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Chapitre 40

— Donc tu trouves ça drôle de te moquer de moi ? l'interrogé-je.

Il éclate d'un grand rire, mais aucun signe de joie ne s'affiche sur son visage. Il se redresse alors sur le canapé, s'arrête et me fixe à son tour.

— Tu es sérieux là ?

Il lève un sourcil interrogateur. Celui un brin provocateur. Il est sexy et tellement attirant, un vrai point faible... mon point faible. Je me mordille la lèvre pour m'éviter de faire une bêtise devant les gars, mais l'envie de lui sauter dessus est bien présente.

— Tu viens réellement de me reprocher de rire à la blague de Hyun-Jun hyung ?

Son regard se fait plus dur. Il est énervé. Un fin sourire s'affiche sur ma bouche. J'ai réussi à ce qu'il m'accorde son attention. Il daigne enfin m'adresser la parole, et ça me réchauffe le cœur, même si clairement le dialogue est tendu.

— Bah ouais, pourquoi ?

— Arrête ça Min, me prévient-il en haussant la voix.

Mon sourire doit l'agacer, car ce n'est pas dans ses habitudes ce ton. Il est le genre de personne à être très calme, qui parle posément. Le réfléchi. Tout l'inverse de moi.

— Arrêter quoi ?

— De me prendre pour un con !

J'ai un mouvement de recul à la suite de ses paroles. Elles sonnent comme un avertissement. Mais toute son attention est portée sur moi. Je me rends compte que je dois avoir un penchant masochiste. J'aime être le centre de son monde et pour ça, je suis prêt à tout. Alors je sais que je ne devrais pas insister et le provoquer, mais c'est plus fort que moi. Après une semaine sans lui, j'ai besoin qu'il me regarde, me parle.

— Qui ? Moi ? m'exclamé-je, faussement innocent.

— Tu continues en plus ? Tu m'as pris pour le roi des abrutis ?

Il jette le tas de feuilles sur la table. Et lève les yeux au ciel, signe d'agacement de sa part.

— Je ne continue rien ! Je t'ai posé une simple question, Ha-Joon !

Mon ton est calme, trop calme pour moi. Mais c'est le meilleur moyen de le faire sortir de ses gonds encore plus vite.

— Une simple question ? Mon cul, oui !

Oh non, s'il te plaît ! Ne me parle pas de ton cul ! Des images de celui-ci se dessinent dans mon esprit. Appétissantes. Excitantes.

— Contrairement à ce que tu penses, je suis loin d'être con !

Je hausse les épaules.

— Ça fait une semaine que tu m'as pas donné de nouvelles, alors que tu réponds aux autres. Tu te terres dans ton fichu appartement, prétextant être malade, mais tu n'as juste pas les couilles de me croiser après ce qu'il s'est passé...

Je jette un coup d'œil autour de moi et remarque qu'il ne reste que les membres qui nous lancent des regards interrogateurs. Les coiffeuses et maquilleuses ont dû quitter la pièce sans que je m'en rende compte. C'est une bonne chose. Au moins, cette prise de bec demeurera entre nous.

— Tu fuis depuis le début... j'ai beau ne pas t'en tenir rigueur, t'en vouloir ou te le reprocher... mais là je n'en peux plus ! Tu n'es qu'un lâche Park Min-Woo !

Ses mots me percutent, ces mots de la bouche de Joon me blessent. Le concernant, j'ai été lâche, c'est vrai. Je n'ai pas souhaité voir la réalité en face parce qu'elle me faisait trop peur. Je déteste briser mes habitudes et commencer à aimer mon leader était un trop gros bouleversement dans ma petite vie rangée. J'avais le droit d'être lâche, non ?