère, et il lui demanda: "Que fais-tu ici Méliodas, la réunion est déjà terminée?"

-"Oui pour moi, oui."

-Zeldris ne comprenait pas, il se doutait que quelque chose d'inhabituel se passait car Méliodas semblait être méfiant, celui-ci portait des regards aux alentours. Le cadet questionna: "Que se passe -il?"

-Méliodas voulait être honnête, il expliqua simplement, le ton de sa voix était si calme, si posé : "Je quitte les enfers, Zeldris. Viens avec moi, partons d'ici."

-"Comment?"

-"Je quitte notre peuple." répéta Méliodas avec plus de conviction.

-Zeldris était perdu, il n'avait jamais imaginé Méliodas pouvoir un jour lui dire ces mots, il voulait comprendre: "Pourquoi?"

-"Je vais mettre fin à la guerre avec les déesses, je ne laisserais pas notre père détruire les autres peuples, aide-moi. Je sais que toi aussi tu ne veux pas de cela."

-"Tu es fou, se battre tout seul contre la guerre, jamais les autres clans nous soutiendront, jamais les déesses ne voudront d'une paix après ce que nous avons fait."

-"Je ne serais pas tout seul", du moins c'était ce que Méliodas espérait plus que tout: "et je sais que même parmi les déesses certaines nous aideront."

-Alors Zeldris pensa avoir enfin comprit, son frère avait fait un choix: "Qu'as-tu fais grand frère?"

-"Pour la première fois ce que je voulais, viens avec moi, pars avec Gerda et quittons cet enfer." Il y'avait un ton de supplication dans les paroles de Méliodas, il ne voulait pas abandonner son frère.

Mais Zeldris ne pouvait pas partir, il regarda Méliodas avec une profonde tristesse et garda le silence. Les vampires ne pouvaient pas indéfiniment vivre en dehors des enfers. Et même s'il arrivait à trouver un moyen de sauver Gerda, jamais elle n'accepterait de quitter son peuple. Son père aurait l'excuse pour exécuter chaque vampire si l'une d'entre eux avaient fuis. Non jamais elle ne voudrait de cela. Zeldris ne pouvait pas fuir, il voulait la protéger, peu importe les sacrifices qu'il devait faire. Il était prêt à rester dans les enfers, à servir son père et à obéir à ses ordres auxquels il s'opposait secrètement. Un sacrifice, voilà ce que faisait aussi Méliodas et Zeldris comprit alors que son ainé était amoureux tout comme lui.

-"Avec qui?" interrogea le cadet.

-Mélidoas avait deviné le sujet de cette question. Il s'était toujours promis de ne jamais révéler ce secret mais il devait des explications à son frère, il dit avec sérieux: "Elizabeth la fille de la divinité suprême."

-Zeldris ne répondit rien, son visage se figea un instant. Les frères se taisaient, c'est dans un profond silence que Méliodas tendit sa main gantée vers Zeldris et qu'il brisa cette tension pour demander avec insistance: "Viens avec moi."

Zeldris le regarda et il fixa le regard déterminé de son ainé. Le cadet comprenait le comportement de son frère. Il se sentait trahis mais il éprouvait aussi un grand respect envers Méliodas. Celui-ci avait osé braver toutes les lois des démons, il avait menti à leur père pour s'allier avec leur plus grand ennemi, tout ceci pour la paix, par amour. Mais Zeldris n'avait pas un tel choix, il ne pouvait pas partir, il serra ses poings par dépit, il devait refuser pour le bien de Gerda. Tout comme Méliodas il voulait protéger la femme qu'il aimait.

-Zeldris rejeta avec violence la main de son frère et il jura avec colère: "Pars Méliodas, la prochaine fois que nous nous rêverons nous serons ennemis." Il n'avait pas réussi à cacher le regret qui s'écoulait dans ses mots.

Méliodas était profondément surpris face à ce refus mais pourtant il n'en voulait pas à son frère. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même car il n'arrivait pas à comprendre la raison qui poussait Zeldris à rester. Celui-ci avait forcement une très bonne raison de rester, de se battre dans une guerre que pourtant il exécrait.

Zeldris, quant à lui, savait qu'il ne devait pas laisser son frère fuir les démons. Méliodas était un traitre et son départ allait changer le rapport de force dans la guerre mais Zeldris ne trouvait pas le courage de se battre contre son frère. Il se savait incapable de sa battre contre celui qu'il admirait tant.

-Méliodas repartit vers le portail menant à la surface. Il murmura doucement: "Je suis désolé". Il n'osa pas se retourner et il n'entendit pas les sanglots de son frère qui s'était agenouillé sur la garde de son épée.

Mélodias récupéra son sabre, il contempla impuissant sa main tenir le manche en tremblant. Il regrettait le choix de son frère et une partie de lui-même le suppliait de rester. Pourtant il ne devait pas s'arrêter, il devait continuer jusqu'au bout malgré ses peines, sinon tous ces regrets n'auront servi à rien. Alors Méliodas fit taire la colère en lui et il continua à marcher, il allait sauver Jenna et Zanneli et ensuite il rejoindrait enfin Elizabeth.

Cependant, les deux frères n'avaient pas été seul, derrière un rocher non loin de l'arène d'entrainement se trouvaient Aranak et Zeno. Les deux commandements avaient vu la discussion entre les deux frères. Les démons, fidèles au roi, se doutaient que quelque chose n'était pas normale mais ils n'avaient pas pu entendre la conversation. Ils décidèrent de continuer à suivre Méliodas.  

La Rencontre: Méliodas/ElizabethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant